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 .268 NOTES. 
 les  fit  tous  p a rtir  d’un  éclat  de  r i r e ,  et  leu r  a ttention  se  porta  
 su r  d’autres  objets.  Le  gouvernail  les  frap p a ;  ils p a rlè ren t gravement  
 de  son  u tilité ,  avec  de  fréquentes marques  d’approbatio 
 n ;  il  fa llu t  confier  un  moment  la  ba rre   à  l’o ra teu r,  et la  
 prom p titu d e   avec  laquelle  il  fit  changer le can o t de direction ,  
 vu  sa grande  vitesse,  les ravit d’admiration. 
 Je  me  dirigeai  vers  la  pointe  n o rd   de  k   baie.  Cette  route  
 nous fit p ro lo n g e r  les  récifs  qui p a rten t  de Mo to u -H ék a   et s’étendent  
 .à  «n  mille  et  q u a rt  dans le N. E .;  c’est  une  traînée de  
 roches près  desquelles  on  trouve de sept à  douze brasses  d’eau ;  
 nous  en  passâmes  à  quelques  pieds.  Ces  écueils  à  fleur  d’eau  
 étaient couverts  de  diverses espèces  de Lépas,  et je regre ttai  de  
 n ’avoir pas  le  temps  d’y  mettre  le  pied.  N’ayan t  que  quelques  
 minutes  à  passer  à t e r r e ,  je  sortis  de  son étui le micromètre  de  
 Rochon do n t j ’avais  besoin ;  la  couleur  b rillan te   du  cuivre  attira 
   soudain  les  regards des n a tu re ls; je  posai devant la lunette  
 un verre de  couleur,  e t,  l’ap p ro ch an t  de  l’oeil de  mon  voisin,  
 je  parvins  avec  assez  de  peine  à  lui  faire  apercevoir  le  disque  
 du  soleil ;  il  expliqua  de suite  à scs  compagnons  qu’il voyait le  
 soleil  de  couleur ro u g e ,  et sans  être  ébloui.  Je plaçai  un verre  
 vert ;  nouvelle surprise ;  puis je fis marcher le pri.sme de cristal,  
 et  le  disque  paraissant  double  excita  un  cri  d’étonnement.  
 Chacun  d’eux  voulait  avoir  la  lunette  entre  les  m a in s ,  mai.s  
 nous approchions  de  terre  et leu r curiosité ne fut pas satisfaite. 
 Je   voulais  d ébarquer  nos  passagers  devant  un  village  peu  
 co nsidérable;  v in g t  cases  et  b u it  pirogues  tirées  sur  la  plage  
 a n n o n ç a ien t  une  centaine  d’habitans  :  ils  a c co u ru ren t  tous  
 p o u r  nous recevoir,  sans  au cune arme.  Quelques rochers b o rd 
 aient le riv a g e ,  et nous empêchaient d’a b o rd e r;  ils nous offrire 
 n t  de  tire r  notre   canot  à  terre  :  cet  usage  est  probablement  
 u n   h o n n eu r dans le pay s,  car nos anciens hôtes en a c cue illirent  
 la proposition  avec  des  cris de joie. Mais je  n ’avais  nulle  envie  
 de m’ab an donner à k  discrétion  d’une c inquantaine de gaillards  
 vigoureux  qui  étaient  déj.à  dans  l’eau  ju sq u ’à  la  ceinture.  
 Voyant  q u ’ils  insistaient, j ’usai  de ruse p o u r m’en  débarrasser; 
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 NOT ES. 269 
 je traversai  rapidement une  calangue assez p rofonde, je  débarquai  
 su r-le -c h am p   les n a tu re ls, je p ris les distances micrométrique 
 s do n t j’avais besoin ,  et remontai  dans le can o t au grand  
 désappointement  de  k   foule  qui  avait  été  forcée  de  faire  en  
 co u ran t le to u r  de  k   calangue ,  et  qui a rriv a it p o u r nous  voir  
 p a rtir.  Quelques jeunes gens  nous  défièrent en en to n n an t leu r  
 chanson  de  g u e rre ;  mais nous étions  désormais tra n q u ille s ,  il  
 n ’y avait  pas même une seule  pierre  sur ces rochers que la  marée  
 balaie  chaque jo u r. 
 J e   tira i  u n   coup  de fusil p o u r prévenir  le  second  canot  que  
 n otre   opération  éta it terminé e;  il me  re jo ig n it,  et  nous  fîmes  
 rou te   p o u r  k   corvette.  M.  Du d em a in e ,  qui  le  commandait,  
 avait  été  inquiété  p a r  les  n a tu re ls;  c eu x -c i,  nombreux  et  a rmés  
 ,  en to u ra ien t  le  can o t avec leurs p iro g u e s ,  s efforçant d en  
 d érober  les  objets  q u i  tomb a ien t  sous  leurs m a in s,  et  refusant  
 obstinément  de  céder au cune  de leurs  armes ; les fusils su rto u t  
 excitaient  leu r  cupidité.  L’éloignement  de la  corvette  les  ren dait  
 en treprenans,  et n u l doute  qu e ,  si le  can o t eût été seul,  ils  
 ne  se  fussent portés à  quelque violence. 
 {E x tr a it  du Journal de M .  L o ttin .) 
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 Et  en  quelques  heures  nous  y  tombions  infailliblement. 
 Le lendemain  9 ,  après  que les naturels nous  eurent  q u itté s ,  
 nous fûmes pris p a r un yiolent coup de vent qui du ra  quarante-  
 h u it heures et nous  força d’ab an donner les travaux géographiques  
 en  nous  je tan t  heureusement  au  large.  Quatre  jou rs  se  
 passèrent  avan t  de  p o u v o ir  les  repren d re .  Bientôt  nous  entrâmes  
 dans  l’immense  b a ie ,  ou  p lu tô t  le  golfe  que  Cook  a  
 nommé de  l’Abondance  ;  elle  est  parsemée  d’îles  et  ne  p a ra it  
 p o in t  avoir  de  p o rt.  Le  i5   au  s o ir ,  p a r   un  temps  de  brume 
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