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 Janvier, 
 ^  VOYAGE 
 vers  la  limite  de  4  à  Ô°;  de  manière  qu’au-delà  de  
 quatre  ou  cinq  cents  brasses  ce  refroidissement n ’éprouve  
 que des variations peu sensibles. 
 Bien que le temps  fût devenu passable,  le vent opi-  
 màtrément fixé au S.  et S. E., joint aux  calmes et à  la  
 boule,  nous retenait  pour ainsi dire à la même  place.  
 Depuis  dix-sept jours  que  nous  avions  quitté  Port-  
 Jackson,  nous avions  à  peine  avancé  de cent  trente  
 lieues en ligne directe,  et avec des circonstances.ordi-  
 naires  il  eut  fallu  dix jours  au  plus  pour exécuter le  
 trajet que nous avions à faire.  Ce retard aussi surprenant  
 qu’imprévu me força de modifier le plan d’explo-  
 ration  que  j ’avais  conçu  pour  la  Nouvelle-Zélande.  
 Quoique mes  instructions me  prescrivissent  simplement  
 de  passer par le  détroit  de  Cook ,  et  de reconnaître  
 quelques portions  de  la côte N. E.  de l’île septentrionale  
 ,  certain que les travaux de Cook n’avaient  
 pu  être que fort incomplets,  et jaloux d’offrir à la géographie  
 un morceau aussi intéressant, j ’avais le dessein  
 d’attaquer  la Nouvelle-Zélande  à  la  baie Chalky,  d’y  
 faire  une  courte  relâche,  puis  de  prolonger  toute  la  
 cote occidentale de Tavaï-Pounamou, dépasser par le  
 détroit de Cook,  et de reconnaître toute la côte orientale  
 de Ika-Na-Mawi jusqu’au cap Nord inclusivement. 
 Mais  les  quinze jours  que nous venions  de  consumer  
 SI inutilement à lutter contre les  calmes,  les vents debout  
 ,  les  courans  et  les  tempêtes,  étaient autant de  
 temps  enlevé à  celui  qu ’il m’était  permis  de donner à  
 cette  portion  de  ma  campagne.  En  conséquence,  je  
 renonçai, quoiqu’il m’en coûtât, à la relâche de la baie 
 (ihalky,  et me  contentai  d’atterrir  sur quelque point  
 de la Nouvelle-Zélande plus rapproché du détroit. 
 Enfin le 4 ,  à midi,  le vent souffla au N. O ., et fraîchit  
 peu à peu de cette partie ;  nous pûmes gouverner  
 au S. E.  Du re ste ,  le teiiqis ne s’embellit nullement,  
 et  dès  le  surlendemain nous éprouvâmes  un  nouveau  
 coup  de  vent  très-violent  du  N. O.  qui  ne  dura  pas  
 moins de cinquante-trois heures,  en  variant successivement  
 à  l’O.,  an  S.  O.,  au S.,  et revenant  enfin  au  
 S. O.  avec  une mer  fort  grosse,  un  ciel continuellement  
 chargé et des torrens de pluie.  Il est encore bon  
 d’observer  que  le  baromètre  qui  n’avait  point  varié  
 avec  les  vents  furieux  du  S.  ressentis  ces jours derniers  
 ,  descendit au contraire d’une manière étonnante  
 avec  ceux du N. O.  Du 6 à midi jusqu’au 9  à la même  
 heure, le mercure resta au-dessous de 27‘’ 7‘,  et le 7,  
 entre  quatre heures et  demie et six heures du  soir,  il  
 fut stationnaire entre 27‘’  0'  et  27*“ 2'. 
 Ces temps  affreux me  déterminèrent enfin, le 8 au  
 soir,  à laisser  porter  à  l’E.  N.  E . ,  afin d’approcher  
 plus  promptement  la  côte.  Nous  étions  déjà par  43°  
 environ  de  latitude  sud,  et  sans  doute,  avec  un peu  
 plus  d’opiniâtreté,  il  m’eût  été  possible  d’atteindre  
 les régions  australes  de la Nouvelle-Zélande. Mais je  
 ne  devais  point  perdre  de vue  les  autres  objets  de  
 ma mission,  et le temps commençait à me  presser. 
 Il  faisait  encore  assez mauvais,  nous, recevions  de  
 fréquens grains de pluie, et il régnait une grosse houle  
 du S. O. ; quand des nuées de pétrels noirs  et blancs,  
 et surtout l’apparition de quelques sternes nous annon1827. 
 4  janvier,