3 6 8 V OYAGE DE L ’ASTROLABE. 3 6 0
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demi-mille de largeur. Sa population était considérable,
ses cases plus grandes et plus ornées que partout
ailleurs. Chaque famille occupait un enclos entouré
de palissades; ces enclos étaient séparés par des ruelles
très-propres ; sur un côteau voisin et de nature volcanique
était situé le pâ ou la citadelle. En février 1827
rien de tout cela n’existait plus ' ; au même endroit
M. Lottin et ses compagnons n’observèrent que des
buttes qui semblaient n’être que des abris temporaires.
A treize milles à l’E. S. E. du Mogoïa coule le Waï-
Roa dont l’embouchure est obstruée par des bancs de
sable.
La grande et verdoyante ile Waï-Heka borde au
nord et au nord-ouest le canal de l’Astrolabe , tandis
qu’à l’est l’ile Po-Noui le divise en deux branches.
Celle qui coule au nord est la seule praticable pour
les navires , et débouque dans la baie Shouraki près
du rocher Tara-Kaï, en formant un bon mouillage sous
Waï-Heka. La branche orientale est en partie occupée
p a rl’ilotPakiietle rocher Kara-Mouramou; des bancs
obstruent le reste de ce passage 2.
En 1820, un pâ existait encore sur Waï-Heka , occupé
par une population considérable 3; mais l’Astrolabe
a trouvé ces lieux déserts.
Au nord et au sud du cap Waï-Mango règne une
côte, nommée Ware-Kawa, triste et en apparence peu
fertile. Vers le fond du golfe , elle se termine par des
terrains fort bas et souvent couverts d’immenses forêts
de podocaipiis '. Enfin on arrive à l’embouchure
de la vraie rivière Tamise de Cook, Waï-Kabourounga
de l’Astrolabe. Cook qui remonta cette rivière à plus
de dix milles dans les terres, la trouva navigable pour
de petits bâtimens , et bordée de magnifiques forêts
contenant les plus beaux bois de construction 2. Près
de l’embouchure il observa un village construit sur un
banc de sable sec et envii'omié de vases molles.
La côte E. de la baie, qui porte plus particulièrement
le nom de Shouralii, est en général escarpée et
inhabitée, depuis la rivière jusqu’au parallèle de 36<>
51’ lat. S. Là se trouve une pointe derrière laquelle
s’étend un bras de mer; probablement c’est là qu’était
situé un village indiqué par M. Marsden, et près de ce
village doit couler la rivière Manane que remonta cel
ecclésiastique, quand il traversa la presqu’île pour se
rendre à la baie Mercure 3. Malheureusement à défaut
d’indications précises pour les routes qu’il suivit, soit
pour leur gisement, soit pour leur longueur, on ne
peut guère former que des hypothèses sur ses
voyages.
Au nord de cet endroit, une suite d’iles et de presqu’îles
situées sous la côte de Shouraki forment de
bons mouillages qui ont été fréquentés par les navires
anglais. Cependant on ne possède point de détails précis
sur ces localités. Plusieurs villages populeux exis-
I D’Urville, I I , p. i 8 i . —
3 Marsden, d’U r v ., I I I , p. 422.
TOME II.
Cook, prem. V o y ., I I , p. 187. —
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