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 1827. 
 Janvier. 
 taireiiienl,  et  visité  les  insulaires  dans  leur  propre  
 village ; mais je  ne pouvais  oublier mes instructions :  
 les  travaux hydrographiques se  trouvaient  terminés,  
 notre  eau,  notre  bois  étaient  remplacés,  et  d’autres  
 points  de  la Nouvelle-Zélande  réclamaient  également  
 notre  attention.  Un  plus  long séjour n’eût pu  se justifier  
 et pouvait nuire à  la suite de nos opérations. 
 A  deux  heures  après  midi,  le  ciel  s’étant  un  peu  
 éclairci, je suis allé,  avec plusieurs officiers, faire une  
 dernière  promenade à la grande  plage.  Mais  le  mauvais  
 temps  avait  relégué  les  oiseaux  dans  leurs  retraites, 
   et  on  n’a pu  en  tuer  qu’un petit nombre. En  
 o utre ,  les  arbrisseaux encore tout chargés de la pluie  
 qu’ils  venaient  de  recevoir  arrosaient  complètement  
 ceux  qui voulaient pénétrer  dans les bois. Ainsi nous  
 sommes retournés  de bonne heure à b o rd ,  pour faire  
 nos  préparatifs  de  départ. 
 Les sauvages ont continué de nous  visiter db temps  
 en  temps,  et  leur  conduite  a  toujours  été  sans  reproche. 
   Leurs  chefs  m’ont  offert des  femmes  à  plusieurs  
 reprises, et ont paru surpris de mes refus. Il est  
 vrai que,  plus  galans ou plus courageux,  trois de nos  
 jeunes officiers,  bravant la  vermine,  la puanteur et  la  
 saleté,  se  rendaient  chaque  soir  sous  leurs  cases,  
 pour  passer  la  nuit  avec  les  belles  Zélandaises  qui  
 avaient  enfin  cédé  aux voeux  ou  plutôt aux  cadeaux  
 de  leurs  adorateurs. 
 Ces naturels sont incontestablement bien inférieurs  
 pour l’industrie  comme  pour les moyens  intellectuels  
 à ceux de file du Nord, dont ils ne sont probablement 
 que des  colonies.  Un  sol  plus  ingrat,  un  climat plus  
 rigoureux et  de plus grandes  privations  ont  empêché  
 l’espèce humaine  de  prendre  ici  le même  développement  
 et  de se  former  en tribus  puissantes comme  on  
 la  trouve  sur  Ika-Na-Mawi.  Us  m’ont  paru  ignorer  
 lout-à-fait le chant national du pihe et les autres chansons  
 de  la grammaire  de  M.  Kendall.  Leur prononciation  
 est  aussi  beaucoup  plus  défectueuse,  et  ils  
 n’articulent presque jamais l’r  dans les mots :  ainsi  ils  
 disent  Iweo  pour  korero ,  parler ;  taïnga  pour  ta-  
 ringa,  oreille,  etc. ;  souvent il en est de même  d u i/,  
 ce  qui  rapproche  beaucoup  leur  idiome  de  celui  des  
 Taïtiens 
 Le mouillage  de  l’anse  de  f  Astrolabe  dans la  baie  
 Tasman est sans contredit un des meilleurs en ces parages  
 par la  sécurité  dont un bâtiment à l’ancre peut  
 y jo u ir,  son  facile  accès  et  sa  libre  sortie,  les  ressources  
 qu’il offre pour faire de  l’eau et du bois, enfin  
 par l’excellent poisson  qu’il  peut  fournir chaque jour  
 en abondance.  Nous le quittâmes,  tous bien portans,  
 couiplètement  ravitaillés  et  enrichis  d’une incroyable  
 quantité  d’objets  nouveaux.  J ’ai  déjà  fait  observer  
 que l’anse des  Torrens  ne  lui  cède  sous  aucun  rapport  
 et  offrirait  en  outre  un  espace  à  la  côte  plus  
 dégagé  et  mieux  approprié  aux  travaux  à  exécuter  
 dans  une  longue relâche  ou à  la suite  d’avaries  qu’il  
 faudrait réparer 
 Voyez  noies  2  el  3.  
 Voyez  note