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 de cavalier  était  en tout  temps munie  de projectiles,  
 comme pierres, piques et javelots ;  au moindre  soupçon  
 d’attaque de la part de l’ennemi,  des  sentinelles y  
 faisaient sans cesse une garde vigilante 
 En  o utre ,  au-devant  du  p â ,  en  guise  d’ouvrage  
 avancé,  régnait  d’ordinaire  une  enceinte  également  
 palissadée,  et défendue par un fossé  capable de recevoir  
 trois ,  quatre  ou cinq  cents  hommes,  suivant la  
 force  de  la  tribu.  Cette  espèce  de  bastion  protégeait  
 l’entrée  du  p â ,  et on  ne  l’abandonnait  pour se  réfugier  
 dans  le  fort  que lorsqu’on y  était  contraint par  
 une  force  supérieure 2. 
 Dans  l’intérieur  du  pâ,  chaque  famille  avait  son  
 liabitation  particulière,  et  l’on  y voyait  en  outre  les  
 magasins  d’armes,  de vivres  et d’instrumens  de  pêche. 
   Par la  disposition  du  te rra in ,  ces  cases,  échelonnées  
 sur la pente d’un monticule, et plus ou moins  
 rapprochées du  sommet,  suivant  la  dignité  des propriétaires  
 ,  étaient toujours tenues  avec  propreté,  et  
 présentaient un coup-d’oeil pittoresque. 
 Ces sauvages  ne souffrent jamais d’ordures  autour  
 de  leurs  maisons ,  e t ,  plus  avancés  sur ce  point que  
 beaucoup  de peuples  civilisés,  ils  ont toujours  soin  
 de  réserver,  dans  la partie la plus reculée  et  la  plus  
 escarpée  du  village,  un  lieu public  de commodités 3. 
 Au  sommet  du pâ  de  Vaï-Mate, M.  Nicholas re- 
 1  Cook,  prem.  V o y .,  I I I ,  p.  292.  Crozel,  d'Urv.  ,  II I ,  p.  55  et  suiv.  
 Nicholas,  d’U r v .,  I I I ,  p.  33 6. —   2  Crozet,  d’ü r v . ,  I I I ,  p.  55 . —   3  Cook,  
 prem.  V o y ,,  III,  p.  85.  Crozel,  d’ü r v . ,  I I I ,  p.  5g.  Nicholas,  I ,  p.  355. 
 D E   L ’A S ÏR O L A B E . 463 
 marqua  une  sorte de plate-forme  élevée  à cinq pieds  
 au-dessus du sol et ornée de sculptures. Cette estrade  
 servait de trône  à Kangaroa ;  c’était  de  là  qu’il donnait  
 ses ordres  à  son peuple,  et lui  dictait  ses volontés. 
   Une  seconde  plate-forme  se  trouvait près  de  la  
 première,  et  servait  exclusivement  à  la  reine douairière, 
   mère de Kangaroa 
 Jadis  les  Nouveaux-Zélandais  ,  retranchés  dans  
 leurs pâs,  bravaient  les  assauts  de  leurs  ennemis  et  
 soutenaient quelquefois des sièges  de plusieurs mois.  
 Combien  d’exploits  ignorés !...  Combien  de  traits  de  
 vaillance, combien de prouesses  ont dû éclater parmi  
 ces  peuples  guerriers,  pour  être  condamnés  à  un  
 éternel oubli !.... L’adoption des armes à feu a mis  un  
 terme  à  ces  luttes  prolongées,  comme  naguère  en  
 Europe elle détruisit tout-à-coup la  supériorité et l’influence  
 de nos chevaliers bardés  de fer et d’acier. 
 X. 
 NOURRITURE. 
 La  base  de la nourriture des Nouveaux-Zélandais,  Racine  
 leur  aliment  de  tous  les jo u rs ,  en  un  mot  celui qui  fongère.  
 répond au  pain  pour  les nations  de  l’Europe, au riz  
 pour  celles  de  l’Orient,  à  la  cassave  pour une foule  
 de  peuples  de  l’Amérique,  c’est  la  racine  d’une  
 espèce  de  fougère  qui  ressemble  fort  à  la  n ô tre ,  et  
 qui  couvre  de  ses  feuilles  ramifiées  tous  les coteaux 
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 Nicholas,  d’ü r v . ,   I I I ,  p.  i 6 5 .  
 TOME  II.