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Dans une longue relâche ou à la suite d’avaries
qu’il faudrait réparer.
Cette g rande baie présente une foule de bons mouillages
dans de petits hâvres ; et, comme le sol est g ran itiq u e , on p eu t
ap p ro ch e r la côte de près. P a rto u t on trouve de b o nne eau
assez facile à faire. T o u t à côté de nous était u n p o rt plus spacieux
et encore plus sûr que celui que nous laissions.
{E x tr a it du J o u rn a l de M . Q u o y .)
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Jusqu’à l’époque où l’on connaîtra le nom qu’elle
a reçu de ses habitans.
Le commandant sou p ço n n an t que la baie Tasman commun
iq u a it avec celle de l’Amirau té , et ayan t c ru voir de loin une
coupée dans les terres où cela p o u v a it avoir lieu , y dirigea la
corvette. Ce ne fu t p o in tp ré c isém en t là que nous trouvâmes le
passage, mais un p eu plus lo in . Afin de le recon n a ître il fallut
mouiller à l’entrée ; c’éta it le soir, et nous nous trouvâmes sous
la te rre exposés à une forte houle qui venait d u d é tro it. Deux
embarcations envoyées p o u r savoir s’il y avait passage ne re v
in ren t que fort ta rd ; elles ra p p o rtè ren t qu’arrivées au fond
de la petite baie à l’entrée de laquelle nous é tions, elles furent
entraînées avec une vitesse extrême p a r u n co u ran t formant des
to u rb illo n s , q u i allait les je te r sur des roches à fleur d’e a u ,
malgré tous les efforts des ram eu rs , si u n vent favorable ne
fû t venu à leu r secours en p e rm e ttan t de se servir des voiles.
L a , fut su r le p o in t de se, renouveler p o u r nous la catastrophe
arrivée autrefois , au p o rt des F rançais , aux frères L a b o rd c ,
de l’expédition de La Pérouse. MM. L o ttin et Cressien qui'
commandaient nos canots ne p u re n t donc s’assurer s’il y avait
passage ou n o n . Ils arriv è ren t à b o rd p o u r se trouver dans une
position non moins critiq u e . Dans la n u it, la mer augmentant
avec le vent fatiguait tellement le n a v ire , que l’eau qui entrait
p a r l’avant couvrait le pon t. Bientôt u n des cables rom p it, et la
sûreté du navire ne ten a it plus qu’à une chaîne en fer d o n t les
anneaux recevaient de si violentes secousses du tangage, q u ’une
des pattes de la seule ancre qui nous ten a it se brisa, et ce fu t le
moignon restant qui résista à l’effort du vent. Ce ne fut que le
len d em a in , en levant l’a n c re , que nous connûmes cette dernière
c irconstance , et le danger que nous avions couru d ê tre
jetés su r une côte sauvage où le navire et la plus grande partie
de l’équipage eussent pé ri. Ce sont de ces nu its à faire blan chir
les cheveux.
Le lendemain le temps p e rm it de nous p o rte r vers l’enfoncement
où se tro u v a it la passe ; la mer y éta it calme , mais la
tenue mauvaise e t les courans d’une grande activité. A peine
mouillés , nous chassâmes et nous fûmes emportés avec notre
a n c r e , en p iro u e tta n t sur nous-mêmes comme je ne l’avais
jamais v u , sur les rochers de la côte. On au ra it presque pu
sauter à te rre , et 11 nous est impossible de dire comment nous
ne les avons pas h eurtés à plusieurs reprises. On en voyait d’isolés
sous le b eaupré q u i n ’étaient pas recouverts de p lu s de trois
ou quatre pieds d’eau. Des ancres mouillées au large , sur lesquelles
on se h a l a , nous tirè ren t de ce mauvais pas , et une
heure après les géographes étaient sur le sommet des m ontagnes
à recon n a ître les en v iro n s , et nous occupés d’histoire
naturelle. Voilà l’existence de l’homme de mer : elle en vaut
bien une autre.
Bientôt on ne douta plu s que la baie T asman ne communiq
u â t avec celle de l’Amirauté p a r l’anse dans laquelle nous nous
trouvions ; mais la passe excessivement étroite p o u r un navire
de notre g randeur était hérissée de rochers an travers desquels
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