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 d is , la plupart bien boisées, quelques-unes seulement  
 recouvertes de  fougères  très-épaisses.  Elles sont formées  
 de granit  à  grains moyens avec mélange de peg-  
 matite  violette  à  gros  grains.  Comme  dans  tous  les  
 terrains granitiques  l’eau  sort  de  toutes parts.  Il  appartient  
 aussi  à  cette formation d’offrir des côtes  saines  
 que les vaisseaux peuvent  aborder  de fort près. 
 » La pointe nommée de Séparation est aussi granitique  
 ,  et  il  est  probable  que  depuis  ce  lieu jusqu’à  
 l’anse de l’Astrolabe  les  falaises grisâtres qu’on aperçoit  
 au loin sont de même nature. 
 » Non loin de là, dans cette même baie Tasman, nous  
 avons trouvé sur le  bord  de la mer  un  bloc de  roche  
 pétrosiliceuse talcrfère v e rte , percée  d’un trou, et qui  
 servait  d’ancre  à  une  pirogue.  Les  environs ne  présentant  
 aucuns débris de  cette  substance, nous ignorons  
 d’où les naturels la  tirent. 
 » Au fond de la baie Tasman est le passage des Français  
 qui conduit dans la baie de l’Amirauté.  Il est resserré  
 entre  deux  collines  fort  élevées,  très-raides,  
 couvertes  de b o is,  mais  qui  dans  certains  points  de  
 leurs escarpemens permettent de reconnaître des couches  
 très-obbques  et  quelquefois verticales,  d’épaisseur  
 variable,  d’une  roche  talqueuse  phylladiforme  
 violette ou verdâtre passant quelquefois au jaspe. Ces  
 couches  barrent  en partie  le passage,  et,  s’étendant  
 sous les eaux, elles rendent le mouillage très-peu sùr.  
 On  conçoit  en  effet  que  lorsque  les  ancres  tombent  
 dans la ligne des couches elles ne peuvent mordre, et  
 les  forts  courans qui  régnent dans ce  beu  entraînent 
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 le navire dans tous  les  sens,  ainsi  que  cela arriva  au  
 nôtre.  En général,  dans les  fonds  schisteux,  il  n’y  a  
 qu’une direction dans laquelle la tenue soit bonne, c’est  
 celle où l’ancre  est  transversale au sens des  couches.  
 Encore,  le  reversement  de  la marée  peut-il  détruire  
 cette disposition.  Ce que nous disons ne doit être considéré  
 que  d’une manière  fort générale,  car  un  accident  
 quelconque de terrain, une pointe de rocher peuvent  
 rendre dans tous  les  sens  la  tenue bonne pour le  
 moment. 
 » Les  contours de  la baie Inutile sont volcaniques.  
 Il en  est  de même des terres que nous côtoyâmes pendant  
 un  à deux jours après en être sorti. Elles offrent  
 des  pitons  isolés,  noirs,  peu  élevés,  et  q u i,  dans  
 plusieurs  points,  ne  paraissent  pas  encore assez  décomposés  
 pour  que  de grands  végétaux  s’y  dévelop-  
 peilt. 
 »  Les  échantillons  que  nous  recueillîmes  pendant  
 une relâche de quelques heures à la baie Tolaga sont de  
 grès  calcaire,  sorte de Macigno dont les rochers assez  
 peu élevés de  ce  lieu sont  formés.  Par la décomposition  
 et l’action  de la  mer ils  présentent  de  ces  perforations  
 en  forme  de  p o n t,  qu’a  figurées Cook  dans  
 ses  voyages,  et  que  nous  avons  retrouvées  dans  un  
 sol  semblable  sur  la  Nouvelle-Hollande,  à  la  baie  
 Jervis. 
 » La colline au pied de laquelle se trouvent quelques  
 maisons paraît entièrement  composée d’une argile  sablonneuse  
 assez  peu  minéralisée,  contenant des  coquilles  
 fossiles  difficiles  à  reconnaître.  Cependant 
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