1827.
Fé>Tier.
cinq à six femmes , qui avaient laissé partir leurs pirogues,
dans l’intention de passer la nuit avec nous.
Ils éprouvèrent d’abord de grandes inquiétudes , et
furent tourmentés par la crainte que nous ne voulussions
les emmener. Je m’empressai de les rassurer en
leur expliquant la raison qui me forçait à quitter le
mouillage si brusquement ; alors ils reprirent leur
confiance première, ils nous donnèrent des représentations
de leurs danses, et passèrent gaiement la nuit
pi.xLAuii. abord.
Shaki, Rau-Tangui et deux autres rangatiras me
donnèrent de la manière la plus précise les noms des
diverses parties de la côte, depuis le cap Gable [Pa-
iVottï-Zir«) jusqu’au cap Est {^JVaï-Apoii). L’île Spo-
ring est Moai-Tera, et l’île Blanche, sur la droite de
la baie en entrant, est Motoa-Heka. Il est digne de
remarque que les noms de Tolaga et Tegadou leur sont
parfaitement inconnus : mais il est depuis long-temps
avéré que Cook, si plein de sagacité d’ailleurs, avait
très-peu d’aptitude à saisir les noms des peuples qu’il
visitait, et surtout à les représenter par l’écriture. Le
vrai nom de la baie Tolaga ou du moins du district qui
l’environne est Houa-Houa, et c’est celui que nous
avons adopté. Sur l’île Mouï-Tera nous pômes contempler
tout à notre aise ces arcades singulières
formées par la nature ou par l’effet des flots, qui
jadis attirèrent l’attention de Cook et de ses compagnons.
Je regrettai smcèrement d’avoir été contraint de
quitter si promptement cet endroit, car je me promettais
beaucoup de plaisir à y faire quelques excursions.
A en juger par le récit de Cook et de son compagnon
Banks, le pays d’alentour est très-pittoresque; en
outre, les naturels de ce canton, tout entiers encore à
leurs habitudes primitives, et à peine influencés par
leurs rapports avec les Européens, étaient pour moi
un sujet précieux d’étude et d’observations.
C’est ici que j’obtins les premiers renseignemens
positifs sur la nature du kiwi, au sujet d’une natte
garnie de plumes de cet oiseau , et qui est un des premiers
objets de luxe de ces naturels. Suivant eu x , le
kiwi serait un oiseau de la grosseur d’un petit dindon,
mais, comme l’autruche elle casoar, privé de la faculté
de voler. Ces animaux sont communs aux environs du
mont Ikou-Rangui. C’est la nuit, aux flambeaux et avec
des chiens, qu’on leur fait la chasse. Il est probable
que ces oiseaux appartiennent à un genre très-voisin
des casoars, et je crois qu’il a déjà reçu de quelques
auteurs le nom diAptéryx.
M. Quoy me rapporta une feuille d’une espèce de
palmier que j’avais déjà observé dans la baie Tasman.