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poissons et coquillages cuits et desséchés, et gourdes
remplies d’eau, occupaient le second magasin. E n f in
le troisième était réservé pour tous les instrumens
de pêche, le chanvre à fabriquer les filets, les pagaies,
etc., I »
Quoique les maisons des Nouveaux-Zélandais
soient communément rectangulaires, M. Nicholas en
observa une de forme circulaire à la baie Shouraki,
près le village de Houpa 2. C’est aussi là qu’il vit un
bâtiment de quatre-vingts pieds de longueur, divisé en
deux par une cloison qui régnait dans toute son étendue,
et ce voyageur supposa qu’il était destiné à loger
des cochons 3.
Outre les cases permanentes que nous avons décrites
et qui exigent un certain temps et quelque travail
pour les élever, ces insulaires en construisent qui
sont purement temporaires et en simples branches
d’a rb re , pour les mettre à l’abri quand ils sont en
marche pour combattre, quand ils vont à la pêche,
ou qu’enfin une raison quelconque les force à séjourner
à une certaine distance de leur résidence habituelle
4. Ces abris les garantissent parfaitement du
vent et de la pluie.
Les cabanes qu’occupent ces naturels dans l’état
de paix sont ordinairement disséminées dans la campagne
par hameaux peu considérables, et placées à
la portée de leurs plantations de patates douces et de
I Crozet, d ü rv ., III, p. 56 et suiv Nicholas, I , p . 4 0 1 . —
3 Nichoias, I , p. 405. — 4 Cüoh, trots. Voy., I , p. i 56 . Marsden,
d ü rv ., III, p. 328.
pommes de terre ; en o u tre , chaque tribu a son p d ,
ou village fortifié, dans lequel tous les membres de la
tribu viennent se retrancher à l’approche de l’ennemi.
Ces pâs, par la manière dont ils sont placés et Pâs
fortifiés, annoncent, de la part des Nouveaux-Zé-
landais, beaucoup de discernement et de sagacité. Les
descriptions de Cook et de Crozet prouvent que l’arrivée
des Européens ne leur a rien appris à cet égard,
et qu’au contraire l’introduction des armes à feu leur a
beaucoup fait perdre de leur industrie primitive. Une
funeste expérience leur a fait connaître que ces forteresses
, imprenables avec leurs armes habituelles,
étaient devenues insuffisantes contre l’atteinte des
balles '.
Presque toujours ces forts étaient établis sur des
pointes de terre avancées en mer, ou sur des rochers
escarpés et presque inaccessibles. A main d’homme, f**
on avait achevé de rendre impraticables les parties les
plus faciles à gravir. Une double ou triple rangée de
fortes palissades, avec des fossés intermédiaires,
ceignait le village ; une seule porte fort étroite donnait
accès dans la forteresse, et se trouvait défendue
par une plate-forme élevée à quinze ou vingt pieds au-
dessus du s o l, et capable de recevoir au besoin une
vingtaine de combattans. On y montait par un pieu
solide et entaillé dans toute sa longueur ; cette espèce
I Cook, p r e m . V o y . , I I I , p . 9 2 , 1 2 0 ; d e u x . V o y . , I , p . 2 4 2 , d Ü r v . ,
I I I , p . i 5 e t s u i v . Nicholas, I , p . 1 7 4 . M arsden, d Ü r v . , I I I , p . i 6 5 ,
4 1 6 . Cruise, p . 4 6 . D’Urville, I I I , p . 6 8 6 , Gaimard, d ü r v . , I I , p . 2 8 1 .
Quoy, d ü r v . , I I , p - 2 . 8 4 .