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une fille de ces contrées, et qui a, dit-on, conçu un
tel goût pour ce pays, qu’il a résolu d’y fixer ¡a résidence.
D’énormes piles de bois de koudi disposées
aux environs avaient été amassées à ses frais et
devaient lui servir à construire une habitation spacieuse
et commode.
La modeste maison de M. Kendall avait été détruite,
et les naturels n’avaient épargné que le petit cimetière
fondé par ce missionnaire, qui restait enclos, comme
au temps où je le visitai. Leur profond respect pour
les restes des morts avait assuré à ce terrain les privilèges
du Tapou.
En revenant au canot par Korora-Reka, je fis marché
avec un charpentier anglais établi dans ce village,
et il s’engagea à me livrer trois cents pieds de
planches en bois de koudi, moyennant trois pounds
(environ 75 francs), ou trente livres de poudre de
guerre. En ce moment, je ne songeais qu’aux besoins
du bord, et je ne me doutais guère de l’emploi auquel
ces planches devaient être un jour destinées.
Sur ma ro u te , on me fit remarquer la case de
King-George, chef de Korora-Reka ; elle est très-petite
et dépourvue de toute espèce d’ornement. Près de
celle-ci on en construisait une pour sa fille, dans un
goût à demi européen et qui sera infiniment plus
agréable.
Nous nous rembarquâmes, et vers sept heures et
demie nous étions de retour à bord aussi satisfaits que
harassés de notre longue excursion*.
* Voyez note 2 r .
M:
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Tant que le missionnaire s’est trouvé avec nous, je
l’ai questionné sur divers sujets et en al obtenu les
renseignemens suivans.
Le baron Thierry, qui se prétendait propriétaire
de toutes les îles de la Nouvelle-Zélande, et qui
avait offert à quelques gouvernemens de l’Europe
de rétrocéder ses droits , moyennant des conditions
plus ou moins étranges , avait réellement acquis sur
les bords de la rivière Shouki-Anga environ quatorze’
mille arpens de terre des sauvages. Ce marché s’était
opéré par l’entremise d’un capitaine baleinier ; dans
ce cas M. Williams m’assura qu’on avait suivi les
mêmes formalités qui avaient été déjà mises en usage,
lorsque les missionnaires voulurent acquérir des propriétés
à la baie des Iles. A cet égard, le récit queje
tenais déjà de la bouche de M. Marsden me fut positivement
confirmé.
Lorsque la proposition de ce marché fut faite par
les Européens, les chefs sauvages du canton s’assemblèrent
pour délibérer en conseil solennel si cette demande
pouvait être accordée. La question ayant été
résolue par l’affirmative , les Européens livrèrent les
armes, les ustensiles et les outils stipulés dans le
marché , et prirent possession du terrain convenu.
Tandis qu’ils dressaient le contrat d’acquisition par
écrit, les principaux chefs se faisaient tracer sur la
figure un moko (espèce de dessin en tatouage) d’une
forme particulière. Puis ils apposèrent ce même moko
au pied du contrat, en guise de signature. Suivant
M. Marsden, un pacte assujetti à ces formes soleui5'
Mars.