quoiqu’il paraisse certain que ce prix tient plutôt au
souvenir des personnes d’où viennent ces objets qu’à
aucune notion vraiment religieuse
A l’angle supérieur de leur natte de dessus, et près
de 1 endroit ou ses deux bouts se rattachent devant
la poitrine, suivant le rang de l’individu, sont aussi
suspendues de petites baguettes recourbées de deux
ou trois pouces de long, en serpentine ou en dents
de sanglier. Quand un chef terrasse sous ses coups
un guerrier de quelque distinction, il ajoute d’ordinaire
les décorations du vaincu à celles qu’il portait
déjà.
Ils ont quelquefois des bracelets de la même matière
que les colliers. Mais l’attribut spécial du guerrier
zélandais, l’instrument qui ne le quitte presque
jamais, en paix comme en guerre, c’est le mere, cette
espece de casse-tete court et ovale, en serpentine,
granit, basalte, on en os de baleine, qu’ils portent
suspendu au poignet droit avec un petit cordon. Chez
eux il est le substitut naturel du poignard et du
cuchillo chez les Italiens et les Espagnols 2.
Comme tous les insulaires de la Polynésie, les Zélandais
ne croient avoir fait une toilette complète
qu’après s’être oints copieusement sur toutes les parties
du corps, et surtout le visage et les cheveux, d’huile
de poisson 3. En outre, ils se barbouillent fréquemment
■ Cruisa, d’U rv ., III, p. 6 5 g. üei'ue Britannique, d’ü r v . , I I I , p. qn3 .
— ‘ Savage, p. 52. Nicholas, d’U r v .,I I I . p. 586. - 3 Cook, prem. V o y .,
II I , p. 268. Crozet, d’U rv ., I I I , p. 6 1 .
la figure de rouge d’ocre, kokohai, qu’ils ont délayé
dans cette huile '. En cet état, leur approche est souvent
importune à l’Européen en salissant tous ses vète-
mens de ce fard désagréable, et leur communiquant
une odeur qui n’est nullement suave 2.
Les guerriers ne se présentent jamais au combat
qu’après avoir relevé leurs cheveux en touffe au sommet
de la tê te , les avoir ornés de plumes blanches,
et s’être complètement frottés d’ocre délayée dans
l’huile de poisson 3. Cette grande toilette est de rigueur
avant de se livrer à facte le plus solennel et le
plus glorieux de leur existence, suivant leurs idées
sur l’honneur.
XIII.
INDUSTRIE.
L’industrie de ces peuples a pour objets principaux
la culture de leurs champs de patates, la pêche, la
construction des maisons, des canots et des divers
instrumens de guerre et de pèche ; enfin la fabrication
des nattes.
C’est aux femmes que sont dévolus la plupart de
ces travaux 4; car les hommes, et les guerriers particulièrement,
croiraient déroger s’ils vaquaient aux
■ Cook, prem. V o y ., III, p. 270. Deux. V o y ., I , p. 263. Savage, p. 52.
— ■ 2 Cook, trois. V o y ., I , p. 202. — 3 Cook, deux. V o y ., I I , p. 217.
Nicholas, I I , p. 19. Cruise, dÜ rv ., I I I , p. 6 5 S. Blosseville, d Ü r v . , III,
p. 6 g 5. Jievue Britannique, dÜ rv ., III, p. 723. — h Collins, d’ü r v ,, I I I ,
[K 78.