
 
        
         
		Poissons. 
 excursions militaires.  Mais  à  terre  ces  animaux  leur  
 causent de grandes inquiétudes,  en  profanant  étour-  
 dimenl  leurs  sépultures  et  autres  lieux  voués  au  
 lapou  Comme  étant  sujets  au  même  crime,  les  
 cochons  sont ordinairement tenus  loin  des villages et  
 des  lieux  consacrés. Le même motif leur a fait  s’op-  
 j)oser  aux  efforts  des  missionnaires  pour  introduire  
 les bêtes  à  cornes  dans  leur île  2. 
 Dans le règne  animal,  la mer  seule pourrait  offrir  
 à  ces  sauvages  une  ressource  plus  constante  et  plus  
 assurée.  Leurs côtes nourrissent  d’incroyables  quantités  
 de poissons de  la plus  belle espèce et de la chair  
 la plus exquise 3. Au moyen de leurs  immenses filets,  
 de  leurs  lignes  et  de  leurs  hameçons,  ces  hommes  
 réussissent à se procurer des pêches abondantes. 
 En  été,  ils  mangent  le  poisson  tout  frais,  après  
 l ’avoir  vidé  et  fait  rôtir  sur  les  charbons,  ou  cuire  
 dans leurs fours en terre, enveloppé de feuilles vertes.  
 Aux approches de l’hiver,  ils  en dessèchent  des  provisions  
 considérables, pour leur servir durant la mauvaise  
 saison,  surtout diverses  espèces  de  raies  et  de  
 chiens de mer 4.  Ils mangent de grand appétit ce poisson  
 sec,  bien que les vers  y pullulent 5.  Leur préparation  
 se  borne à  le tenir durant quelques jours  exposé  
 à  l’ardeur  du  soleil,  sur  des  plaie-formes  plus  
 ou moins élevées  au-dessus  du  sol. 
 '  Marsden,  d’ü r v .,  II I ,  p.  192.  —   2  B ’U rvü k ,  I I ,   p.  223.  —   3  Cook,  
 prem.  V o y .,  I I I ,  p.  25 3;  Deux. V o y .,  I I I ,  p.  3 7 2.  Trois. V o y .,  I ,  p.  1 93.  
 Turnbull,  d’ü r v . ,   I I I ,  p.  gS .  Savage,  p.  5 g.  —   4  Nicholas,  I ,   p.  269.  
 Rutherford,  d’UlW.,  I I I ,  p.  760.  —   5 Nicholas,  I ,  p.  267. 
 Les  coquillages  de  toute  espèce  et  les  ci'ustacés  
 qui abondent sur  leurs côtes leur offrent  encore  une  
 ressource  journalière,  dont  ils  savent  tirer un grand  
 parti  I. 
 Quand  il  arrive  que quelqu’un des immenses cétacés  
 qui vivent dans  ces  parages vient  à  échouer  sur  
 leurs  rivages, sa chair  est  regardée  par les Zélandais  
 comme l’un des mets les plus délicieux.  Ils accourent  
 en foule  sur  le corps  du monstre  marin,  et  festoient  
 à  ses dépens  durant plusieurs  jours, même  quand  sa  
 chair  corrompue répand déjà une infection  suffisante  
 pour en repousser  l’Européen le moins délicat. On  a  
 vu  des  tribus  rivales  se  livrer  des combats sanglans  
 pour se disputer la possession d’une baleine échouée 2 .  
 Le goût des  Zélandais  pour la chair de ce cétacé persiste  
 chez ceux même  qui  ont  participé aux douceurs