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 Femmes. 
 390 VOYAGE 
 ces insulaires de s’enduire le corps et le  visage d’huile  
 de  poisson  et  d’ocre,  jointe  à  leur  exposition  habituelle  
 aux intempéries de l’air,  ne fasse,  à la  longue,  
 contracter à leur peau une couleur plus foncée qu’elle  
 ne le serait s’ils suivaient les moeurs européennes. Crozet  
 avait  déjà  observé,  en  1773,  un  jeune  homme  
 d’un  teint  très-clair,  et  une jeune  fille  aussi  blanche  
 qu une Française. Moi-même,  en  1824, je remarquai  
 unejeune fdle de chef qui eût fort bien pu passer pour  
 une Espagnole médiocrement  brune. M.  Cruise a vu  
 des hommes avec les  cheveux rouges  '. 
 Les  iemmes  sont  loin  d’être  aussi  bien  que  les  
 hommes ; elles sont, en général, proportionnellement  
 courtes  et  ramassées  dans  leur  taille;  elles  ont  les  
 cuisses et les jambes fort grosses, les seins très-forts ,  
 et les traits du visage sans expression 2. En outre ,  les  
 privations  qu’elles ont  à  subir  à  la  fin  de leur grossesse, 
   et  les  épreuves  cruelles  auxquelles  elles  sont  
 exposées  au moment  de  leurs  couches 3,  font  disparaître  
 ,  dès  leur  premier  enfant,  le peu  de  fraîcheur  
 et d attraits qu’elles  pouvaient  avoir étant filles.  Sous  
 ce  rapport,  les  jeunes  esclaves  sont  en  général plus  
 favorisées  que  les  femmes  des  chefs,  et  cela  tient  
 probablement  à  ce  qu’elles sont  beaucoup moins  sujettes  
 à avoir  des enfans. Quelques-unes parmi elles,  
 par leurs  traits réguliers et gracieux, leurs longs cheveux  
 noirs,  leurs  yeux  vifs  et  pleins  d’expression, 
 ■  Cruise,  p.  3o8 .  —   3  Cook,  deux.  V o y .,  I ,   p.  uSo. Forsler,  d Ü r v .,  
 III,  p.  32 . —   3  Marsden,  dÜTV.,  III,-p .  196. 
 DE  L ’ASTUOLABE. 391 
 leur pétulance  et leur enjouement,  pourraient passer  
 pour fort agréables,  en dépit  de  leur teint foncé et de  
 leur  tatouage  '.  M.  Nicholas  a  fait  un  grand  éloge  
 des  grâces  et  des  attraits  des  deux  belles-soeurs  de  
 Doua-Tara  2, 
 Bien  que  ces  insulaires  soient  exposés  aux  plus  
 étranges vicissitudes de température, proportion gardée, 
   ils n’éprouvent  pas  plus de  maladies,  peut-être  
 même  ils  en  éprouvent  moins  que  les  E u r o p é e n s  3.  
 Celles  auxquelles ils  sont le plus sujets, sont les douleurs  
 d’entrailles, les maux de tête et les maux d’yeux 4,  
 les catarrhes,  les marasmes 5,  les pustules suppurantes  
 6, les phthisies et diverses espèces de fièvres 7. Les  
 Européens  leur  ont  apporté  la  maladie  vénérienne,  
 qui cause souvent de grands ravages chez eux «. 
 Crozet convient  qu’il n ’avait observé à son  arrivée  
 à la Nouvelle-Zelande aucune trace de ce mal funeste,  
 et que  les  matelots  français  durent  le  communiquer  
 aux naturels 9 ;  mais  il  est  indubitable  que les  habitans  
 du détroit de Cook  furent redevables  de ce fléau  
 aux marins anglais. Ainsi  les  deux nations n’ont rien  
 à se  reprocher à ce sujet  i°. 
 I  Crozet,  d’U r v .,  III,  p.  53.  Savage,  p.  18.  Cruise,  d’Ü r v .,  I I I ,  p.  65g.  
 Gaimard,  d’U rv .,  I I ,  p.  275.  Revue Britannique,  d’U r v .,  I I I ,  p.  728. —   
 2  Nicholas,  d’Urv.,  I l l ,   p.  5 g 2 .—   3  Cook,  prem.  V o y . ,  I I I ,  p.  280.  
 Deux V o y .,   I I I ,  p.  872.  —   4  Rendait,  d’Urv.  ,  III,  p.  229.  Nicholas,  
 d’ü r v , ,   I I I ,  p.  620.  Cruise,  d’Urv.,  II I ,  p.  658.  —   5  Blosseville,  d’ü rv .,  
 I II,  p.  697.  —   6  Lesson,  Voyage  médical,  p.  1 18 .  —   7  Cruise,  d’ü rv .,  
 I I I ,  p.  669.  —   8  Cook,  deux.  V o y .,  I ,   p.  276  et  suiv.  Trois.  V o y .,   I ,   
 p,  179 .  Savage,  p.  90.  Cruise,  d’U r v ,,  II I ,  p.  6 6 3.  —   9  Crozet,  d’Urv,,  
 III,  p.  54.  —   10  Forsler,  Cook,  deux.  V o y .,  I ,   p.  276  et  suiv. 
 M a la d ie s .