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 baie des Ile s ,  bien  que  située à plus  de  13° plus  près  
 de l’équateur que P a ris, ne jouirait que d’une  température  
 de  2°  plus  basse  que  cette  ville.  Ce  tableau  
 démontre  en  même  temps  que  le  climat  de  la  baie  
 des  Iles  n’est  point  sujet  en  hiver  à  des  froids  aussi  
 intenses,  aussi  prolongés  que  celui  de  P a ris,  de  
 même qu’au fort de l’été  les chaleurs sont moins considérables. 
 On  objectera  peut-être  que  le  tableau  précédent  
 n’offre guère que  les maxima  de température  de  chaque  
 mois,  comparés  dans les deux  stations  de  Paris  
 et de la baie des  Iles. Mais il  est probable  que  quand  
 on  aura pu se procurer aussi  les minima du  thermomètre  
 pour cette dernière station,  comparés  aux minima  
 de Paris,  ils offriront des résultats analogues. 
 Cette  uniformité  de  température  explique  pourquoi  
 les arbres à la Nouvelle-Zélande conservent leurs  
 feuilles jusqu’au milieu  de l’hiver,  et  comment,  aux  
 mois d’avril el de mai,  on y voit encore  en pleine fleu-  
 raison  des plantes  potagères  qui,  dans  nos  climats,  
 sont  depuis  long-temps  desséchées,  à  une  époque  
 correspondante  de l’année.  ' 
 Toutefois,  on ne doit pas perdre de vue que  toutes  
 les  indications  ihermométriques  jusqu’à  ce jour observées  
 a  la Nouvelle-Zélande,  ne Font été qu’à lamer  
 ou  sur  la côte. Nul  doute qu’en  pénétrant à une  certaine  
 distance dans  les  terres,  on  n’observât des chaleurs  
 plus  intenses et des froids plus rigoureux. Quoi  
 qu’il  en  soit,  aucun  des  voyageurs  qui  ont  visite  la  
 Nouvelle-Zélande au milieu de l’hiver, même dans ses 
 DE  L’ASTROLABE. 337 
 parties australes ,  n’a  vu  la  neige  séjourner dans  les  
 plaines, ni la glace prendre la moindre consistance. 
 N ulle part dans le monde,  les vents ne régnent avec  
 autant  de  fureur  que  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-  
 Zélande,  et,  si elles avaient été connues  des  anciens,  
 il est bien certain que c’est là qu’ils eussent établi l’empire  
 d’Éole.  Sans  doute,  comme  partout ailleurs,  les  
 vents .doivent  être  plus  redoutables  dans  les  mois  
 d’hiver  : cependant  il  n’est  pas  de  saison  de  l’année  
 où ils ne puissent  assaillir le navigateur. Le temps en  
 apparence le plus b e au ,  le ciel le plus pur, ne peuvent  
 offrir  de  garanties  contre  leur  violence.  Souvent,  
 quand  ces  vents  semblent  un  peu  s’apaiser,  ils  se  
 raniment  tout-à-coup  pour  souffler  avec  la  même  
 fureur,  soit du même  côté,  soit  du bord  opposé.  En  
 un  mot,  les  navigateurs  appelés  à  fréquenter  ces  
 côtes  orageuses  ne  sauraient  apporter  trop  de  vigilance  
 dans  leurs manoeuvres. 
 Tasman,  le premier,  éprouva la violence des  vents  
 qui régnent dans ces parages. Cook,  dans  sa belle reconnaissance  
 , manqua  plus  d’une  fois  en être la  victime. 
   Ils mirent Surville à deux doigts de  sa p e rte ,  et  
 n’épargnèrent  point  Marion.  En  janvier ,  février  et  
 mars  1823 ,  le  schooner le Snctpper fut accueilli près  
 du  détroit  de  Foveaux  par  des  ouragans  furieux  ;  
 M. de Blosseville a tracé le tableau  des  temps  affreux  
 que ce navire essuya durant les trois mois qui lorment  
 l’été  de  ces  contrées australes  >. 
 ï  B lo s s e v i l l e ,  p .  i 4   e t  suiv.  
 TOME  II.