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(les Iles, avec le temps, ce repaire fit partie avec le
nombre lui-même, et devint une onzième unité qui
s’ajoutait à chaque réunion de dix objets. C’est ainsi
qu’en certains cantons de la France, les marchands
ont encore l’habitude de donner le treizième pour
chaque douzaine; et, en d’autres, un vingt-sixième
pour chaque quarteron ou lot de ving-cinq objets.
Un étranger qui verrait accorder ce treizième ou ce
vingt-sixième objet, pourrait commettre une erreur
semblable à celle qui résulta de nos observations à la
baie des Iles.
Du reste, les Nouveaux-Zélandais emploient mano
pour mille ; mais à dix mille cesse leur numération,
car ils se servent pour exprimer ce nombre, ou plutôt
tout nombre très-considérable et au-dessus de
leurs moyens de calcul, du terme indéfini tini, qui
veut dire en général beaucoup plus de mille.
Une expression proverbiale fort usitée chez eux
est celle-ci : lu a Olttï-iâato tf tint o tf la n ^ a ta , ki a
itatnin tf mano; sur le Waï-Kato (rivière) il y a dix
mille habitans, sur le Kawia (autre rivière) il y en a
mille '.
XX.
POPULATION.
Les documens que nous possédons sur ces grandes
lies sont beaucoup trop bornés pour que nous puissions
apprécier d’une manière exacte leur population.
Forster ne porta qu’à cent mille le nombre total de
leurs habitans '. Mais il est hors de doute que cet
observateur disposé à l’exagération pour d’autres archipels
, et notamment pour les îles de la Société,
était resté au-dessous de la vérité pour la Nouvelle-
Zélande. M. Kendall m’a souvent dit que Ika-Na-
Mawi pouvait compter un million d’habitans; j ’ai raconté
que M. H. Williams estimait ce nombre à cinq
cent mille a; enfin M. Nicholas le réduisait à cent cinquante
mille 3. Pour moi, je pense qu’en prenant
pour Ika-Na-Mawi le chiffre deux cent mille, on ne
pourra pas commettre une grande erreur. Quant à
Tavaï-Pounamou, on ne peut guère lui donner plus
de cinquante mille habitans. Il en résulterait que la
population de la Nouvelle-Zélande entière pourrait
monter à deux cent cinquante mille ames. L’introduction
des armes à feu a été funeste à certaines parties
de cette contrée. Les habitans du Shouraki et des
rives de la baie d’Abondance jusqu’au cap Est en ont
souffert d’une manière cruelle, et des cantons naguère
occupés par une population nombreuse sont
aujourd’hui presque entièrement déserts.
Nous devons faire observer que le tableau que nous
venons de tracer des coutumes, de l’industrie et des
cérémonies des Nouveaux-Zélandais, doit particulièrement
s’appliquer aux habitans de la partie septen