
 
        
         
		I  :  '  ‘ I  '  ,  11! 
 cette  tête  à Waï-Kato....  Cette proposition était assurément  
 séduisante  pour  moi,  et  j’aurais  été  jaloux  
 de  rapporter  en  Europe  la  dépouille  dernière  d’un  
 guerrier  devenu  si  fameux  dans  ces régions antarctiques. 
   Malheureusement  l’exploration de la Nouvelle-  
 Zélande  n’était  pour  la  campagne  qu’une  opération  
 du second ordre,  et mes instructions me prescrivaient  
 de me rendre entre les tropiques. 
 Rangui etTawili, empressés de satisfaire à mes questions  
 ,  me donnèrent en outre  les noms des districts ,  
 des  canaux  et  des  îles  dont  nous  étions  envirhnnés.  
 C’est  ainsi  que  les  noms  suivans  vinrent  figurer  sur  
 notre carte, savoir : Rangui-Toto  pour l’île volcanique  
 s itu ^ a u   N.  O.  du  mouillage,  Taka-Pouni  pour  la  
 plage  opposée, Waï-Tamata pour le  canal de fouest,  
 Waï-Mogoïa  pour  un canal  au  sud,  et Waï-Roa pour  
 un  troisième  situé  à  l’est.  On  me  confirma  que  le  
 Wai-Tamata  ne  communiquait  point  avec la mer  occidentale  
 ;  mais  on me  répéta  à  diverses  reprises  et  
 d’une  manière  positive,  qu’en  suivant  le  cours  du  
 Waï-Mogoïa  on  pouvait arriver en un  endroit  séparé  
 seulement  par  une marche  très-courte  des  bords  du  
 Manoukao,  grand port  situé  sur  la  còte  ouest  de  la  
 Nouvelle-Zélande. 
 Ce  renseignement  me  parut  si  important  que  je  
 conçus  à  l’instant  le  projet  d’en vérifier  l’exactitude.  
 Aussitôt  je  proposai  à Rangui de  rester  à  bord  avec  
 Tawiti,  tandis  que  j’enverrais  quelques-uns  de  nos  
 officiers  à Manoukao,  sous  l’escorte de ses guerriers.  
 Il y consentit de  si bonne grâce et d’un  air  si  ouvert. 
 queje ne pensai pas qu’il y eût le moindre danger pommes  
 compagnons. En conséquence je laissai retomber  
 l’ancre  à  très-peu  de  distance  de  l’endroit  où  nous  
 avions  passé  la nuit  ;  puis  à dix  heures la baleinière  
 partit  sous  les  ordres  de  M.  Loltin,  qu’accompagnaient  
 MM.  Guilbert,  Gaimard,  Bertrand  et  Fa-  
 raguet.  Un  guide  donné  par  Rangui  était  chargé  
 de  les  conduire  et  de  les  faire  respecter  au  nom  de  
 ce  chef. 
 M.  Loltin  avait ordre  de  s’avancer jusqu’à Manoukao  
 afin de  reconnaître  la mer  occidentale ,  mais  en  
 combinant ses  opérations de manière à  être de  retour  
 au canot avant  la nuit.  La plus grande circonspection  
 dans  leurs  rapports  avec  les  naturels  leur  était  recommandée  
 à  tous. Trop de catastrophes funestes ,  à  
 dater de  la découverte  de  Tasman ,  jusqu’à  l’enlèvement  
 du  Wangaroa, avaient tristement signalé 
 le passage  des  Européens  en  ces  parages,  pour  me  
 permettre d’être parfaitement tranquille sur les dispositions  
 de  ces  peuples  aussi  faciles  à  irriter que barbares  
 dans leurs vengeances. 
 En même temps , j ’envoyai  la yole , sous les ordres  
 du maître d’équipage,  faire  du bois sur une petite  île  
 voisine,  nommée Koreha.  Son  sommet  en  foi'me de  
 cratère  et les pierres ponces trouvées à  sa base attestent  
 que  son  origine  est  également volcanique,  bien  
 qu’elle  soit  aujourd’hui  presque  entièrement  recouverte  
 d’épais tapis d’une  hei’be  très-verte. 
 Rangui  déjeuna  avec  moi  et  se  comporta  fort  décemment  
 à  table;  puis  il  renvoya  tous  ses  gens  avec 
 1827. 
 Février. 
 ' M :   1  ' ' I i   I 
 i(i rli 
 .1  ri