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CHAPITRE XV.
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D E l ’a S TR OLA RE.
1S27.
l’ cvricr.
Nous gouvernâmes au S. E. ’/i ï"- une jolie
petite brise de nord, en prolongeant la côte à deux ou
trois milles au large. Depuis le mouillage jusqu’au cap
Papaï-Outou qui forme la pointe méridionale de la
baie Wangari, la côte est basse et nue et ne se relève
qu’auprès du cap où elle devient en même temps un
peu boisée. Au-delà, ce n’est qu’une suite de dunes
uniformes et presque dépouillées jusqu’à quatre ou
cinq milles du cap Tokatou-Wenoua (cap Rodney de
Cook). Alors la terre se relève encore et prend un
aspect moins triste. Sur notre gauche, nous laissâmes
les sommets élevés de Moro-Tiri, Taranga et le rocher
Toutourou, semblable à un coin de mire isolé, et
sans apparence de verdure.
A sept heures du soir, nous passions précisément
entre le cap Tokatou-Wenoua et la haute île Shoutourou,
à moins d’une demi-lieue du premier et environ
à dix milles de l’autre.
La pointe de Tokatou-Wenoua n’est pas elle-même
bien élevée, et ce n’est qu’à quatre à cinq milles dans
l’intérieur qu’elle est surmontée par un piton de cent
cinquante toises environ de hauteur.
La sonde qui, toute l’après-midi, avait indiqué trente-
deux et trente-trois brasses, descendit à quarante près
du cap, bien que la distance à la côte fût deux fois
moindre. Après l’avoir dépassé, son indication redevint
uniforme et de trente-une à trente-trois brasses ,
comme auparavant, jusqu’à mi-chenal entre la grande
terre et Shoutourou. La nuit fut très-belle, et nous la
passâmes paisiblement en panne.
Dès quatre heures du matin je gouvernai à l’O. S.
O. pour nous rapprocher du cap Tokatou-Wenoua.
Quand le jour nous permit de reconnaître les terres,
je vis que le courant nous avait entraînés durant la
nuit de six à sept milles vers le cap Moe-Hao (cap Col-
ville de Cook). Je manoeuvrai pour suivre la côte
d’aussi près qu’il me serait possible, car mon intention
était de m’enfoncer dans les îles de l’ouest que Cook
n’avait vues qu’à la hâte et d’une manière fort vague,
tant je tenais à compléter le travail de ce grand navigateur.
Quoique le vent fût devenu très-mou, à huit heures
nous passâmes vis-à-vis d’une pointe très-avancée,
terminée par quelques îlots, et derrière laquelle doit
se trouver un excellent mouillage. Un instant après,
un écueil à fleur d’eau se montra sur l’avant du na