siècle, il en sera de ces contrées voisines de nos antipodes
, comme de toutes les terres où les Européens
ont formé des colonies ; leur Flore aura subi des modifications
considérables , aux espèces réellement indigènes
se seront mêlées ces nombreuses plantes dont
les semences, confondues avec d’autres graines plus
utiles, participent aux soins qu’on donne à ces dernières,
et réussissent le plus souvent beaucoup mieux
dans leur nouvelle patrie. C’est désigner assez clairement
les céraistes, anagallis, silene, hidens, plantains
et diverses sortes de graminées qu’on trouve au-
jourd’biii dans tous les lieux cultivés en Amérique,
en Asie, et même dans l’Australie. 11 est donc extrêmement
important de fixer le plutôt possible 1 état
de la végétation primitive dans ces contrées lointaines,
afin d’éviter à la géographie botanique de nombreuses
sources d’erreur. Sous ce rapport, l’Essai rédigé par
M. A. Richard sur les récoltes faites par M. A. Lesson
et par moi-même à la Nouvelle-Zélande, mérite donc
tout l’intérêt des botanistes. En outre je suis bien aise
de leur annoncer que dans le même été où j’explorais
les côtes de la Nouvelle-Zélande, mon ami M. Allan
Cunningham, savant et infatigable botaniste deP o rt-
.lackson , passa deux mois à parcourir ces terres australes
, et pénétra à de grandes distances a 1 intérieur.
Sans doute cet habile naturaliste publiera un jour le
résultat de ses observations, et son travail laissera
peu de chose à désirer sur les richesses végétales de
la Nouvelle-Zélande.
F IN DU D EU X IÈM E VOLUME E T DE l ’e SSAI SU R LA NOUV E L L E -Z E LA ND E .
NOTICE
LES ILES DU GRAND-OCÉAN
ÍMC à la Sotiétc ht ®;ojra))l)ie îre f a t i s , Îratt0 «n nancc
îui 5 jatuiicr 1832.
Comme je l’ai déjà annoncé dans la relation du voyage de
l A strolabe i , j ’avais réservé p o u r le d e rn ie r volume de cet ou-
vrage le Mémoire où je comptais présenter mes idées to u ch an t
les peuples qui h ab iten t le G ran d -O c é an , et la nomenclature
suivant laquelle je me proposais de classer les nombreuses îles
qui s’y tro u v en t disséminées. Mais la p u blication du Voyage
de VAstrolabe a été déjà retardé e bien au -d e là de ce que je
pouvais a tte n d re , et les expressions q u ’il me faudra quelquefois
employer dans le cours de ma narra tion m’ont pa ru être de
n a tu re a d o n n e r lieu à une explication préliminaire po u r être
ï Cet ouvrage est à sa trente-troisième livraison pour la partie historique
et à sa sixième pour la partie zoologique. Trois volumes de ma relation ont
vu le jou r ; la Zoologie, ainsi que la Botanique, sont à leurs premières
parties.
Je dois déclarer que, depuis que j ’ai pris la haute surveillance de cette
entreprise, elle marche avec une activité peu commune el des soins qui mériteront,
je l’espère, les suffrages du public.