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 598 VOYAGE 
 Lierait  l’annoncer  leur  grande  distance  aux  terres  
 de l’Asie ou de l’Afrique. 
 A la Nouvelle-Zélande, le rapport des Cryptogames  
 aux  Phanérogames  est  celui  de  158  à  211  ,  environ  
 de  3  à  4,  et  l’on  doit  faire  attention  que,  dans  ces  
 Cryptogames,  ne  sont  point  comprises  ces  plantes  
 presque  microscopiques  qui  grossissent  démesurément  
 les  Flores des pays mieux connus.  Ce  fait vient  
 confirmer ce que j ’avançais  dans un Mémoire  sur les  
 Fougères de l’Océanie,  publié en  1825,  que la végétation  
 primitive  du  globe  terrestre  dut  se  composer  
 de  Lichens  et  de  Mousses,  et  que  1e  nombre  des  
 Phanérogames  est  en  général  d’autant  moins  considérable  
 ,  par rapport  à  celui  des  Cryptogames ,  que  
 les terres sont d’une formation plus ou moins récente. 
 N ous ne dirons rien de ces Jungermannies,  dont le  
 nombre  des  espèces  s’élève  jusqu’à  27  ;  elles  proviennent  
 presque  toutes  des  récoltes  de Menzies,  et  
 nous  n’en  avons  nous-même  observé  que  deux  ou  
 trois espèces  au plus  dans  le détroit de Cook  et dans  
 les  autres  lieux  que  nous  avons  visités.  Il  faut  supposer  
 que les  ravins humides  et  les  roches refroidies  
 de  la  baie  Dusky  sont  autrement  fertiles  en  Hépatiques  
 que  les  contrées  plus  septentrionales  de  la  
 Nouvelle-Zélande. 
 Mais nous  ferons  remarquer le  nombre  des  Fougères  
 aujourd’hui  connues  dans  ces  îles  et  qui  se  
 monte  déjà  à  45  espèces.  Son  rapport  à  celui  des  
 Phanérogames est donc  de 45  à  211,  environ  ce  
 qui  est  parfaitement  d’accord  avec  ce  que  j’avais 
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 observé  pour  la  plupart des  îles  de  l’Océanie.  Il faut  
 ajouter à cela que plusieurs de ces Fougères sont identiques  
 ou  du moins  analogues  à  la Nouvelle-Zélande  
 et  dans  les  régions  intertropicales. 
 Bien  qu’elles soient  déjà portées au nombre de 29,  
 les  Algues  n’ont  été  qu’imparfaitement  étudiées,  el  
 l’on  ne peut  douter  que  ce  nombre  s’accroîtra  beaucoup  
 pour  l’observateur qui voudra faire  des  recherches  
 plus  assidues  et  qui  pourra  visiter  à  loisir  les  
 plus  riches  localités.  Nous  recommanderons  le  nouveau  
 Marginaría  établi  par  M.  Richard,  que  
 nous avions  fait  figurer très-exactement par M.  Lauvergne, 
   mais  dont  les  échantillons  se  sont  trouvés  
 égarés dans  le  cours  du  voyage. 
 La  division  des  Monocotylédones  n’offre  rien  de  
 remarquable  que  la  prédominance  des Graminées  et  
 des  Cypéracées déjà signalée dans notre Mémoire sur  
 les  Fougères,  et  l’extrème  disette des  espèces  dans  
 les  autres  genres  et  même  dans  les  autres  familles.  
 En effet,  les Graminées et les Cypéracées sont encore  
 représentées par les exposans 19  et 15, tandis que les  
 Joncées  et  les  Orchidées,  les  plus riches  à  la  suite,  
 sont réduites à 4 ,  et que le plus grand nombre n’offre  
 plus  qu’un  type  unique.  Cette  division  s’accroîtra  
 sans  doute  par  les  recherches  des  voyageurs,  mais  
 nous  doutons  que  son  exposant  soit jamais plus que  
 doublé. 
 Là  comme partout  ailleurs,  dans  les  Dicotylédones  
 ,  les  composées  ou synanthérées occupent le premier  
 rang de la Flore et comptent 27  espèces.  Mais la