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cité et de perfidie, qui resta si long-temps attachée au
caractère du Nouveau-Zélandais
Les quatre attentats les plus graves qu’on ait pu reprocher
à ces peuples peuvent se justifier, ou du moins
s’excuser jusqu’à un certain degré. L’attaque des naturels
contre les compagnons de Tasman, dans laquelle
périrent quatre Hollandais, eut certainement pour
motifs 1 ignorance et la défiance où se trouvaient les
insulaires sur les intentions et même sur la nature de
leurs hôtes. Il est très-probable qu’ils les prirent pour
des esprits malfaisans et ennemis, surtout quand ils
virent que ces étrangers ne répondaient point à leurs
saints et à leurs questions 2.
Le massacre des dix matelots de Furneaux, dans
lecanal de la Reine-Charlotte, fut occasioné par un
malentendu, dans lequel les Anglais eurent peut-
être les premiers torts ; au moins montrèrent-ils beaucoup
d’imprudence dans cette circonstance 3.
Quant à la mort funeste de Marion et de ses compagnons
, il est indubitable que la conduite inique de
Surville envers Nagui-Nouï en fut la première cause 4,
surtout si, comme les habitans de la baie des Iles
s’accordent à le dire aujourd’hui, Tekouri, fauteur
de ce massacre , était le compatriote et peut-être le
parent de Nagui-Nouï. N’est-il pas possible aussi que
quelque acte de violence inconnu commis par les Fran-
' Dillon, I , p. 223 . — a Ta sman, d ü r v . , I l l , p. 8 et suiv. — 3 Cook,
deux. V o y ., IV , p. 146. Trois. V o y ., I , p. 162 et suiv. — 4 S uw H k , d ü r v . ,
II I , p. 28 et suiv. Crozet, dÜ rv ., III, p. 41 et suiv.
çais ait en outre provoqué ces affreuses représailles
de la part des sauvages ' ?
11 est bien avéré aujourd’hui que le désastre du
Boyd fut causé par la conduite imprudente du capitaine
Thompson, et par ses violences envers Taara
ou Georges , fils du principal cbef de Wangaroa. La
vengeance des naturels occasiona la mort de Thompson
et de tous ses compagnons 2.
Nous pourrions encore citer la conduite infâme des
capitaines du Jefferson du King-George à l’égard
de f ariki Tara et de sa femme 3, du capitaine du
Parramatta envers les habitans de la baie des Iles 4,
et des pirates qui enlevèrent le Fenas envers diverses
tribus de la Nouvelle-Zélande 5.
Maigre les préventions fâcheuses qui régnaient dès-
lors contre les Nouveaux-Zélandais, on voit Banks,
Forster et Anderson rendre successivement justice à
leurs bonnes qualités , tout en mentionant leurs défauts.
Le premier dit que ces hommes lui ont paru
être d’un caractère doux et affable, et il vante leurs
bons procédés à l’égard les uns des autres, entre alliés
et amis bien entendu 6. Forster dit positivement
que cette nation est hospitalière et généreuse, qu’elle
* Cook, deux. V o y ., I I I , p. 367. Marsden, d’U r v ., I I I , p. 372. D’Urville,
I I , p. 23 7. Gaimard, d’U rv ., I I , p. 280. Quoy, d’Urv., I I , p. 286.
Dillo n , d’Urv ., I I I , p. 7o5. — 2 Marsden, d’Urv., I I I , p. 1 1 1 , 112 , i 5o.
Nicholas, d’U rv., I I I , p. 588 et suiv. D illo n , I , p. 2 14 et suiv. —
3 Nicholas, I I , p. 1 6 4 .— ^M a rsd en , d’U rv ., I I I , p. 111, i i 3 , 140 et
suiv. — 5 Marsden, d’Urv., I I I , p. i S 3. — 6 Cook, prem. V o y ., I I I ,
p. 162.
Moral.
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