
 
        
         
		3o. 
 Uire.  Quoi qu’il en  soit.,  iis  parurent  et  disparurent  
 alleriiativeiiient plusieurs fois dans  la  nuit,  et le jour  
 suivant il restait encore une grosse fumée très-visible. 
 Comme je ne me  dissimulais  point  toute  l’étendue  
 du  danger  que  nous  avions  à courir dans  cette baie,  
 si  tout-à-coup nous  eussions été surpris par les bourrasques  
 du su d ,  si  fréquentes  par  ces  latitudes,  dès  
 cinq heures et demie du malin , je m’empressai de lever  
 •l’ancre  et de profiter d’une  petite brise de nord,  pour  
 nous  éloigner de ce  dangereux cul-de-sac.  Nous prolongeâmes  
 à deux ou trois  milles  de  distance  la  côte  
 orientale de  la  baie Inutile.  Elle  court  assez  uniformément  
 du nord  au sud sans offrir plus  de ressources  
 que celle  de l’ouest.  Un peu  après neuf heures, nous  
 eûmes  quelque  temps  calme  plat  ,  puis  des  brises  
 folles et variables du N.  au N. E . ,  qui nous permirent  
 à midi  de  dépasser les roches  aiguës  qui  terminent le  
 cap Kawa-Kawa  (cap Palliser de Cook).  Il est formé  
 par  des  montagnes  considérables  entassées  confusément, 
  fortement déchirées, dont laplupart se terminent  
 en pitons aigus et séparés par des ravines taillées presque  
 à pic. Cette constitution géologique,  qui annonce  
 un sol tourmenté par de grands déchiremens de la nature  
 ,  se fait  remai'ijuer  le  long de la  côte au  nord du  
 cap Kawa-Kawa jusqu’à une grande distance. Cependant  
 une  bande  de  terre  basse,  d’un  mille  de  large  
 environ,  borde  assez  régulièrement la mer  et semble  
 susceptible de recevoir des  habitans.  Aussi distinguâmes 
 nous un feu sous  le  cap et même un  autre  à cinq  
 ou  six  milles  au  nord. 
 En  quittant  déiinitivement  le  détroit  de  Cook, je  
 ne  pus  m’empêcher  de  témoigner  ma  surprise  des  
 erreurs qui s’étaient  glissées dans cette partie des  travaux  
 de  ce grand  homme.  Ses  configurations  étaient  
 fort inexactes,  et les  erreurs en longitude  du premier  
 voyage se sont élevées  à un degré et quelquefois plus.  
 La correction  de  quarante minutes qu’il indique  dans  
 son second voyage, rectifie, il  est vrai,  quelques  positions  
 ; mais, sur d’autres points, elle laisse encore subsister  
 des  erreurs  de  quinze à vingt minutes  dans  les  
 positions  relatives.  C’est  ce qui se fera voir  plus clairement  
 dans  la  discussion  de  ces  points,  pour  la  
 jiarlie  hydrographique. 
 Hors  du  détroit, nous trouvâmes une grosse houle  
 de N.  E .,  et  nous  fûmes  obligés  de  serrer  le  plus  
 près bâbord,  avec  une  faible brise  de  nord  très-variable. 
  A  deux heures quarante minutes  du soir, nous  
 n’eûmes jilus  de  fond  à cinq  ou six milles  de  la  côte  
 par  cinquante brasses. 
 Au  cap  Kawa-Kawa  s’est  terminée  la  tâche  de  
 M.  Cuilbert, et le reste du travail  géographique à exécuter  
 sur  la  Nouvelle-Zélande  est confié aux soins  de  
 M.  Lottin.  Mon  intention  est  de  reconnaître  toute  
 la  côte orientale  de l’île Ika-Na-Mawi,  si  le  temps me  
 le permet,  et de ne m’arrêter qu’au cap Nord. 
 Hier et  aujourd’h u i,  dans  la  baie  Inutile,  notre  
 navire  s’est  trouvé  souvent  entouré  de  grandes  fu-  
 cacées flottantes à la surface des eaux  : j ’en ai recueilli  
 quelques  échantillons  que j ’ai  fait  sur-le-champ  dessiner  
 par  le jeune Lauvergne,  mon secrétaire. 
 il 
 riji 
 '  'd