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dans ce monde, plus dans l’autre son waidoua triomphant
sera heureux et digne d’envie.
Du re ste , ils n’ont qu’une idée très-vague du genre
de bonheur dont ils jouiront dans cette existence future
1. Il paraît cependant qu’ils le font principalement
consister dans de grands festins en poissons et
en patates , et dans des combats où les tvaidouas élus
seront toujours vainqueurs 2.
Les waidouas des morts peuvent communiquer
accidentellement avec les vivans ; le plus souvent ils
le font sous la forme d’ombres légères, de rayons du
soleil 3, de souffles violens 4, etc. Ces apparitions sont
très-fréquentes, et rien ne pourrait persuader à ces
naturels que ce ne sont que des illusions de leur imagination.
Il en résulte que ces hommes éprouvent, à
l’approche des tombeaux, la même terreur religieuse
que nombre d’Luropéens dans les classes du peuple.
Okouna n’osa jamais approcher de la tombe d’un
mort, dans la crainte de voir apparaître son waidoua 5.
Ces naturels s’imaginent que le siège de l’ame est
dans l’oeil gauche, et les chefs pensent que cet oe il, à
son tour, est représenté par une étoile particulière du
firmament. Ainsi leur esprit ou waidoua a pour représentant
un astre du ciel ; de là une foule d’allusions
entre l’état de cette étoile et celui du waidoua dont elle
est l’image 6. L’astre acquiert ou perd de son éclat.
' Savage, p. 24. — = Kendall, d’Urv., II I, p. 2 3 6 . — 3 Marsden,
d’Urv., III, p. 329. — 4 Cruise, d’ü rv ., III, p. 6 4 7 . - 5 Cruise, p. i86.
— G Kendall, d’ü rv ., II I, p. 2 3 5 .
suivant que le chef est plus ou moins favorisé par la
fortune, et son waidoua est soumis aux mêmes modifications.
D’autres imaginent que cet astre ne paraît
qu’à la mort du chef qu’il représente. Nos aïeux ne
croyaient-ils pas aussi naguère qu’une constellation
ou une étoile du ciel présidait à la destinée de chaque
homme sur la terre? Lt les anciens Grecs, les anciens
Romains ne voyaient-ils pas dans certaines constellations
l’emblème de leurs souverains ou de leurs héros
décédés?
C’est pour mieux anéantir le waidoua de son ennemi
que souvent un ch e f, au moment où il vient de
terrasser un rival redouté, lui arrache l’oeil gauche
et l’avale. D’autres se contentent de boire le sang fumant
de leur ennemi, pour éviter la fureur du waidoua
vaincu, persuadés que par cette action ce waidoua
s’identifie avec celui du vainqueur, et dès-lors
ne peut plus lui être nuisible '.
XVII.
CÉRÉMONIES ET COUTUMES DIVERSES.
Le tabou ou plus correctement tapou, à la Nouvelle
Zélande, est une superstition bizarre et vraiment
caractéristique pour tous les peuples de la race polynésienne
, depuis les grandes îles qui nous occupent
jusqu’aux îles Hawaii, en suivant une zùne inclinée à
la méridienne, et dont les habitans parlent tous une
langue commune dans son origine.
T a p o u .