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les fit tous p a rtir d’un éclat de r i r e , et leu r a ttention se porta
su r d’autres objets. Le gouvernail les frap p a ; ils p a rlè ren t gravement
de son u tilité , avec de fréquentes marques d’approbatio
n ; il fa llu t confier un moment la ba rre à l’o ra teu r, et la
prom p titu d e avec laquelle il fit changer le can o t de direction ,
vu sa grande vitesse, les ravit d’admiration.
Je me dirigeai vers la pointe n o rd de k baie. Cette route
nous fit p ro lo n g e r les récifs qui p a rten t de Mo to u -H ék a et s’étendent
.à «n mille et q u a rt dans le N. E .; c’est une traînée de
roches près desquelles on trouve de sept à douze brasses d’eau ;
nous en passâmes à quelques pieds. Ces écueils à fleur d’eau
étaient couverts de diverses espèces de Lépas, et je regre ttai de
n ’avoir pas le temps d’y mettre le pied. N’ayan t que quelques
minutes à passer à t e r r e , je sortis de son étui le micromètre de
Rochon do n t j ’avais besoin ; la couleur b rillan te du cuivre attira
soudain les regards des n a tu re ls; je posai devant la lunette
un verre de couleur, e t, l’ap p ro ch an t de l’oeil de mon voisin,
je parvins avec assez de peine à lui faire apercevoir le disque
du soleil ; il expliqua de suite à scs compagnons qu’il voyait le
soleil de couleur ro u g e , et sans être ébloui. Je plaçai un verre
vert ; nouvelle surprise ; puis je fis marcher le pri.sme de cristal,
et le disque paraissant double excita un cri d’étonnement.
Chacun d’eux voulait avoir la lunette entre les m a in s , mai.s
nous approchions de terre et leu r curiosité ne fut pas satisfaite.
Je voulais d ébarquer nos passagers devant un village peu
co nsidérable; v in g t cases et b u it pirogues tirées sur la plage
a n n o n ç a ien t une centaine d’habitans : ils a c co u ru ren t tous
p o u r nous recevoir, sans au cune arme. Quelques rochers b o rd
aient le riv a g e , et nous empêchaient d’a b o rd e r; ils nous offrire
n t de tire r notre canot à terre : cet usage est probablement
u n h o n n eu r dans le pay s, car nos anciens hôtes en a c cue illirent
la proposition avec des cris de joie. Mais je n ’avais nulle envie
de m’ab an donner à k discrétion d’une c inquantaine de gaillards
vigoureux qui étaient déj.à dans l’eau ju sq u ’à la ceinture.
Voyant q u ’ils insistaient, j ’usai de ruse p o u r m’en débarrasser;
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NOT ES. 269
je traversai rapidement une calangue assez p rofonde, je débarquai
su r-le -c h am p les n a tu re ls, je p ris les distances micrométrique
s do n t j’avais besoin , et remontai dans le can o t au grand
désappointement de k foule qui avait été forcée de faire en
co u ran t le to u r de k calangue , et qui a rriv a it p o u r nous voir
p a rtir. Quelques jeunes gens nous défièrent en en to n n an t leu r
chanson de g u e rre ; mais nous étions désormais tra n q u ille s , il
n ’y avait pas même une seule pierre sur ces rochers que la marée
balaie chaque jo u r.
J e tira i u n coup de fusil p o u r prévenir le second canot que
n otre opération éta it terminé e; il me re jo ig n it, et nous fîmes
rou te p o u r k corvette. M. Du d em a in e , qui le commandait,
avait été inquiété p a r les n a tu re ls; c eu x -c i, nombreux et a rmés
, en to u ra ien t le can o t avec leurs p iro g u e s , s efforçant d en
d érober les objets q u i tomb a ien t sous leurs m a in s, et refusant
obstinément de céder au cune de leurs armes ; les fusils su rto u t
excitaient leu r cupidité. L’éloignement de la corvette les ren dait
en treprenans, et n u l doute qu e , si le can o t eût été seul, ils
ne se fussent portés à quelque violence.
{E x tr a it du Journal de M . L o ttin .)
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Et en quelques heures nous y tombions infailliblement.
Le lendemain 9 , après que les naturels nous eurent q u itté s ,
nous fûmes pris p a r un yiolent coup de vent qui du ra quarante-
h u it heures et nous força d’ab an donner les travaux géographiques
en nous je tan t heureusement au large. Quatre jou rs se
passèrent avan t de p o u v o ir les repren d re . Bientôt nous entrâmes
dans l’immense b a ie , ou p lu tô t le golfe que Cook a
nommé de l’Abondance ; elle est parsemée d’îles et ne p a ra it
p o in t avoir de p o rt. Le i5 au s o ir , p a r un temps de brume
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