
 
        
         
		authentique  que  personne  n’ose violer.  Sa  puissante  
 influence peut même arrêter les pillards les plus cruels  
 et les  plus avides  ‘.  » 
 Miikouiou.  Les  Nouveaux-Zélandais  croient  fermement  aux  
 enchantemens qu’ils nomment makoatou 2.  C’est une  
 source  intarissable  de  craintes  et  d’inquiétudes  pour  
 ces  malheureux  insulaires,  car  c’est  à  cette  cause  
 qu’ils  attribuent la plupart  des maladies qu’ils éprouvent, 
   des morts  qui  arrivent  parmi  eux 3.  Certaines  
 prières  adressées à l’Atoua,  certains mots  prononcés  
 d’une manière particulière ,  surtout  certaines grimaces  
 ,  certains gestes,  sont les moyens par lesquels ces  
 enchantemens s’opèrent 4. Nouvel  argument pour  attester  
 que  partout  les  hommes  se  ressemblent plus  
 qu’on ne  le  pense!.... 
 Toutes les fois que les missionnaires,  pour démontrer  
 aux naturels  l’absurdité de leurs croyances  touchant  
 le  tapou  et  le makoutou,  leur  ont  offert  d’en  
 braver impunément les effets dans leurs  propres personnes, 
   les Zélandais  ont répondu  que  les  missionnaires  
 en leur qualité  d’arikis et protégés  par  un dieu  
 très-puissant,  pourraient  bien  défier  la  colère  des  
 dieux  du  pays,  mais  que  ceux-ci  tourneraient leur  
 courroux  contre  les  habitans,  et  les  feraient  périr  
 sans pitié, si  on leur faisait une semblable insulte. 
 Songes.  Les  songes,  surtout  ceux  des  prêtres,  sont  d’une 
 I  N ich o la s,  d ’ü r v . ,   I I I ,   p .   633  e t   6 8 4 .   —   2  D illo n ,  d ’T J r v . ,   I I I ,   p .   7 0 6 .   
 —   3  M a rsd e n ,  d ’U r v . ,   I I I ,   p .   3 i 5 .  K em p ,  d Ü r v . ,   I I I ,   p ,   5 i a .   —   
 4  M a r sd e n ,  d ’U r v . ,   I I I ,   p .   43g .   lia U ,  d ’U r v . ,   Ï I I ,   p .   4 9 2 .   Madame  
 JF illiam s,  d ’U r v . ,   I I I ,   p .   4 g 5 . 
 haute importance pour les décisions  de ces  sauvages. 
 On a vu des entreprises concertées depuis long-temps,  
 arrêtéçs  tout-à-coup  par  l’effet  d'un  songe,  et  les  
 guerriers reprendre le chemin de leurs  foyers au moment  
 où  ils  se  repaissaient  de  l’espoir  d’exterminer  
 leurs ennemis  et de se  régaler de  leurs corps.  Résister  
 aux inspirations  d’un  songe serait une offense directe  
 à l’Atoua  qui l’a envoyé '. 
 M.  Dillon ne  put  se  débarrasser des  importunités  
 d’un naturel  qui  voulait  s’embarquer  sur  son navire  
 pour  se  rendre  en Angleterre,  qu’en  assurant à  cet  
 bomme  qu’un  songe  lui  avait  annoncé  qu’il  périrait  
 infailliblement s’il entreprenait ce v o y a g e  2 . 
 Les  Zélandais  rendent  de  grands  honneurs  aux  F u n é r a i l l e s ,   
 restes  de  leurs  parens,  surtout quand  ils  sont  d’un  
 rang distingué. D’abord on garde le corps durant trois  
 jo u rs ,  par  suite  de  l’opinion que  l’ame  n’abandonne  
 définitivement sa dépouille mortelle  que  le  troisième  
 jour  après  le  trépas.  Ce  troisième jour,  le  corps est  
 revêtu  de ses  plus beaux habits,  frotté d’huile,  orné  
 et paré comme  de  son  vivant.  Les  parens  et  les amis  
 sont admis en sa présence,  et témoignent leur douleur  
 de  la  mort  du  défunt par des  pleurs ,  des  cris,  des  
 plaintes et notamment  en  se déchirant la figure et  les  
 épaules de manière à faire jaillir le s a n g  3.  Plus encore 
 I  M a rsd en ,  dÜ r v .,  I I I ,   p.  4 2 0 ,   4 2 1 .   —   2  D illo n ,  I ,   p .   2 4 0   et  2 4 1 .   —   
 3  Cook,  prem.  V o y . ,  I I I ,   p.  1 1 8   ,   2 9 7 .   Cro ze t,  d’ü rv ..  I l l ,   p.  5 4 .   A n d e r s 
 o n ,  d ü r v . ,   I I I ,   p.  2 5 .   K e n d a ll,  d Ü r v . ,  I I I ,   p.  1 1 9 ,   0.35.  M a rsd e n ,  
 d’U r v .,  I I I ,   p.  4 1 2 .   N ich o la s,  d’ü r v .,  I I I ,   p.  6 2 2 .   S ta c k ,  d’Urv.,  I I I ,   
 p .   5 4 r .   R a lh e r fo r d ,  d’ü r v .,  I I I ,   p.  7 4 5 .