irionale de Ika-Na-Maw¡, les seuls jusqu’aujourd’hui
que les Européens aient eu le moyen d’étudier avec
quelque succès dans leur vie privée ei dans leurs institutions
politiques. Tout porte à croire néanmoins
que toutes ces observations peuvent convenir à tous
les babitans de Ika-Na-Mawi indistinctement, à quel-
(jues exceptions, à quelques nuances près ; car tous
ces insulaires, parvenus au même degré de civilisation
et réunis par peuplades presque semblables, avaient
dû adopter des institutions à peu près identiques. En
franchissant le détroit de Cook, en arrivant sur le sol
de Tavaï-Pounamou, on ne tarde pas à reconnaître
une différence énorme, différence due à la fois à la
faiblesse relative des tribus qui habitent cette dernière
île et a la stérilité du sol qu’elles occupent '. Cette différence
paraît devenir d’autant plus grande qu’on s’avance
vers le sud, puisqu’à la baie Dusky Cook ne
trouva plus que des familles isolées réduites à l’existence
la plus miserable. Toutefois c’est la même race
d’hommes qui peuple la surface entière de ces îles
dans une étendue de quatre cents lieues du nord au
sud ; ils emploient les mêmes armes, les mêmes vêtemens
; ils parlent la même langue, et leurs habitudes
au fond sont les mêmes. Je le répète, toute la différence
parait consister dans une dégradation continuelle
dans la force des trib u s, dans les arts industriels
et agricoles, en même temps que la latitude
augmente. Nul doute que les parties septentrionales
de Ika-Na-Mawi, qui sont aussi les plus tempérées,
n’aient été peuplées les premières, el les contrées plus
australes le furent successivement par des tribus chassées
de leur territoire, et réduites à chercher un asile
en des régions encore inhabitées, moins favorisées
par la nature et soumises à un climat plus rigoureux.