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assez serré pour les mettre à l’abri des injures de
l’air '. L’une d'elles enveloppe les reins, descend
jusqu’à mi-jambes, et est retenue par une ceinture
autour du corps. L’au tre , jetée simplement sur les
épaules, est arrêtée par une attache sur le devant de
la poitrine, et descend rarement plus bas que les gen
o u x 2. Cette dernière natte est souvent fabriquée en
chanvre grossier de phormium, entrelacée avec une
espèce de jonc menu, aigu et flexible, noirci au feu.
Les pointes des joncs sortent par dehors, et leurs
tiges sont rabattues les unes contre les antres comme
les soies du porc-épic ; l’eau glisse sur ces nattes sans
pénétrer leur tissu comme sur un toit de chaume. En
voyant ces naturels accroupis sous ces singuliers manteaux
, leur tète seulement paraissant en dehors, les
voyageurs se sont plu souvent à les comparer à des
ruches d’abeilles disséminées çà et là sur le sol 3.
Dans les occasions solennelles, dans les fêtes, lorsqu’ils
reçoivent des étrangers de distinction, les Nouveaux
Zélandais portent des nattes d’un tissu fin et
soyeux 4, tantôt d’une blancheur éclatante, avec des
bordures élégantes et v a r i é e s S ; tantôt couvertes de
dessins sur toute leur surface; tantôt enfin garnies
de poils de chien 6, ou des plumes précieuses de l’oi-
I Savage, p. 69. — 2 Cook, prem. V o y ., II I , p, 2 7 1 . Crozet, d’ü r v ., I I I ,
p. 62. — 3 Cook, prem. V o y ., II I , p. 272. Savage, p. 4 8 , 68. Cruise,
d’U rv ., I I I , p. 6 3 8 , 6 5 8 . Quoy, d’ü r v . , I I , p. 2S6. îievue Britannique,
d’U r v ., I I I , p. 722. — 4 Cook, prem. V o y ., I I I , p. 273. Cruise, p. 25 . '—
5 Savage, p. 70. — 6 Cook, prem. V o y ., I I I , p. 273. Deu,v. V o y ., I ,
p. 262 et suiv.; V , p. 283. Trois. V o y ., I , p. 19 7 . Crozet, d’U rv ., I I I ,
p. 63 . Nicholas, d’ü r v ., II I , p. 686, 610.
D E L’ASTROEABE. 4 8 1
seau nommé kiwi. Celte dernière espèce de nattes est
la plus estimée, et ne se fabrique qu’aux environs du
cap Est où se trouve le kiwi '.
Ils ne portent aucune espèce de chaussure ni de
coiffure 2, mais les chefs ont soin de relever leurs cheveux
vers le sommet de la tête, et de les réunir en une
touffe reployée comme le chignon que portent les
femmes en certaines contrées d’Europe 3. Trois ou
quatre plumes blanches, fichées sur ce chignon, sont
l’attribut spécial des chefs ou des guerriers d’un rang
distingué, et le complément nécessaire de leur grand
costume 4. Les jeunes filles coupent leurs cheveux ou
les laissent flotter sur leurs épaules 3 ; les femmes
mariées ont seules le droit de les attacher sur le sommet
de la tête 3.
Le rouge semble être la couleur privilégiée parmi
ces peuples. Suivant Rutherford, les guerriers seuls
avaient le droit de porter la natte rouge 7. Les femmes
seulement se servent des nattes noires, et les esclaves
n’ont ordinairement que des nattes d’un tissu fort
grossier, assez ressemblant à notre étoupe.
Les enfans restent entièrement nus jusqu’à l’âge de
huit ans environ « ; sous leur natte inférieure, les jeunes
filles portent souvent une ceinture d’herbes fortement
parfumées , et à cette ceinture est suspendue une
. Cruise, d’U r v ., I I I , p. 6 5 6 . — » Cruise, d’Urv , III, p. 658. —
3 Crozet, d’ü r v ., I I I , p. 6 i . S a va g e , p. 49 - — 4 Cook, deux. V o y ., I I ,
p. 87. — 5 Cook, prem. V o y ., II I , p. 274. Crozet, d’Ü r v ., I I I , p. 62. —
C Crozet, d ü r v . , III, p. 3 5 . — 7 Rutherford, d ü r v . , I I I , p. 7,48. —
8 S avage, p. 5 3 .
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