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et de l’e s t, mais on courrait les plus grands risques
dès qu’il varierait à l’ouest ou au nord '.
Bientôt la côte se relève en falaises escarpées et
peu boisées pour courir au N. E. N. l’espace de
vingt milles environ. Elle s’abaisse encore par 41° 26’
lat. S. , se relève de nouveau et court presque droit
au nord jusqu’à la Pointe des Rochers de Cook, par
40° 56’ lat. S. Cette pointe est élevée , boisée, peu
saillante, et reconnaissable seulement par quelques
rochers situés tout près de terre 2. Au-delà la côte
se dirige au N. E. dans une étendue de trente-cinq
milles jusqu’au cap Farewell; elle prend un ton moins
sauvage, les mouvemens du sol s’adoucissent, parfois
même on aperçoit des grèves de sable d’un aspect
agréable 3.
Par 40° 35’ lat. S. un bassin considérable se montre
sur la côte ; mais l’Astrolabe qui n ’en passa qu’à
deux milles et demi, trouva son entrée barrée par des
brisans, et le nomma pour ce motif Havre Barré 4.
Nous devons rappeler que Cook n’avait observé
aucun indice d’habitans sur toute la côte occidentale
de Tavaï-Pounamou, depuis la baie Dusky jusqu’au
cap Farewell 5. L ’Astrolabe, qui examina la côte
avec soin dans un développement de près de cent
cinquante milles, n’en vit pas davantage.
Jusqu’à quatorze milles à l’E. S. E. du cap Farewell
règne une bande de terre étroite qui se termine
I D’U n i l k , I I , p. i 5. — 2 D’Urville, I I , p. 16 . — 3 D’Urville, I I ,
P* ' 7* — 4 D’Urville, idem. — 5 Cook, prem. V o y ., I l l , p. aS o.
D E L ’ASTROLABE. 347
en une pointe basse et sablonneuse '. Cette pointe
forme avec le cap Stephens l’entrée de la baie Tasman
, reconnue pour la première fois par VAstrolabe
qui lui trouva quarante milles de largeur de l’est à
l’ouest sur quarante-cinq milles de profondeur du
nord au sud. Le bassin du Massacre, situé immédiatement
au sud de la pointe des Sables, est encore imparfaitement
connu 2.
L’expédition de l’Astrolabe fit connaître deux bons
mouillages sur la côte occidentale de la baie Tasman,
savoir l’anse de F Astrolabe et celle des Torrens. Il
est probable qu’elle en contient d’autres, notamment
derrière l’île Pépin et dans la baie de Croisilles. La
baie Tasman offre de belles forêts et de nombreux
torrens d’une eau très-limpide. Elle est terminée dans
le sud par une vaste plaine qu’environnent dans le
lointain d’énormes montagnes couronnées de neiges
éternelles. Les Français observèrent sur ses bords
deux villages que les habitans leur nommèrent Skoï-
Tehe et Maï-Tehe 3.
Cette grande baie communique par un canal, le
bassin des Courans, et par une passe étroite et fort
dangereuse, la passe des Français, avec la baie de
l’Amirauté. La passe des Français sépare de la
grande terre l’île d’Urville, longue de vingt milles
environ sur cinq ou six milles de large. Cette île est
très-montueuse et couverte de forêts ; cependant elle
I D*Urville, I I , p. ig .
ville, I I , p. 20 et suiv.
! Cook, deux. V o y ., I , p. 22 1. — 3 D^Uri
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