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filles en so rtiren t et vinrent grossir notre cortège ; une foule
cl’enfans nous considéraient avec empressement, b rav an t les
coups de crosse de fusil que leu r distribuaient q u e lques-uns
de leurs compatriotes fiers de posséder une pareille arme. Enfin
nous aperçûmes le cbef : c’était In a k i, un des beaux bommes
de la Nouvelle-Zélande. I l commandait sous celui qui était
resté à b o rd cette partie de l’î l e , ayant le titre de rangatira
paraparoa , général en chef des guerriers. I l s’éta it avantageusement
placé à la partie supérieure d’u n terrain in c lin é , à l’extrémité
d’une double baie de scs guerriers, vêtu d’un beau manteau
de peaux de c h ie n s , d e b o u t, appuyé sur une lance ornée
de plumes et de fourrure s. Je lu i fis cadeau de quelques étoffes
et d’une médaille de l’expédition que m’avait remise à cet effet
M. d’Urville ; le guide lui expliqua nos in ten tio n s, et il nous
permit de gravir la colline qui é ta it sacrée , et su r laquelle effectivement
aucu n n a tu re l n ’osa nous suivre.
Arrivés au sommet, nous eûmes le chagrin de ne pas voir
l’entrée qui devait conduire à la pleine mer. A l’endroit désigné
p a r les natifs, vers l’ouest, était une coupure bien p ro noncée
dans les montagnes qui b o rn a ien t notre vue ; mais un
îlo t, entre elles et n o u s , empêchait de la suivre jusq u ’à la mer.
Cette baie immense paraissait entièrement saine ; s e u lem e n t,
près du riv ag e , plusieurs bancs de vase étaient à découvert^
in d iq u an t ainsi la n a tu re du fond qui doit être b o n p o u r les
ancres. Nous prîmes quelques relèvemens p o u r d o n n e r de
l’exactitude à notre c roquis, et nous redescendîmes, pressés p a r
l’heure avancée qui empêchait de faire en pirogue une course
bien intéressante.
Les naturels do n n en t à cette baie le nom de Manoukao ; ils
nous affirmèrent cent fois q u ’elle communiquait avec la pleine
m e r , et il ne me reste pas le moindre doute à cet égard. I l est
p robable que c’est le fond de False-Bay de Cook.
Nous distribuâmes divers objets de quincaillerie et quelques
petites pièces de monnaie fran ç a ise , et nous partîmes avec
Inaki qui témoigna le désir de voir le commandant.
Nous traversâmes rapidement l’isthme étroit qui nous sépara
it du canot, et, refoulant u n reste de flot, nous descendîmes
assez lentement le Mogoïa; un gran d nombre de naturels cherchaient
des coquillages dans la vase , et les rochers de l’entrée
étaient couverts de pêcheurs.
A la n u it nous mettions le pied à b o rd de l’Astrolabe.
{E x tr a it du Jo u rn a l de M . L o ttin .)
Le 2 6 , MM. L o ttin , G u ilb e rt, B e rtran d , Fa rag u e t et mo i,
accompagnés du chasseur Simonet et d’u n guide zélandais, nous
pénétrâmes en can o t au fond d’une riviè re salée, W a ï-M o g o ïa ,
sur la rive gauche de laquelle n o u s vîmes le village d’Ouro u ro a ,
plusieurs pirogues et beaucoup d’habitans. Après avoir traversé
un isthme de deux milles à peu près d’é ten d u e , nous arrivâmes
sur la côte occidentale de la Nouvelle-Zélande , à un village
nommé Manoukao do n t le cb e f, In a k i, g ran d et bel bomme,
nous re ç u t en grand costume et d’une manière b r illa n te , au
milieu de ses guerriers. Nous lui fîmes quelques cad e au x , et
entre autres on lu i offrit une des médailles de l’ex p éd itio n , que
lui don n a M. L o ttin , el u n mouchoir b leu que je le pria i d’accepter.
Une danse de guerre , vraiment imposante, fut exécutée
en notre h o n n eu r p a r une centaine de Zélandais armes de fusils,
de hacbes, de lances et de patous-patous. Les hommes que nous
avions sous les yeux étaient en général g ra n d s , bien faits et
f o r t e m e n t c o n s ti tu é s . L e u r p h y s i o n o m i e , b e l l e , r é g u l i è r e e tm a r -
tiale, offre chez les chefs et les guerriers distingués, ce tatouage
p rofond qui est le ré su lta t d’incisions douloureuses, et la
preuve au thentique de leu r noblesse et de le u r gloire militaire.
Ils o n t le nez a q u ilin , u n p eu élargi p a r le bas ; la sclérotique
d’u n blanc ja u n â tre ; les dents d’une admirable b la n c h e u r; les
cheveux lo n g s, n o ir s , o rdinairement lisses et quelquefois
bouclés ; la barb e noire ainsi que les moustaches.
Les femmes, en général p e tite s, bien faites, ont ie nez un
peu épaté; celles des chefs seules ont u n tatouage particu lie r
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