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 Ce  ne  fut  q u ’une  scène  rap id e ,  mais  elle  suffit  p o u r porter  
 dans  l’arnc  une  émotion viv e ,  et  p o u r d o n n e r à  la  vie  une  in tensité  
 que ne  co n n a ît pas  le paisible  h ab itan t  des  villes. 
 M.  d’Urville montra ,  dans cette  circonstance critique , beaucoup  
 de sang-froid et de présence d’esprit.  Une brise favorable  
 se  lev a ;  ce  q u i,  jo in t  à  une  bonne manoeuvre,  nous  éloigna  
 promptement de  ce lieu qui  a reçu  le  nom  de Passe des F ra n -  
 çais. 
 C’est  à  l’anse  dos  T o rrens  que  nous  vîmes  des nids  de Cormorans  
 su r  des  arbres  assez  élevés.  Les  Mollusques  que  nous  
 p ro cu ra   ce  mouillage  furent  des  P o u rp re s ,  des T rito n s ,  des  
 T ro q u e s ,  des  M o n o d o n te s,  des  Volutes,  des  P a te lle s,  des  
 Patello ïd e s,  e t c . ,  etc. 
 {E x tr a it du  Jo u rn a l de M .  G a im a rd .) 
 PAGE  7 7 . 
 Puis  pour  nous  donner  en  langue  du  pays  les  
 noms  des principaux points  de la côte. 
 Nous  ne  fîmes  que  passer dans  la  baie  de  l ’Amirauté  et entrevoir  
 l’entrée  de  celle  de  la  Reine-Charlotte. Dans  tous  ces  
 lieux qui  do n n en t dans le  détroit nous  ressentîmes la  force  des  
 co u ran s,  qui en  calme nous jetaient su r  les terres. Après avoir  
 laissé  l’île  sud  de  la  Nouvelle-Zélande ,  nous  nous  portâmes  
 sur celle  du  no rd   et  pénétrâmes dans  un vaste  en fo n c em en t,  
 où, malgré  le peu de vent  que  nous avions, nous ne pûmes desc 
 en d re ,  tan t  il y  avait de  ressac  à  te rre .  T o u te   cette  extrémité  
 est  volcanique,  et  une  lu e u r  considérable  que  nous  vîmes la  
 m u t  p o u rra it  p e u t-ê tre   bien  a p p a rten ir  à  quelque  volcan  en  
 action ;  cependant il ne  faut  pas  oublier que  les  naturels  emb 
 rasent  quelquefois des espaces considérables. 
 Çe  fu t  a  l’entrée  de  cette  baie q u ’il nous v in t  une  pirogue ;  
 ceux  qui la montaient hésitèrent un  instant à ven ir à b o rd ,  ce 
 qui nous p a ru t d’a u tan t plus su rp ren an t que, lorsqu’elle p a rtit,  
 deux n a tu re ls ,  do n t u n  était c b e f ,  témoignèrent une  ferme  inten 
 tio n   de  venir avec nous.  Ils firent leurs adieux à leurs  compagnons  
 qui p leu rè re n t un  p eu , et puis  ce  fu t  fini. Nous  continuâmes  
 la  géographie de la côte  dons ils nous d o n n è ren t même  
 les  noms  du  pays ;  mais  deux  jou rs  après,  soit  que  nos  deux  
 voyageurs  eussent  le mal  de  mer ou  se  repentissent  de  s’être  
 ainsi  av en tu ré s,  ils  d evinrent  tristes,  e t  le  cbef  même  ne  fit  
 que p leu re r  en  p ria n t  de  les mettre  à  terre ,  ce  qui  n ’était pas  
 possible.  I l  se  calma  cependant  au  p o in t  que  des  pirogues  
 s’é ta n t  u n   soir  rapprochées  de  n o u s ,  il  refusa  le  commandan 
 t  qui  lui  proposait de  le  faire  mettre  à  te rre  ,  sous prétexte  
 que ces habitans, les considérant comme é trangers,les tue ra ien t.  
 Nous ne nous en  débarrassâmes  qu’à  la baie  de H o u a -H o u a  où  
 nous jetâmes l’ancre p en d an t  quelques heures. 
 {E x tr a it dti  Jo u rn a l de M .  Q u o y .) 
 PAGE  1 0 8 . 
 Et  en même  temps  plus  à  portée  de secourir  nos  
 gens à Fobservatoire, si cela eût été nécessaire. 
 Une relâcKe  de  quelques heures dans la petite baie de Houa-  
 Ho u a   (b a ie   T olaga  de  Cook)  nous  fu t  utile   sous  plus  d’un  
 rap p o rt.  La  course  que  nous  fimes  à  l’aiguade  de Cook  nous  
 p ro cu ra  le P lu v ie r de  la  Nouvelle-Zélande  et quelques H a lio -  
 tides.  Les naturels  qui  v in ren t nous visiter dans leurs élégantes  
 piro g u e s,  nous  ap p o rtè re n t  des  nattes  de p h o rm ium ,  des  cochons  
 e t  des  pommes  de  te rre   qu’ils  échange aient contre  des  
 haches 5  des co u te au x , différentes étoffes, des hameçons et de la  
 po u d re . Ce  d e rn ie r  article  indique suffisamment que  les armes  
 à  feu leu r sont connues;  c’est aussi  l’objet d’échange  qu’ils  appré 
 c ien t le  plus.  Les  cochons  étaient  en  si  grande  abondance  
 qu e   quelquefois  on  a p u   en  obtenir un du poids d’une soixan: 
   k: 
 ;  u : 
 1  : 
 I  I  i; 
 G-  M