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que les hommes, les femmes sont assujetties à ces de
monstrations cruelles de sensibilité. Malheur à celles
qui viennent à perdre consécutivement plusieurs proches
parens ; leur figure et leur gorge ne seront durant
long-temps qu’une plaie sanglante, car ces démonstrations
se renouvellent plusieurs fois pour chaque
personne.
Au lieu de laisser le cadavre étendu tout de son
long, comme en Europe, les membres sont oï dinai-
renient ployés contre le ventre et ramassés en paquet
I. Le corps est ensuite porté et inhumé dans
quelque endroit isolé, entouré de palissades et taboué.
Des pieux, des croix 2 ou des figures sculptées
et rougies à l’ocre, annoncent la tombe d’un cbef :
celle d’un homme du commun n'est indiquée que pat-
un tas de pierres 3. Ces tombes portent le nom de
oudou p a , maison de gloire.
On dépose sur la tombe du mort des vivres pour
nourrir son waidoua ; car bien qu’immatériel, il est
encore, dans la croyance de ces peuples, susceptible
de prendre des alimens. Un jeune homme à toute
extrémité ne pouvait plus consommer le pain qu’un
missionnaire lui offrait, mais il le réserva pour son
esprit qui reviendrait s’en nourrir, disait le moribond,
après avoir quitté son corps et avant de se mettre en
route pour le cap Nord 4.
> Kendall, dÜ r v ., II I, p. i i g . Omise, d’Urv., III, p, 6 4 3 . — 2 Cook,
prem. V o y ., III, p. 19 4. — 3 Savage, p. 9,4. Nicholas, I , p. 3 9 7 , d’ürv-,
m , p. 5g 3. Cruise, d’Urv., III, p. 645. Blosseville, d’ü r v ., III, p. 69«.
— 4 Leigh, d 'U rv ., III, p. 4 7 1 .
DE L ’A S l'R O l.A B E . 543
Un festin général de toute la tribu termine ordinairement
la cérémonie ; on s’y régale de p o rc , de
poisson et de patates, suivant les moyens du défunt.
Les parens et les amis des tribus voisines y sont
conviés '.
Le corps ne reste en terre que le temps nécessaire
pour que la corruption des chairs leur permette de se
détacher facilement des os. Il n’y a pas d’époque fixe
pour celle opération; car cet intervalle paraît varier
depuis trois mois jusqu’à six mois, et même un au.
Quoi qu’il en soit, au temps désigné, les personnes
chargées de cette cérémonie se rendent à la tombe,
en retirent les os, et ont soin de les nettoyer avec
soin : un nouveau deuil a lieu sur ces dépouilles sacrées
, certaines cérémonies religieuses sont accomplies
2 ; enfin les os sont portés et solennellement déposés
dans le sépulcre de la famille. Dans ces sépulcres
qui sont des caveaux ou des grottes formées par
la nature, les ossemens sont communément étendus
sur de petites plates-formes élevées à deux ou trois
pieds au-dessus du sol 3.
Il paraît qu’il y a des circonstances où les cadavres
ne seraient point-inhumés, et où ils seraient conservés
dans des coffres hermétiquement fermés, ou déposés
immédiatement sur des plates-formes, comme cela eut
lieu pour le père de Wiwia 4, pour cet enfant que
I Kendall, d’Urv., III, p. 1 1 9 , — 2 Kendall, d’ü r v ., I I I, p. 228.
Cruise, d’U rv., III, p. 6 /(5 . D’Urville, II , p. 23 o, — 3 Marsden, d’Urv.,
III, p. 32.4 . — 4 Marsden, d’U rv., I l l , p. 197.
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