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de Tepoulii, frère aîné de Taara el chef de Wangaroa
, Tepahi passa d’abord pour l’un des principaux
auteurs de cet attentat. Pour en tirer vengeance, peu
de temps après , et dans le cours de 1810, plusieurs
capitaines baleiniers mouillés sur la baie des Iles réunirent
leurs forces et attaquèrent l’île où Tepahi et
son peuple étaient établis devant Rangui-Hou 2. L’affaire
fut sanglante pour les naturels; plusieurs périre
n t, un plus grand nombre fut blessé, et le village
fut complètement ruiné. Tepahi lui-même reçut plusieurs
blessures 3, et fut tué peu de temps après dans
un combat contre les habitans de Wangaroa, dont
l’affaire du Boyd fut aussi le premier motif 4.
Cependant plusieurs Nouveaux-Zélandais avaient
suivi l’exemple de Tepahi, et avaient quitté leur patrie
pour suivre des blancs. Dans ce nombre on remarque
Maounga 5, de Korora-Reka, qui, en 1805,
consentit à se rendre en Angleterre sous les auspices
du docteur Savage, et fut présenté à plusieurs personnes
de distinction , et même à la famille royale 6.
Ce naturel ne répondit point aux espérance de son
mentor; de retour dans sa patrie, à Korora-Reka, il
fut banni par l’ariki Tara pour un vol qu’il se permit à
bord du navire anglais Ferrei, et qui fut découvert
par Toupe. Défense lui fut signifiée de reparaître à
Korora-Reka sous peine de mort 7.
^ ' C ru is e, p . 1 6 1 . - 2 K e n d a ll, d ’Ü r v . , I I I , p . 2 2 7 . _ 3 K e n d a ll,
d ' U r v . , I I I , p . l i a . — N ic h o la s , I , p . ig S . K e n d a ll, d ’U r v . , I I I , p . 1 2 2 !
Ma rsd en , d ’U r v . . p . , 4 6 e t 1 4 9 - - « S a n a g c , d ’U r v . , I I I , p . , 8 3 e t s u i i .
- G D illo n , I , p . 1 8 9 , _ 7 N ic h o la s , I , p . 4 3 1 . V U ,v i l l e , I I , p , 200. .
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D’autres s’embarquèrent sur des navires baleiniers
en qualité de simples matelots, et servirent des années
entières sur des navires anglais ou américains , heureux
quand ils pouvaient rapporter chez eux quelques
objets d’Europe en retour de leurs longues fatigues. Tel
fut Mawi de Korora-Reka, q u i, à peine âgé de dix ou
douze ans, s’embarqua sur un de ces bâtimens , vécut
long-temps à Port-Jackson, fut utile aux missionnaires,
et mourut enfin à Paddington en Angleterre,
de la manière la plus édifiante, à la fin de l’année
1816 ..
Tel fut encore Doua-Tara, neveu de Tepahi, qui
dès l’année 1805 embarqua comme simple matelot
sur le baleinier l’A r g o , et durant jdusieurs années
consécutives remplit le même service sur d’autres
bâtimens. Ce malheureux insulaire éprouva souvent
la mauvaise foi des capitaines anglais. Au bout de
quatre années, son mauvais sort l’amena sur les bords
de la Tamise, où il resta en butte à la misère et aux
maladies. Heureusement, sur le navire qui allait le reporter
à Port-Jackson, il trouva M. Marsden qui le
prit sous sa protection ; il arriva à Port-Jackson en
février 1810, et resta chez M. Marsden jusqu’au mois
de novembre. Alors Doua-Tara s’embarqua sur le
baleinier le Frederick, dans l’espoir de retourner
chez lui ; mais ce ne fut qu’après avoir encore soulfert
toutes sortes de traverses et d’injustices, et avoir été
contraint de faire un second séjour chez M. Marsden,
I M issio n n a ty R e g isie r , d ’U r v . , I I I , p . 221 e t s it iv .
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