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 1627. 
 Février. 
 pris et le petit foc.  Cette manoeuvre  était à peine exécutée  
 que  le  grain éclata  subitement  à  l’O.  S. O.;  le  
 vent souffla durant une heure avec une violence épouvantable  
 ,  accompagné d’une pluie abondante  et  très-  
 froide. Deux bords au plus près remplirent ce temps;  
 à six heures vingt-cinq minutes,  le ciel s’étant éclairci  
 de nouveau,  M.  Lottin  reprit la suite de son travail,  
 et  lAstrolabe poursuivit sa route. 
 Vers neuf heures, nous  doublions  à  moins  d’une  
 lieue au sud les récifs de Tea-Houra,  île arrondie,  de  
 moyenne hauteur et escarpée de toutes parts.  Sa cime  
 offre un plateau occupé par des buissons ou des herbes  
 seulement,  et j’y  remarquai  quelques  palissades  qui  
 annoncent que cet endroit est quelquefois visité et habité  
 par  les  naturels.  Tea-Houra  n’est  séparé  de  la  
 presqu’île  Tera-Kako  que  par  une  passe  étroite  qui  
 nous  a semblé presque entièrement barrée par des roches  
 à fleur d’eau. 
 N ous avons prolongé  à  moins  de  quatre milles  de  
 distance  la  côte  orientale de  cette  presqu’île  dont la  
 crête offre  par  son  élévation  et  sa  coupe horizontale  
 la continuation  parfaite  de  Tea-Houra.  A  midi nous  
 avions dépassé le cap Table qui n’en est qu’une pointe.  
 Dès-lors nous revîmes très-distinctement de ce côté la  
 langue de terre basse qui paraît  séparer les eaux de la  
 baie d’Hawke de  celles du large.  Cette  langue se  terminait  
 à gauche par une presqu’île élevée dont l’aspect  
 me  donnait lieu  de  conjecturer qu’il pourrait  exister  
 entre elle  et  Tera-Kako un  canal étroit,  il  est  vrai,  
 mais  suffisant  pour  faire  une  île  de  cette  dernière. 
 C’eût  été un fait  assez  curieux à vérifier,  mais auquel  
 nous  ne  pouvions  songer,  poussés  comme  nous  l’étions  
 alors  par  une brise très-forte  de  l’O.  qui nous  
 faisait filer cinq à six noeuds sous la misaine seule. Une  
 brume  générale,  jointe  à  ce  vent  forcé,  couvrait  
 les  terres;  elle  s’unissait aux colonnes  de  fumée produites  
 par les grands feux que les naturels allumaient  
 presque  de mille en  mille,  pour  nous  annoncer  leur  
 présence. Du reste, un  sillage rapide et régulier nous  
 permettait de  tracer  des  bases  certaines et étendues,  
 et de donner plus  de  précision aux opérations hydrographiques. 
 Nous doublions à deux heures du soir le cap Young-  
 Nicks,  mémorable pour avoir été le premier point de  
 la Nouvelle-Zélande aperçu par l’illustre Cook;  nous  
 passâmes promptement devant l’ouverture  de la baie  
 Taone-Roa  dont  nous  ne  distinguâmes  que  confusément  
 les terres  du fond. A quatre heures,  par trente-  
 cinq brasses,  nous fîmes  une station  à quatre  lieues  
 environ du cap Gable. 
 On sait que ce nom lui fut donné par Cook,  à cause  
 de sa ressemblance avec la partie du mur d’une maison  
 comprise  entre  les  deux  toits.  C’est  en  effet,  quand  
 on  le  voit  précisément de  face,  la  forme  exacte  qu’il  
 affecte,  c’est-à-dire  celle  d’une  section  verticale  et  
 triangulaire,  blanchâtre  et  tout-à-fait  dénudée,  dans  
 un monticule alongé  en  forme de  to it,  tandis  que ses  
 deux flancs sont revêtus de verdure. 
 La côte qui avait conservé un aspect sauvage, depuis  
 l’île Tea-Houra jusqu’à la pointe S. O. de Taone-Roa, 
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