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 CAGE  4<- 
 Dans  une  longue  relâche  ou  à  la  suite  d’avaries  
 qu’il faudrait réparer. 
 Cette  g rande  baie  présente  une  foule  de  bons  mouillages  
 dans de petits hâvres ;  et,  comme le sol  est g ran itiq u e ,  on p eu t  
 ap p ro ch e r  la  côte  de  près.  P a rto u t  on  trouve  de  b o nne  eau  
 assez facile à faire.  T o u t  à côté de nous  était  u n   p o rt  plus  spacieux  
 et encore  plus  sûr  que  celui  que nous  laissions. 
 {E x tr a it du J o u rn a l de M .  Q u o y .) 
 PAGE  6 8 . 
 Jusqu’à l’époque  où  l’on  connaîtra  le  nom  qu’elle  
 a reçu de ses habitans. 
 Le  commandant  sou p ço n n an t  que  la baie Tasman  commun 
 iq u a it avec  celle  de l’Amirau té , et ayan t c ru   voir de loin  une  
 coupée  dans  les  terres  où  cela p o u v a it avoir lieu ,  y   dirigea  la  
 corvette.  Ce ne fu t p o in tp ré c isém en t là que nous trouvâmes le  
 passage, mais un p eu  plus  lo in . Afin  de le recon n a ître  il fallut  
 mouiller à  l’entrée ; c’éta it le soir, et nous  nous trouvâmes sous  
 la  te rre   exposés à une  forte  houle  qui venait  d u   d é tro it. Deux  
 embarcations  envoyées p o u r  savoir  s’il  y   avait passage ne  re v 
 in ren t que  fort  ta rd  ;  elles  ra p p o rtè ren t  qu’arrivées  au   fond  
 de la petite baie  à  l’entrée  de laquelle nous  é tions,  elles furent  
 entraînées avec une vitesse extrême p a r  u n   co u ran t formant des  
 to u rb illo n s ,  q u i  allait  les  je te r  sur  des  roches  à  fleur  d’e a u ,  
 malgré  tous  les  efforts  des  ram eu rs ,  si  u n   vent  favorable  ne  
 fû t venu  à  leu r  secours  en  p e rm e ttan t  de  se  servir des voiles.  
 L a ,  fut su r le p o in t  de se, renouveler p o u r nous la catastrophe 
 arrivée  autrefois  ,  au  p o rt  des F rançais  ,  aux  frères  L a b o rd c ,  
 de  l’expédition  de  La  Pérouse.  MM.  L o ttin   et  Cressien  qui'  
 commandaient  nos  canots  ne  p u re n t donc  s’assurer s’il y avait  
 passage ou n o n .  Ils  arriv è ren t  à b o rd   p o u r se trouver dans une  
 position non moins  critiq u e .  Dans  la n u it,  la mer augmentant  
 avec  le  vent  fatiguait tellement le  n a v ire ,  que l’eau qui entrait  
 p a r l’avant couvrait le pon t. Bientôt u n  des cables rom p it,  et la  
 sûreté  du  navire ne  ten a it plus  qu’à  une chaîne  en  fer  d o n t les  
 anneaux recevaient de si violentes secousses du tangage, q u ’une  
 des pattes de la  seule  ancre qui  nous ten a it se brisa,  et ce  fu t le  
 moignon restant qui  résista  à  l’effort  du  vent.  Ce  ne  fut  que  le  
 len d em a in ,  en  levant  l’a n c re ,  que  nous  connûmes  cette  dernière  
 c irconstance ,  et  le  danger  que  nous  avions  couru  d ê tre   
 jetés su r une côte  sauvage  où  le  navire  et  la plus grande partie  
 de  l’équipage  eussent  pé ri.  Ce  sont  de  ces  nu its  à  faire  blan chir  
 les cheveux. 
 Le  lendemain  le  temps  p e rm it  de  nous  p o rte r  vers  l’enfoncement  
 où  se  tro u v a it la passe ;  la  mer  y  éta it  calme  ,  mais  la  
 tenue  mauvaise  e t  les  courans  d’une  grande  activité. A peine  
 mouillés  ,  nous  chassâmes  et  nous  fûmes  emportés  avec  notre   
 a n c r e ,  en  p iro u e tta n t  sur  nous-mêmes  comme  je  ne  l’avais  
 jamais  v u ,  sur  les rochers  de  la   côte.  On  au ra it  presque  pu  
 sauter à  te rre  ,  et 11  nous  est impossible  de  dire comment nous  
 ne les avons pas h eurtés à plusieurs reprises. On en voyait d’isolés  
 sous  le  b eaupré  q u i  n ’étaient  pas  recouverts  de  p lu s  de  trois  
 ou  quatre  pieds d’eau. Des  ancres mouillées  au  large ,  sur lesquelles  
 on  se  h a l a ,  nous  tirè ren t  de  ce  mauvais  pas  ,  et  une  
 heure  après  les  géographes  étaient  sur  le  sommet des m ontagnes  
 à  recon n a ître   les  en v iro n s ,  et  nous  occupés  d’histoire  
 naturelle. Voilà  l’existence  de  l’homme  de  mer  :  elle  en  vaut 
 bien une  autre. 
 Bientôt  on  ne  douta plu s  que  la   baie T asman ne  communiq 
 u â t avec celle de l’Amirauté p a r l’anse dans laquelle nous nous  
 trouvions ; mais la   passe  excessivement  étroite  p o u r un  navire  
 de notre  g randeur  était hérissée  de  rochers an  travers  desquels 
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