fondions domestiques , surtout à celles qui ont trait
à ragriculture, à la pêche et à la fabrication des nattes.
Mais ils travaillent volontiers à celle des instrumens
de guerre qui se rapportent à leur profession.
Agriculture. Quand ces naturels ont l’intention de planter un
espace de terre en patates, pommes de terre ou autres
productions, ils commencent par mettre le feu
aux broussailles ou aux arbres qui couvrent le sol •,
ce qui occasioné souvent d’immenses incendies 2 ; puis
ils remuent la terre avec des bêches ou des pieux en
bois de diverses formes, suivant qu’elle est plus ou
moins compacte 3. Ils entourent le champ de haies,
l’ensemencent, et ont soin d’en enlever de temps en
temps les mauvaises herbes. Les voyageurs ont vanté
la belle tenue de ces plantations, surtout de celles de
patates douces, qui sont traversées par de jolis sentiers
et enceintes de palissades fort propres 4; certains
préjugés religieux se rattachent à leur culture.
M. Marsden fait le tableau le plus agréable des plantations
de Shongui à Waï-Mate en 1816 5.
Le climat est si tempéré et le sol si fertile, qu’on
peut obtenir dans l’année deux récoltes de patates 6.
Le moment de la récolte est une réjouissance pour
la tribu qui célèbre ordinairement cette époque par
I Nicholas, 1 , p. 342. — a Cruise, p. 254-----3 Cook, prem. V o y ., II I ,
ji. 283. Savage, p. 55. Kendall, d’ü r v . , I I I , p. 118. Marsden, d’Urv ., I I I ,
p. 280, 3o o , 3o i . Davis, d’U rv ., I I I , p. 5 i4 . Cruise. d’ü r v ., I I I , p. 669.
— 4 Cook, prem. V o y ., I I I , p. 286. Bank s, d’Urv., I I I , p. i 5 . Savage,
f . S S . Nicholas, l , p. 1 7 1 , u k S , 3 3 3 . — S Marsde/i, d’ü r v ., III, p. t66 .
— 6 Savage, p. 5 , . Cruise, p. 263.
des festins et des danses auxquelles tous ses membres
prennent part '. Dès qu’on les a retirées de te rre , les
patates sont étendues sur les plate-formes dressées à
huit ou dix pieds au-dessus du sol, et soigneusement
recouvertes de fougère 2. Quand elles sont sèches, on
les ramasse dans les magasins qui ont été préparés
pour cet objet. Les plus petites sont toujours réservées
pour semer 3.
Pour transporter et conserver les patates et les
pommes de terre, ils se servent habituellement de
petites corbeilles en feuilles vertes de phormium;
elles contiennent de huit à trente livres de patates 4,
mais leur mesure moyenne et la plus commune est de
dix-sept livres 5.
Quelles que soient les dispositions et l’aptitude des
Zélandais pour la culture des terres, cette culture,
avant l’arrivée des Européens, n’avait jamais lieu que
sur une très-petite échelle ; les patates douces et les
taros qui en étaient les seuls objets, loin de leur offrir
un aliment habituel, pouvaient tout au plus leur suffire
dans quelques-unes de leurs solennités.
Aujourd’hui même, malgré les efforts et les encou-'
ragemens des missionnaires et les facilités qu’a pro-
curjées’à ces naturels l’introduction des instrumens en
fer de toute espèce, les défrichemens sont encore
très-bornés. Les plantations se réduisent ordinairement
à de petits morceaux de terre de peu d’étendue,
X Cruise, d’ü r v ., I l l , p. 6 4 4 * — Savage, p. 56. Nicholas, I ,p . 3 i 5.
— 3 Savage, p. 55 . — 4 Savage, p. 56 . — 5 Dillon, I , p. igB.