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 il  ' i i   : 
 demi-mille de largeur.  Sa population  était  considérable, 
  ses cases plus grandes et plus ornées que partout  
 ailleurs.  Chaque  famille  occupait  un  enclos  entouré  
 de palissades; ces enclos étaient séparés par des ruelles  
 très-propres ; sur un côteau voisin et de  nature volcanique  
 était  situé le  pâ ou la citadelle. En février  1827  
 rien de  tout  cela n’existait  plus  ' ;  au  même  endroit  
 M.  Lottin  et ses  compagnons  n’observèrent  que  des  
 buttes qui semblaient n’être que des abris temporaires. 
 A  treize milles à l’E.  S.  E.  du Mogoïa coule le Waï-  
 Roa dont l’embouchure est obstruée par des  bancs  de  
 sable. 
 La grande  et  verdoyante  ile  Waï-Heka  borde  au  
 nord  et  au  nord-ouest  le  canal  de l’Astrolabe ,  tandis  
 qu’à l’est l’ile Po-Noui le divise en deux  branches.  
 Celle  qui  coule  au  nord  est  la seule praticable  pour  
 les  navires ,  et débouque  dans  la baie Shouraki près  
 du rocher Tara-Kaï, en formant un bon mouillage sous  
 Waï-Heka. La branche orientale est en partie occupée  
 p a rl’ilotPakiietle rocher Kara-Mouramou; des bancs  
 obstruent le reste de  ce passage 2. 
 En 1820,  un pâ existait encore sur Waï-Heka ,  occupé  
 par une population considérable 3; mais l’Astrolabe  
 a trouvé ces lieux  déserts. 
 Au nord et  au  sud  du  cap Waï-Mango  règne  une  
 côte, nommée Ware-Kawa, triste et en apparence peu  
 fertile.  Vers le  fond  du golfe ,  elle se termine par des 
 terrains  fort bas  et  souvent  couverts  d’immenses  forêts  
 de podocaipiis  '.  Enfin on arrive à l’embouchure  
 de la vraie rivière Tamise de Cook, Waï-Kabourounga  
 de l’Astrolabe.  Cook qui  remonta cette rivière à plus  
 de dix milles dans les  terres, la trouva navigable pour  
 de petits  bâtimens  ,  et bordée de  magnifiques  forêts  
 contenant les plus beaux bois  de  construction 2.  Près  
 de l’embouchure il observa un village construit sur un  
 banc de  sable sec et envii'omié de vases molles. 
 La côte E.  de  la  baie,  qui  porte plus particulièrement  
 le  nom de Shouralii,  est  en général  escarpée et  
 inhabitée,  depuis la rivière  jusqu’au parallèle  de  36<>  
 51’  lat.  S. Là  se  trouve une  pointe  derrière laquelle  
 s’étend un bras  de mer;  probablement c’est là qu’était  
 situé un village indiqué  par M. Marsden, et près de ce  
 village doit couler la rivière Manane  que  remonta cel  
 ecclésiastique,  quand il traversa la presqu’île pour  se  
 rendre à la baie Mercure 3. Malheureusement à défaut  
 d’indications  précises  pour les routes qu’il suivit,  soit  
 pour leur  gisement,  soit  pour  leur  longueur,  on ne  
 peut  guère  former  que  des  hypothèses  sur  ses  
 voyages. 
 Au nord de cet endroit,  une suite d’iles  et de presqu’îles  
 situées  sous  la  côte  de Shouraki  forment  de  
 bons mouillages qui ont été fréquentés par les navires  
 anglais. Cependant on ne possède point de détails précis  
 sur ces  localités. Plusieurs villages  populeux exis- 
 I  D’Urville,  I I ,  p.  i 8 i .   —   
 3  Marsden,  d’U r v .,  I I I ,   p.  422. 
 TOME  II. 
 Cook,  prem.  V o y .,  I I ,   p.  187.  —   
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