contre la violence de ces vents. Cette disposition naturelle
du sol doit en outre établir une grande différence
entre la température habituelle de ces deux
côtes ; nous en éprouvâmes nous-mêmes les effets
lors de notre navigation sur l’Aslrolahe en 1827.
Avant de passer à l’île Ika-Na-Mawi, nous dirons
d’abord quelques mots du détroit de Cook qui la sépare
de Tavaï-Pounamou.
^ Ce d é tro it, qui a près de trente lieues de large
entre les caps Farev^ell et Borell, affecte une direction
générale du N. O. au S. E. , en se resserrant
promptement et graduellement pour former une espèce
d’entonnoir qui n’a guère plus de dix milles de
large dans l’endroit le plus re sse rré , entre le cap
Poli-Wero et le morne des Éboulemens. Au-delà de ce
point il s’élargit de nouveau avec rapidité , et n’a pas
moins de quarante milles d’ouverture à son entrée du
côté du sud , entre les caps Kawa-Kawa et Campbell.
On sent bien qu’une telle configuration jointe aux
vastes bassins situés sur ses côtes, surtout sur les
bords de Tavaï-Pounamou, doit y rendre les marées
très-violentes et fort irrégulières , particulièrement
dans l’endroit le plus étroit. C’est ce qui a lieu
effectivement, et cela rendrait la navigation de ce détroit
fort dangereuse si ses côtes n’étaient pas aussi
saines ; les seuls écueils que l’on y connaisse so n t,
les rochers à fleur-d’eau situés à deux ou trois milles
au S. O. du cap Koamaro, les brisans à une demi-
lieue au large du cap Jackson, et le banc de l’entrée à
quatre ou cinq milles au large de la pointe des Sables.
Le îlot arrive dans le détroit de Cook du S. E. au
N. O. avec une grande rapidité, et le jusant s’en
retourne du N. O. au S. E. avec une violence plus
grande encore.
Nous allons attaquer l’île du Nord au cap Kawa-
Kawa , puis nous nous dirigerons à l’ouest et au nord
comme nous avons fait pour Tavaï-Pounamou.
Le cap Kawa-Kawa, situé par 41° 37’ lat. S ., qui
forme l’extrémité méridionale de Ika-Na-Mawi, est
composé de montagnes élevées et fortement accidentées
qui se terminent au sud en une pointe obtuse.
Cette pointe est accompagnée par une lisière étroite
d’un terrain plus bas et par quelques rochers aigus
éloignés à peine d’une ou deux encâblures du rivage '.
Immédiatement à l’ouest du cap, la côte remonte directement
au nord l’espace de seize milles pour former
un des côtés de la vaste baie Inutile 2.
La baie Inutile, large de vingt milles environ sur
dix de profondeur, est entièrement ouverte aux vents
du s u d , et le ressac est si violent au rivage que le canot
de l’Astrolabe ne put y trouver un point où l’on
pût débarquer en sûreté. Le fond de cette baie est
occupé par un terrain fort bas où se trouve un lagon.
A une grande distance dans l’intérieur, de hautes montagnes
offrirent aux marins de l’Astrolabe des feux si
vifs et si permanens qu’ils restèrent indécis si ces
feux n’appartenaient point à quelque volcan. Le cap
Toura-Kira forme la pointe N. O. de la baie Inutile 3.
I D’VrvÎlU, I I , p. 78. —
•nlh, I I , p. 72 et suiv.
TOME II.
Cook, deux. V o y ., I I , p. i 34 . — 3 D’Ur-
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À