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 Accueil. 
 qui  caractérise  leurs  îles  dut  pour  beaucoup  entrer  
 dans le maintien  de  ces nouvelles  cérémonies,  à  défaut  
 d’autres victimes propres  à y figurer. 
 Lorsque  ces  naturels  ont  à  recevoir  un  étranger,  
 un parent ou un ami de distinction  qu’ils n’ont pas vu  
 depuis  long-temps,  le  personnage  le plus  important  
 de la tribu s’avance  au devant  de  lui  avec une  brandie  
 d’arbre à la main, et débite d'un  ton grave et modéré  
 une  harangue  plus ou moins  longue,  mélangée  
 sans  doute  de  complimens  sur  son  arrivée ,  et  de  
 prières  aux  dieux pour lui accorder  «  protection '.  »  
 Ce  n’est  qu’après  avoir  rempli  cette  formalité  qu’il  
 donne le salut {shongui) à son hôte,  et souvent celui-ci  
 répond par un discours  semblable  à celui qui lui a été  
 adressé. 
 M.  Nicholas, se trouvant  à Panake avec Touai, observa  
 la tante de  ce  chef qui  s’avançait  à la rencontre  
 de son neveu,  à la tête de sa famille.  Tous marchaient  
 en  ordre ,  dans  un profond  silence  et  un  grand  recueillement, 
   tandis  que  la  tante récitait  des  invocations  
 ou prières à la Divinité 2.' 
 M.  Cruise  nous  a  représenté  Koro-Koro  recommandant  
 l’équipage  du Di omedary  aux  soins  de Te-  
 to n e ,  chef  du Shouki-Anga,  où  ce  navire  devait  se  
 rendre,  par  un  discours  grave  et  solennel.  Tetone  
 répliqua par  un  autre  discours  qu’il  débita  en marchant  
 et gesticulant avec véhémence pour donner plus  
 de  force à  ses paroles  3. 
 Tous  les voyageurs ont  remarqué que ces naturels  
 parlaient  avec  facilité  et  énergie ;  leur  organe est  sonore, 
  leur maintien  simple et  aisé,  et leurs  gestes ont  
 une dignité naturelle très-remarquable '. Ces discours  
 sont toujours  écoutés  de  la part  du  peuple  avec  une  
 attention  parfaite  et dans un profond  silence 2. 
 Leurs  saints  ordinaires,  d’homme à  homme,  sont  
 pour l’arrivée : aïre mat r a ,—viens ici en bonne santé  
 j)our le départ :  atrf atoit ra,—va-t-en en bonne santé  
 ou  ika  na  ra, —  reste  ici,  suivant que  la personne à  
 laquelle on  s’adresse arrive,  s’en va ou reste 3. 
 Quand deux  troupes  de guerriers  se  rencontrent  
 par hasard,  les  deux  chefs  s’avancent ordinairement  
 1 un  au-devant de l’au tre,  s’adressent  la harangue accoutumée, 
  et quand ils ont reconnu que leurs  dispositions  
 sont  mutuellement  amicales,  les  guerriers  des  
 deux  troupes  exécutent tour à tour une  danse  guerrière, 
   à  la  suite  de  laquelle  ils  jettent  leurs  lances.  
 Depuis  qu’ils  ont  des  armes à feu,  ils les  déchargent  
 dans  ces  circonstances  :  c’est  aussi  le  signal  d’une  
 réconciliation  définitive,  quand  ils  veulent  terminer  
 une querelle 4. 
 La  danse  guerrière  et  le simulacre de combat sont  
 toujours  de  rigueur,  lorsqu’une  troupe  de  guerriers  
 en marche veut témoigner sa haute considération à un  
 chef,  à une trib u ,  à des Européens  auxquels  ils  vont 
 I  Nicholas,  d ü i v . ,   I II,  p.  fioS  et  suiv.  Cruise,  p.  i 65.  —   s  Cruise,  
 p.  166. Marsden,  dÜ r v .,  I I I ,  p.  io o ,  33 a  et  3 3 3 .  W.  Yate,  d ü r v . ,   III,  
 p.  542.  ~   .1  Nicholas,  I ,   p.  1S2.  —   4  Nicholas,  I ,   p.  128.  Marsden,  
 d'Urv.,  II I ,  p.  149.  Jl.  Williams,  dÜ rv .,  I I I ,  p.  59.8.