verneur King et plusieurs personnes de distinction.
Le gouverneur renvoya Tepahi chez lu i, sur le navire
le Lady Nelson, après l’avoir pourvu d’une foule
d’outils et d’instrumens utiles. Tepahi demanda et
obtint qu’un jeune Anglais nommé Georges Bruce
restât avec lui a la Nouvelle-Zélande. Ce jeune homme,
ayant par sa conduite mérité la confiance du chef,
reçut sa fdle en mariage , après avoir été tatoué convenablement
et admis au rang des guerriers. Son influence
devint très-utile aux navires anglais qui relâchèrent
par la suite sur la baie des îles et auxquels il
rendit toutes sortes de services. Le capitaine Dalrym-
ple, du navire General JVellesley, paya de la plus
noire ingratitude les bons offices que Bruce lui avait
rendus ; non content de l’entraîner avec sa femme loin
de sa patrie d’adoption, il abandonna Bruce à Malacca
au mois de décembre 1808 et vendit sa femme à Penang.
Grâce à l’intervention du commandant de Malacca,
Bruce put recouvrer sa femme et même se
rendre avec elle à la Nouvelle-Zélande. Cependant, il
est probable qu’un pareil acte de perfidie dut inspirer
aux insulaires une assez mauvaise opinion de la foi
européenne k
L imprudence et la brutalité d’un autre capitaine
furent la cause d’un événement bien plus affligeant
encore. John Thompson, commandant le navire
Boyd, qui comptait charger d’espars à la Nouvelle-
Zélande , s engagea à reconduire plusieurs naturels
> Tu rn hM , d’U rv ., II I , p. 88 et suiv.
dans leur patrie. Dans le nombre se trouvait le fils
d’un des principaux chefs de Wangaroa, nommé
Taara, mais plus connu par la suite sous le nom de
Georges. Ce naturel étant tombé malade durant la
traversée ne put faire son service. Feignant de ne
point ajouter foi à sa maladie, le capitaine Thompson
le fit fouetter et maltraiter cruellement. Lorsque le
navire fut mouillé à W angaroa, Taara excita ses compatriotes
à venger l’insulte qu’il avait reçue ; ils tombèrent
sur l’équipage, le massacrèrent en entier, et
dévorèrent leurs victimes au nombre de soixante-dix
personnes. Deux femmes et deux enfans seulement
échappèrent à cette épouvantable catastrophe. Après
s’être emparé du navire, le père de Taara voulut essayer
son fusil sur le p o n t, près d’un baril de poudre ;
ce baril s’enflamma, fit périr le père de T aara, et mit
le feu au navire. Il en résulta que T aara, loin de regarder
sa vengeance comme assouvie, mit encore la
mort de son père sur le compte des Européens, et ne
cessa de leur en vouloir pour ce motif ..
Au moment où le Boyd fut enlevé, Tepahi se trouvait
à Wangaroa pour affaires de commerce, et il
tenta de sauver quelques victimes. Mais les habitans
de Wfongaroa s’y opposèrent, et ses efforts fureiit infructueux.
Loin de recevoir la récompense due a ses
généreuses intentions, par suite de rapports insidieux
, et par la ressemblance de son nom avec celui
ï Turnbidl, d’Urv., Ï I I , p . y g el suiv. Marsden, d’Urv., I I I , p. m .
y ith o ia s , d U r v . , II I , p. 588.
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