
 
        
         
		i8 an . 
 Mars. 
 leurs  infirmités  de  conduire  la  tribu  aux  combats.  
 De  tout  temps  les  peuples  de  Kidi-Kidi  s’étaient  
 montrés  jaloux  de  l’influence  que  ceux  de  Paroa  
 avaient  acquise sous  la  sage  conduite de Koro-Koro,  
 et  souvent  ils  avaient  médité  leur  perte.  Après  la  
 mort de Touaï,  ne voyant aucun chef capable de maintenir  
 le rang  de  leurs  rivaux ,  ils  n’eurent garde  de  
 laisser  échapper une  aussi belle  occasion de consommer  
 leur ruine.  Les napouïs,  les  rangatiras  les  plus  
 opulens et les plus influens de Kidi-Kidi, demandèrent  
 à Shongui la  permission  d’accomplir ce projet,  et elle  
 leurfutaccordée. Ils marchèrent sur Kahou-Wera avec  
 les guerriers de WaLMate, et la résis tance ne fut ni longue  
 ni  opiniâtre.  Il y eut à peine deux ou  trois individus  
 tués,  et,  cédant a la loi du plus fort,  le  reste  des  
 habitans de Paroa fut dispersé parmi les tribus voisines.  
 Cest  ainsi  que  ce  pâ,  si  florissant  sous  les  lois  de  
 Koro-Koro et dont  la position semblait inexpugnable,  
 est  devenu  tout-à-coup  un  désert  et  n’a  laissé  aux  
 lieux qu’il occupait qu’un amas confus de cases à demi  
 détruites. 
 Shongui a été très-grièvement blessé  à  la poitrine,  
 à  la gorge et au bras,  par plusieurs coups de feu qu’il  
 a reçus dans ses combats contre les naturels de Wangaroa. 
  Il a définitivement exterminé cette tribu ; le terrain  
 quelle occupait  est  devenu sa  conquête,  et  c’est  
 là quil attend aujourd’hui la guérison de ses blessures.  
 Quand bien même  i!  en  réchapperait,  ce  qui  est  fort  
 douteux,  il  n’y  a nulle  apparence  qu’il  puisse jamais  
 prendre part à de nouveaux combats. 
 I  I 
 i  I I  ' 
 Les naturels de Wangaroa se distinguaient par des  
 dispositions féroces et turbulentes,  et avaient déployé  
 de  tout temps une  grande animosité  contre les  Européens. 
  C’est par eux que fut détruit, en  1809,  l’équipage  
 entier  du  Boyd;  ils  s’étaient  emparés,  il  y  a  
 moins de deux ans, d’un petit schooner [le Mercury),  
 dont  les marins  se sauvèrent  dans un canot  à  la baie  
 des  Iles.  Enfin,  si  l’on  doit  en  croire  les  traditions  
 aujourd’hui accréditées dans le pays,  eux seuls furent  
 les  auteurs  de la funeste catastrophe  qui  causa  la  fin  
 déplorable de Marion et de ses compagnons en  1772. 
 Les missionnaires  de Wangaroa, abandonnant leur  
 établissement,  s’en étaient  retournés à Port-Jackson.  
 Ceux  de Kidi-Kidi  et  de  Pahia avaient  aussi  expédié  
 vers  ce  port leurs effets les plus précieux,  et s’attendaient  
 de jour en jour à être contraints de quitter leur  
 résidence, et de chercher leur salut dans une prompte  
 retraite.  En effet, les sauvages s’étaient promis dé  les  
 dépouiller complètement de leurs propriétés, si Shongui  
 venait à périr de ses blessures ;  en pareille circonstance  
 ,  l’existence même  de  ces  Européens  eût  pu  se  
 trouver sérieusement compromise. Maintenant ils placent  
 toute  leur  confiance dans le petit schooner qu’ils  
 ont construit et équipé à la baie des Ile s,  et qui,  dans  
 un danger imprévu, leur offrirait sur-le-champ un refuge  
 assuré. 
 Tekoke,  chef suprême de Pahia et père de Rangui-  
 Touke, que j’avais vu à W angari, venait de partir avec  
 tout  son monde pour rejoindre son fils.  Presque tous  
 les guerriers de  la  baie  des  Ile s ,  au nombre de  deux 
 1S27. 
 Mars, 
 M 
 ;;  î', 
 ;  : 
 ii  i