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mille environ, avaient suivi la même destination.
T oui annonçait une campagne sanglante et destructive
pour les misérables habitans de la baie Shouraki.
Taï-Wanga, l’un de ces naturels que nous ramenâmes
sur/« de Port-Jackson à la Nouvelle-Zélande,
vivait avec les missionnaires de Pahia. Sur sa
figure tatouée et dans tous ses gestes, je vis briller la
satisfaction et l’orgueil qu’il éprouvait en voyant que
je me souvenais de lui et que je lui adressais quelques
mots d’amitié.
J ’appris que mon ami, M. Cunningham, était reparti
depuis deux mois pour Port-Jackson. Il s’était
trouvé à la Nouvelle-Zélande dans la vraie saison de
l’inflorescence des plantes, qui aurait ainsi lieu en
octobre , novembre el décembre ; mais il s’était plaint
du peu de variété des espèces ; fait qui m’a frappé moi-
même dans mes nombreuses excursions. Ce naturaliste
s’était avancé vers le sud jusqu’à l’île volcanique
Pouhia-I-Wakadi (île Blanche de Cook), et avait
visité une petite baie nommée Tauranga, située directement
au sud de l’île Mayor, dont les rives sont peuplées
et bien cultivées. Aujourd’h u i, les habitans de la
baie des Ile s , dans leurs pirogues, poussent quelquefois
leurs invasions jusqu’en ces contrées éloignées.
Aidé par Taï-Wanga, qui avait parcouru toutes ces
plages dans ses expéditions militaires, M. Williams
me confirma l’exactitude de plusieurs noms de lieux
en langue du pays que j ’avais déjà consignés; il m’en
donna en outre un grand nombre d’autres que je n’avais
pas encore pu me procurer. Malgré toutes mes
questions, je n’ai pu obtenir de désignation générale et
collective pour le territoire qui environne la baie des
Iles. Il est probable qu’il n’en existe pas, chaque tribu
ne reconnaît que le nom qui lui est propre ; et il faut
s’en tenir pour la baie à celui qui lui fut imposé par
l’immortel Cook.
L’établissement que la Société d’agriculture avait
voulu former sur les bords de la rivière Shouki-Anga,
n’a pas eu de suites ; il a été abandonné après avoir
occasioné une dépense de plus de vingt mille pounds de
frais préliminaires.
Les missionnaires m’ont assuré que nous n’avions
rien à craindre de la part des naturels qui redoutent
singulièrement l’effet du canon. Toutefois, je veillerai
à ce qu’il n’y ait entre eux et nos matelots que le moins
de rapports possible à terre ; car c’est la source inévitable
des querelles et des malheurs divers qu’ont
éprouvés les navigateurs qui ont visité ces peuples.
Quoiqu’il soit presque impossible de déterminer d’où
proviennent les premiers torts, il y a lieu de croire
que les Européens n’ont pas toujours été sans reproches
, ou du moins que leur conduite n’a pas toujours
été assez circonspecte.
J e me promenai quelque temps dans l’établissement,
et les missionnaires me firent voir en détail leurs plantations
, leurs constructions, et surtout leurs ateliers
situés dans une petite esplanade au bord de la mer.
A ce sujet, ils me racontèrent que dans une tempête
furieuse du no rd , qui avait eu lieu peu de temps auparavant,
la houle énorme qui était entrée dans la rade
1827.
Mars.
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