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 39.2 VOYAGE 
 Les superstitions des naturels touchant la cause des  
 maladies,  et le  traitement  qu’ils  font subir aux malades  
 ,  quand  le mal est  arrivé  à un certain  degré d’intensité  
 ,  ne  leur  permettent  presque  jamais  d’en  réchapper. 
 Longévilé. Ces  bommes sont sujets  à une foule de privations;  
 cependant,  contre  l’ordinaire  de  ce  qu’on  observe  
 parmi les nations sauvages ,  ils parviennent souvent à  
 une grande vieillesse '. Dans  ce cas,  leurs facultés se  
 conservent  d’une  manière  étonnante ;  leurs  cheveux  
 ne  tombent  point  et  blanchissent  très-peu 2;  leurs  
 dents  s’usent  plus  qu’elles  ne  se  gâtent,  et les rides  
 de  l’âge se  cachent sous  les dessins du tatouage.  Plusieurs  
 de  ces  avantages paraissent tenir à la salubrité  
 du climat, qui  a été souvent remarquée 3. 
 II. 
 CARACTERE. 
 Préveiiliolis Les  premiers  voyageurs  nous  ont  représenté  les  
 des Européens. Nouveaux-Zélandais sous des couleurs peu flatteuses,  
 el  l’on doit convenir que ceux-ci  y  ont donné souvent  
 lieu ; mais cela a tenu principalement à la conduite des  
 Européens  eux-mêmes  envers  ces  enfans  de  la  nature  
 4; à leurs mauvais procédés,  surtout à leur igno- 
 ■  C ro za ,  d ü r v . ,   III,  p.  53.  Cook,  prem.  V o y .,  II I ,  p.  2 8 1 .  Savage,  
 p.  17 . Nicholas,  I I ,   p.  38.  Blosseville,  d’U r v .,  I II,  p.  696.  —   2  Cruise,  
 d’U r v .,  I I I ,  p.  658.  —   3  Savage,  p.  88.  —   4  Cook,  deux.  V o y .,  I ,  
 p .  252.  I I I ,  p.  36o.  Surville,  d ’U rv .,  I I I ,  p.  28  et  suiv.  Savage,  p.  89.  
 Nicholas,  I I ,  p.  162.  D’Urville,  III,  p.  5 77 .  Kendall,  d’U rv .,  I I I ,  p.  122.  
 Uarsden.  d’U rv .,  III,  p.  109  et  suiv. —  p.  2 l3 .  _   p.  36g.  Cruise,  d’Urv.,  
 II I ,  p.  6 7 1 .  D'Urville,  I I I ,  p.  673. 
 D E   L ’ASTROL.ABE. 393 
 rance  complète  des  coutumes et  des  usages  de leurs  
 hôtes.  Ainsi,  quand  les  Nouveaux-Zélandais  reçoivent  
 la  visite  de personnes  étrangères,  ils  ont  coutume  
 de  les  accueillir  par une  sorte  de parade militaire  
 , qui ressemble plutôt  à un défi  ou  à une  provocation  
 qu’à  toute  autre  chose.  Forster  nous  en cite  
 un  exemple  fort  remarquable  dans  la  visite  que  le  
 chef Teï-Ralou rendit à Cook  à Totara-Nouï  '.  Alors  
 il est de rigueur que les étrangers rendent cette espèce  
 de  salut avant que d’en venir,  de chaque  côté,  à  une  
 libre communication  2. 
 Loin  de  se  conformer  à  cet usage,  les  Européens  
 ne répondaient souvent à cette cérémonie,  qu’ils prenaient  
 pour ime insulte,  que par des boulets , ou du  
 moins par des  balles.  Si  quelque naturel  succombait  
 dans  la lu tte ,  ses parens et ses amis  étaient obligés,  
 par les lois de l’honneur  et de  la religion,  de sacrifier  
 à  leur  tour  des  Européens  pour  apaiser  l’esprit  du  
 mort  3. 
 Qu’on joigne à cela toutes  les occasions où les Européens  
 pouvaient,  sans même  s’en  douter,  offenser  
 ces insulaires dans  leurs opinions religieuses,  et l’on  
 se fera une idée des suites funestes qui pouvaient en résulter  
 4.  De  là,  sans  doute,  les  catastrophes  sanglantes  
 qui signalèrent souvent l’apparition des blancs  
 dans ces  climats ; de là l’opinion de barbarie, de féro- 
 I  Cook,  deux.  V o y .,   l ,   p.  26 1.  —   2  Cook,  prem.  V o y .,  I I I ,  p.  18 2 ,  
 289.  Deux.  V o y .,  I ,   p.  260.  Cruise,  p.  i i 4- —   ^  Savage,  p.  8g.  —   
 4  D’Urville,  I I ,  p.  2 1 7 .