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1826. teiTuption. Quoique nous eussions réduit la voilure à
ccem re. grande voile d’étai de cape et au petit foc, la corvette
fatigua beaucoup par suite d’une mer très-dure et très-
pesante. Ces deux journées de navigation furent tristes
et maussades au-delà de toute expression. En de tels
momens, le physique est affaissé par les secousses
violentes et continuelles qui viennent l’assaillir, le
moral est ébranlé, et l’imagination, attristée par les
sombres images qui l’entourent, cesse même de nous
offrir ses consolations habituelles. Ces inconvéniens
essentiellement inhérens à la nature de la navigation,
et SI souvent répétés, surtout dans les mers australes^
rendront toujours les campagnes sur mer bien plus
pénibles, bien plus rebutantes que les plus longs
voyages par terre.
Les trois jours suivans, quoique la fureur du vent
se fût un peu. apaisée, il fit encore très-mauvais
temps. Il tombait des grains de pluie fréquens , et la
mer restait grosse. Loin de gagner quelque chose en
route, nous tombions continuellement sous lèvent ; et
le 30 à midi, l’observation des latitudes nous apprit que
nous étions encore à trente milles plus au nord que
nous ne nous estimions; de sorte que depuis le 26 nous
avions réellement perdu plus de cent milles au nord.
C est ainsi que nous vîmes approcher tristement
le terme de l’année 1826, et q u e, dans ces parages,
au mois de décembre qui correspond au mois de juin
chez nous, nous éprouvâmes des temps comparables
a ce que l’hiver nous amène de plus mauvais dans nos
climats.
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DE L’ASTROLABE. 7
L’année 1827 parut promettre un peu d’adoucissement
à nos ennuis. Dès le D''janvier le vent mollit,
et nous pûmes hasarder un peu plus de toile qu’il,
ne nous avait été possible de le faire depuis longtemps
; le 2 il fit beau, et les zoologistes recueillirent
quelques carinaires vivantes dont les coquilles atteignaient
huit à dix lignes de longueur.
Vers deux heures après midi, par un calme parfait,
le thermométrographe n° 7 fut descendu à six cent
dix brasses tout-à-fait à pic, au moyen d’un plomb de
vingt-sept kilogrammes. On ne trouva point de fond.
La température, qui était à l’air libre de IS®, 6, et à la
surface de la mer de 19°, 4, descendit à cette profondeur
jusqu’à 5°, 6. Déjà, pendant le temps qu’il avait
fallu pour ramener le cylindre à b o rd , le mercure
avait remonté de cinq ou six degrés, ce qui démontre
de nouveau combien les expériences faites simplement
sur de l’eau puisée à de grandes profondeurs étaient
insuffisantes.
Dès le lendemain, pour avoir des données comparatives,
à sept heures trente minutes du matin, par
un beau calme, le thermométrographe fut envoyé à
trois cent cinquante brasses avec un plomb de quinze
kilogrammes. Cette fois, le mercure arrêté à 17°, 4 à
l’air libre, et à 19° à la surface des eaux, ne descendit
qu’à 7°, 9 à cette distance du niveau des mers. Cette
expérience achève de confirmer ce que toutes les précédentes
annonçaient déjà, savoir ; que le refroidissement
des couches sous-marines ne suit pas une simple
loi de proportion, mais bien qu’il tend rapidement
1827.
I janvier.