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 égard,  fut  trompé; mais  on  obtint de Totiki et d’Ou-  
 dou  des  renseignemens  curieux  sur  leur  pays.  Les  
 bons procédés du gouverneur King  envers  ces  insulaires  
 devinrent aussi le principe des dispositions favorables  
 de leurs  compatriotes à l’égard des Européens •.  
 Le capitaine  King  cut  la  complaisance de  reconduire  
 lui-mème  ces  deux sauvages  dans leur patrie,  en novembre  
 1793. Leurs relations firentconnaîtrequ’àcetle  
 époque  Moudi-Waï  commandait  à  Oudou-Oudou,  
 Pawariki à Tera-Witi,  et  Tekoke à Moudi-Molou 2. ’ 
 Deux  ans  après,  en  décembre  1795,  le  capitaine  
 Dell,  du Fancy,  mouilla  sur la baie d’Oudoudou,  et  
 trouva  Touki et  sa  femme  en  bonne santé. 
 Ce fut  à peu  près  vers  cette époque que  les  baleiniers  
 et  surtout les  pécheurs de phoques  commencèrent  
 à fréquenter les côtes de la Nouvelle-Zélande. On  
 dut à  quelques-uns  de  ces  aventuriers la  découverte  
 du détroit de  Foveaux,  qui sépare l’île Stewart de Tavaï 
 Pounamou ,  la  transformation  de  l’île  Banks  de  
 Cook  en une simple presqu’île ,  et  la  découverte  des  
 hâvres  Mdford,  Chalky,  Preservation,  Macquarie,  
 Mobneux, Williams,  Pegazus, etc. 
 Des  relations plus fréquentes et  plus  intimes s’établirent  
 entre  les  Européens  et  les Nouvcaux-Zélan-  
 dais. On reconnut que si les  derniers étaient des bommes  
 fiers,  irascibles  el  implacables  dans  leurs  vengeances, 
   ils pourraient, traités  avec douceur, devenir 
 ■  M a n ô cn ,  d’Urv.,  III,  g .  284.  _   2  CoUins,  d’IJrv..  I l l ,   ,6   e.  suiv. 
 des amis sûrs, dévoués et constans. Malheureusement,  
 et  cela  n’était que  trop  fréquent,  leurs  hôtes  manquaient  
 de  procédés  et  les  traitaient plutôt en  esclaves  
 qu’en alliés.  Ordinairement la  terreur  des  armes  
 à feu comprimait l’indignation des insulaires ; mais dès  
 qu’ils en  trouvaient  l’occasion, ils  se hâtaient de venger  
 leurs  injures,  d’après  leurs idées d’honneur, en  
 massacrant  leurs  ennemis  et  dévorant  leurs  corps.  
 Toutefois,  il  accueillirent,  en  général,  avec joie  les  
 Européens,  charmés  de pouvoir  se  procurer par eux  
 les  outils  en  fer  qui  leur  étaient  si  nécessaires.  En  
 outre,  quand  ils  eurent  commencé  à  reconnaître  la  
 supériorité des armes à  feu,  ils  firent toutes  sortes de  
 sacrifices pour  en obtenir ;  et les premiers fusils  vendus  
 par les baleiniers elles pêcheurs de phoques, tout  
 défectueux  qu’ils  étaient, furent  quelquefois payés au  
 prix  de  trente  ou  quarante  cochons  et  de  plusieurs  
 centaines de corbeilles de  patates  '. 
 Tepaht, chef de Rangui-Hou, et l’un des plus piiis-  
 sans Rangatiras  de  la baie des  lie s ,  sentit particulièrement  
 de quel  avantage  serait  pour  lui  l’amitié  des  
 Européens. Pour  en  resserrer  les  noeuds, il exprima  
 le  désir  de  faire un  voyage  à Port-Jackson;  le  capitaine  
 Stewart  consentit à le  transporter lui et cinq de  
 ses fils à l’île Norfolk, d’où ils passèrent,  sur le brick  
 le  B a /fa lo ,  à  Po rt-Ja ck so n   (en  1804  ou  1805).  
 Tepaiji  resta  quelque  temps  dans  celte  colonie,  
 oîi  il  fut  comblé  d’amitiés  et  de  présens  par  le  goii- 
 I  T ii r i i lm ll ,  cVUrv.,  I l l ,   i».  87  fil  8 8 . 
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