.590 VOYAGE
plusieurs individus atteignent d’énormes dimensions.
M. Marsden nous apprend que le lac Maupere est
très-poissonneux , mais on ignore quelles sont les espèces
qui l’habitent.
Je dois à M. Quoy la note suivante touchant les
animaux divers que l’on rencontre à la N ouvelle-Zélande
:
« La Nouvelle-Zélande, par son isolement et sa position
reculée vers le sud , possède dans ses productions
des caractères qui lui sont propres. Sa végétation
a une physionomie toute particulière, el diffère
totalement de celle de la Nouvelle-Hollande, terre
la plus voisine, et avec laquelle on aurait pu lui supposer
de grands rapports. Le règne animal n’offre pas
moins de différence dans ses divisions. Les mammifères
sont presque nuls ; car le chien et le rat peuvent
y avoir été apportés par les premiers habitans ; le chien
surtout dont la race médiocre et abâtardie semble n’avoir
pu s’isoler de l’homrne pour redevenir sauvage.
II paraît que le cochon, qu’on trouve maintenant en
assez grande abondance sur quelques points, est une
acquisition moderne due aux Européens. Ainsi cette
nombreuse famille de marsupiaux, qu’on rencontre
d’une manière non interrompue dans les îles d’Asie,
les Moluques, la Nouvelle-Guinée, qui pullule dans
la Nouvelle-Hollande, s’est arrêtée à l’île de Van-
Diémen.
» Les oiseaux, moins bornés dans leurs migrations,
sont cependant peu nombreux, et ne présentent pas
!iî
D E L ’A STROLABE. 691
cette diversité qu’on trouve à la Nouvelle-Hollande.
Bien qu’il y ait des genres communs aux deux te rre s,
l’ensemble est cependant spécial à la Nouvelle-Zélande.
Ainsi, par exemple, il paraît y avoir peu d’oiseaux de
proie. Le glaucope à caroncules, le philédon à cravate
, un nouveau tangara , le grimpereau que nous
avons nommé hétéroclite, l’oiseau connu sous le nom
d’aptérix, sorte de casoar à long bec grêle, notre
genre anarrynque parmi les échassiers, peut-être le
spbénisque nain, etc., sont des êtres qui n’appartiennent
qu’à cette île. Elle a de commun avec d’autres
contrées d’avoir des pbilédons, des cailles, des alouettes
, des moucherolles , des mésanges , des fauvettes,
des stournes, des synallaxes , des tourterelles, des
cormorans, des huitriers; un étourneau à caroncules,
espèce unique dont il faut aller chercher l’analogue en
Amérique; un gros perroquet qui, dans sa forme
toute particulière, a de la ressemblance avec celui de
Madagascar; enfin des perruches. Excepté ces dernières
et une colombe à reflets métalliques, ces oiseaux
sont remarquables par la teinte sombre de leur
plumage. De ces divers genres, représentans de ceux
qu’on trouve dans les terres environnantes, celui des
perroquets est sans contredit le plus extraordinaire,
comme paraissant étranger au milieu de tous les autre
s, et sous une latitude aussi rigoureuse. Mais, s’il
est vrai qu’il y ait de ces oiseaux au cap H o rn , on ne
doit point s’étonner de trouver des perruches à l’île
Macquarie, située par 56° latit. S. On remarque
que la nature a donné à quelques-uns de ces animaux