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 Fé>Tier. 
 cinq à  six  femmes ,  qui  avaient laissé  partir  leurs pirogues, 
   dans  l’intention  de passer la nuit avec nous.  
 Ils  éprouvèrent d’abord  de  grandes  inquiétudes ,  et  
 furent tourmentés  par la crainte  que nous ne voulussions  
 les emmener.  Je m’empressai de les  rassurer en  
 leur  expliquant  la raison  qui me  forçait  à  quitter  le  
 mouillage  si  brusquement  ;  alors  ils  reprirent  leur  
 confiance première,  ils nous donnèrent des représentations  
 de leurs  danses,  et passèrent gaiement la nuit  
 pi.xLAuii.  abord. 
 Shaki,  Rau-Tangui  et  deux  autres  rangatiras  me  
 donnèrent  de la manière  la plus précise  les noms des  
 diverses  parties  de la côte,  depuis  le  cap Gable [Pa-  
 iVottï-Zir«) jusqu’au cap Est {^JVaï-Apoii). L’île Spo-  
 ring est Moai-Tera,  et l’île Blanche,  sur  la  droite de  
 la baie  en  entrant,  est Motoa-Heka.  Il  est  digne  de  
 remarque que les noms de Tolaga et Tegadou leur sont  
 parfaitement inconnus  :  mais il est depuis long-temps  
 avéré que Cook,  si  plein  de  sagacité d’ailleurs,  avait  
 très-peu  d’aptitude à saisir les noms des peuples qu’il  
 visitait,  et  surtout à les représenter par l’écriture. Le  
 vrai nom de la baie Tolaga ou du moins du district qui  
 l’environne  est  Houa-Houa,  et  c’est  celui  que  nous  
 avons  adopté.  Sur  l’île  Mouï-Tera  nous  pômes  contempler  
 tout  à  notre  aise  ces  arcades  singulières  
 formées  par  la  nature  ou  par  l’effet  des  flots,  qui  
 jadis  attirèrent  l’attention  de  Cook  et  de  ses  compagnons. 
 Je  regrettai  smcèrement  d’avoir  été  contraint  de  
 quitter si promptement cet endroit,  car je me promettais  
 beaucoup de plaisir à y faire quelques excursions.  
 A  en juger par le récit de Cook  et de son compagnon 
 Banks,  le  pays  d’alentour  est  très-pittoresque;  en  
 outre,  les naturels de ce canton, tout entiers encore à  
 leurs  habitudes primitives,  et  à  peine  influencés par  
 leurs  rapports  avec  les Européens,  étaient pour moi  
 un sujet précieux d’étude et d’observations. 
 C’est  ici  que  j’obtins  les  premiers  renseignemens  
 positifs  sur  la  nature  du  kiwi,  au  sujet d’une  natte  
 garnie de plumes de cet oiseau ,  et qui est un des premiers  
 objets de luxe de  ces naturels.  Suivant eu x ,  le  
 kiwi serait un oiseau de la grosseur d’un petit dindon,  
 mais, comme l’autruche elle casoar, privé de la faculté  
 de voler. Ces animaux sont communs aux environs du  
 mont Ikou-Rangui. C’est la nuit, aux flambeaux et avec  
 des  chiens,  qu’on  leur  fait la  chasse.  Il est probable  
 que  ces  oiseaux  appartiennent  à  un  genre très-voisin  
 des  casoars,  et je  crois  qu’il  a  déjà reçu de  quelques  
 auteurs le  nom  diAptéryx. 
 M.  Quoy me  rapporta une  feuille  d’une espèce de  
 palmier que j’avais déjà observé dans  la  baie Tasman.