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ruses pour tâcher de surprendre leurs ennemis. Il
est cependant certain qu’un chef se met rarement en
campagne sans avoir envoyé à ses ennemis des messagers
pour leur signifier ses intentions, pour leur exposer
les motifs qui lui ont fait prendre les armes, et
leur demander s’ils sont disposés à lui donner satisfaction
de l’injure ou du grief qui leur est imputé , ou
bien s’ils sont déterminés à en venir à un appel aux
armes ' ; de la réponse faite aux envoyés dépend ordinairement
le parti que prendra l’assaillant.
Quand la guerre a été déclarée suivant les formes
requises, et que l’ennemi s’est refusé aux réclamations
qui lui ont été adressées, les assaillans se dirigent par
mer ou par terre vers les contrées qu’ils veulent attaquer.
On a v u , dans les dernières années, les peuples
du nord d’Ika-Na-Mawi lever des armées de deux
ou trois mille combattans, quantité- prodigieuse, eu
égard à la faible population de chaque tribu , aux distances
à parcourir, et au peu de ressources dont les
troupes pouvaient disposer dans le chemin 2.
Lorsque ces troupes sont en marche, elles campent
sous des huttes en branchages et en fougères, que
chaque tribu construit pour son usage ; ou bien les
guerriers se couchent en plein air et sui’ la terre quand
ils sont favorisés par le beau temps 3. Le poisson sec
et la racine de fougère sont à peu près les seules provisions
dont ils font usage en ces circonstances,
ï M arsden, d ü r v . , III, p. 3o 8. ,— 2 Cruise, d Ü r v . , I I I , p. 667. -
3 Cook, prem. V o y . , I I I , p, 278. Rutherford, d’Urv. , III, p. 753.
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comme les plus faciles à se procurer et à transporter.
Quands ils sont vainqueurs , ils se dédommagent aux
dépens des vaincus de la diète forcée à laquelle ils ont
été assujettis.
Quelquefois des bandes nombreuses d’esclaves sont
employées à porter à de grandes distances les provisions
nécessaires ', puis on les renvoie dans la tribu
quand on n’a plus besoin d’eux.
Leurs campagnes de guerre se passent le plus souvent
en escarmouches, en embuscades, où ils tâchent
d’attirer l’ennemi et de lui faire le plus de tort possible
2. Cependant ils en viennent quelquefois à des
batailles rangées , dans lesquelles ils déploient un
grand acharnement et beaucoup de vaillance 3, bien
qu’ils soient le plus souvent réduits à combattre corps
à corps, Ln effet, après avoir employé leurs lances,
ils en viennent immédiatement au patou et au mere 4 ;
c’est à la tête principalement qu’ils cherchent à se
porter des coups 5. Quelques-unes de ces affaires ont
été si meurtrières , que sur douze ou quinze cents
combattans de chaque côté il est resté plusieurs centaines
de morts sur le champ de bataille 6.
Quand le combat est bien acharné, les femmes elles-
mêmes y prennent quelquefois une part active, bien
que cela ne soit pas habituel 7.
• Cruise, d’ü r v ., II I , p. 6 5 3. D’Urville, I I I , p. 679. Rutherford, d’ü rv .,
I II, p. 754. — = Cruise, d’ü r v . , I l l , p. 666, — 3 Savage, p. 28. —
4 Nicholas, I , p. ig S . — 5 Cruise, p. i 38. — G Marsden, d’ ü rv ., I I I ,
p. 3 l 3 , 427. Rutherford, d’ü r v . , I II, p. 767. — -, Marsden, d’ü r v . , III,
p. 335.
Combats.