Aujourd’hui les cochons sont répandus sur presque
toute l’île septentrionale, et dans beaucoup d’endroits
ils vivent à l’état sauvage. Les missionnaires ont récemment
introduit aux environs de la baie des Iles ,
les ch a ts, les chèvres, les brebis, et même les vaches.
Mais les scrupules religieux des insulaires, relativement
aux réglemens du lapou, s’opposent à la
propagation de ces espèces.
Les mammifères amphibies étaient plus abondans
et plus variés. Les côtes les plus australes donnaient
particulièrement asile à de nombreuses légions de
phoques, de l’espèce P . Ursina de Linné. Les baleines
et diverses espèces de marsouins fréquentaient
les mers qui baignent ces îles. Tous ces animaux ont
beaucoup diminué depuis une trentaine d’années, par
suite des visites continuelles des baleiniers et des
pêcheurs de phoques.
Jusqu’aujourd’hui les Européens n’ont pas observé
sur ces terres d’autres reptiles qu’une petite espèce de
lézard. Cependant les habitans ont quelques notions
de serpens venimeux. Certains rapports de leur part
font aussi mention d’un lézard monstrueux qui vit
dans certains cantons de l’intérieur, et qui enlève et
dévore quelquefois leurs enfans. Ce bruit n’est-il
qu’un conte populaire, analogue à celui du coppir
chez les Australiens? Ou bien leurs rivières nourrissent
elles quelque reptile du genre du crocodile ou
du caïman?
Parmi les animaux terrestres qui vivent à la Nouvelle
Zélande , sans contredit c’est la famille des oiseaux
qui présente le plus grand nombre d’espèces.
Ces îles ont déjà offert aux naturalistes une trentaine
d’espèces bien caractérisées. Les plus communes sont
le philédon à cravate, une ou deux colombes, un
moucherolle, un carouge à caroncules, des cailles,
des alouettes, des mésanges, etc. Les plus remarquables
sont un gros perroquet à plumage sombre
[Psillacus neslor) , une belle colombe à plumage éclatant,
le glaucops cendré, et surtout cette espèce naine
de casoar qui a reçu le nom à'apterix, et qui est
encore imparfaitement connue. Cook indique aussi
des faucons et des chouettes qui diffèrent peu des
espèces d’Europe.
A cela nous devons joindre les oiseaux de mer, tels
que pétrels, albatros, h u itrie rs, fous, mouettes,
sternes, cormorans, pingouins, hérons, bécassines
et canards. Ces derniers étaient abondans sur les rivières
et les lacs de l’intérieur. Les naturels avaient
trouvé le moyen de les prendre au piège, ainsi que
les pigeons et les perroquets. Ils chassaient les apté-
rix au flambeau, et les forçaient à la course avec leurs
chiens. Ils mangeaient la chair de ces divers oiseaux,
mais ils n ’élevaient aucune espèce pour s’en faire une
ressource alimentaire.
Le gros perroquet qu’ils nomment kaka, et le philédon
à cravate qu’ils appellent louï, étaient les seuls
oiseaux qu’ils se plussent quelquefois à nourrir, le
premier pour sa forme et son plumage, l’autre pour
sa disposition à siffler et chanter, à peu près comme
le merle ou l’étourneau en Europe.