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 leurs yeux, ils se dressent à l’exercice de la lance, du  
 patou,  du  mere,  et  ils  apprennent  de  bonne heure  
 les chants et  les danses guerrières  du  pays  2. 
 Le  jeu  favori  des  enfans  était  celui du poï.  Le poï  
 est  une  balle  en  étoffe  du  pays,  garnie  intérieurement  
 avec  le  duvet  d’une  certaine  plante  semblable  
 au  jo n c ,  et  à  laquelle  pend  un  bout  de  corde.  
 On  envoie  la  balle  en  l’air,  et l’adresse  consiste  à la  
 retenir par le bout  de  corde  tandis qu’elle retombe 3.  
 Du  reste les jeunes Zélandais ont bientôt adopté tous  
 les amusemens des jeunes Luropéens ;  aujourd’hui  ils  
 savent jouer à la toupie, au volant, au cerf-volant, etc. ;  
 ils  sont  surtout  passionnés  pour ce dernier  divertissement, 
   auquel  ils ont  donné le nom de pakaukau. 
 Adoption.  Les adoptions  paraissent  fréquentes  chez les Nouveaux 
 Zélandais 4,  car j ’ai vu souvent des jeunes gens  
 donner  le  titre  de  père  à  des  hommes  âgés  qui  n’avaient  
 point  d’enfans,  et  avoir pour eux le respect  et  
 le dévouement de véritables fils. Du reste j’ignore s’il  
 existe pour cela quelque  formalité préliminaire.  II est  
 certain,  du  re ste ,  que  chez  eux  l’adoption  confère  
 tous les  droits  de la paternité effective ;  la preuve s’en  
 trouve  dans  ce  chef qui  pressait  M.  Marsden de lui  
 envoyer  un  de ses fils  pour  l’adopter en place du sien  
 qui était mort à  Port-Jackson,  et  laisser à  cet  étran- 
 >  Marsden,  dÜ rv .,  II I,  p.  348.  —  2  Anderson,  dÜ rv ,  III,  p.  2 5 .  
 Cruise,  d’ü rv .,  II I, p.  664. —  3  Nicholas,  I ,  p.  3 i 8. —  4  D’Vrfille ,  I I ,  
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 ger ses  titres  et ses domaines,  au préjudice de ses héritiers  
 naturels  ■. 
 Ceci  nous  conduit  à  faire  une  autre  observation.  
 Bien que les  chefs aient  en  général  beaucoup d’affection  
 pour  tous  leurs  enfans,  néanmoins  ils  ont toujours  
 une  prédilection  marquée  pour  ceux  qui  proviennent  
 de  la  femme  principale,  et  surtout  pour  
 l’aîné.  Ln  effet,  c’est lui  qui est destiné  â  succéder à  
 son père ; sur lui seul reposent,  en quelque  sorte,  les  
 espérances  de  la tribu  tout  entière  2.  Les  autres enfans  
 sont censés rangatiras de  droit, el prennent rang  
 entre  e u x ,  d’abord  suivant  la dignité  de  leur mère,  
 ensuite par rang d’âge. 
 VIL 
 MOKO  OU  TATOUAGE. 
 On appelle moko, ou tatouage,  ces dessins bizarres  
 que  les  Nouveaux-Zélandais  impriment  sur  leur visage  
 et  sur  les  diverses  parties  de  leur  corps 3.  Cet  
 usage  est généralement répandu parmi tous  les  insulaires  
 de l’Océanie, mais ceux de la Nouvelle-Zélande  
 se  distinguent  en  creusant  en  véritables  sillons  cet  
 ornement qui partout ailleurs n’entame  que  la  superficie  
 de  la  peau 4.  Ils  emploient pour l’exécuter une  
 manière de taille  au ciseau,  au lieu d’une simple suite  
 de piqûres,  comme le font les  autres peuples.  Ils paraissent  
 aussi attacher à cette décoration des  idées de