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Mars.
nelles est désormais inviolable. M. Williams, qui connaît
mieux ces insulaires, pense qu’une possession
constante est nécessaire aux acquéreurs pour ne pas
perdre leurs droits, et que s’ils étaient obligés de faire
une longue absence, ils courraient grandement le risque
de payer une seconde fois leurs propriétés pour
en recouvrer la jouissance. Quoi qu’il en soit, dans
le cas d’une invasion étrangère, ces droits seraient
absolument nuls aux yeux des vainqueurs, puisqu'ils
ne regardent le plus souvent les missionnaires eux-
mêmes que comme les premiers sujets du chef de la
tribu.
Du reste, ajouta M. Williams, le baron Thierry
dont les projets n’avaient pu faire fortune chez les
Français casaniers et peu accoutumés à franchir les
m ers, avait mieux réussi à Londres. L’Anglais est
naturellement aventureux, et sans crainte il transporte
ses pénates aux extrémités du monde. Nombre
d’ouvriers s’étaient enrôlés sous les drapeaux de'
M. Thierry pour aller, sous ses auspices, prendre
possession de la Nouvelle-Zélande. Mais on avait
enfin reconnu que le baron, soi-disant souverain de
nos antipodes, n’avait pas les moyens de remplir ses
engagemens, et les dernières nouvelles qu’on en avait
reçues annonçaient que tous ses projets s’en étaient
allés en fumée. On sent tout ce que devaient avoir
d’absurde les prétentions d’un individu qui se disait
possesseur de toute la Nouvelle-Zélande, pour avoir
acheté d’une seule tribu quelques arpens dé terrain.
Une société mieux entendue s’était formée sous le
titre modeste de Neiv-Zealand fla x society, et avait
tenté tout récemment de fonder un établissement dans
ces contrées pour cultiver en grand le Phormiam tenax,
et exploiter les bois de construction. La nouvelle
colonie était composée de soixante et dix personnes, et
dirigée par M. Shepherd qu’un long séjour à la Nouvelle
Zélande rendait très-propre à cet emploi. La colonie
fut débarquée par le capitaine Hurd dans la baie
Shouraki, et choisit d’abord pour s’y fixer une position
qui parut convenir au but qu’on se proposait ; mais
bientôt instruits que les naturels avaient formé le complot
de les attaquer à l’improviste et de s’emparer de
tous les objets qu’ils avaientapportés, les nouveaux colons
décampèrent précipitamment. Ils se rendirent ensuite
sur les bords duShouki-Anga où ils restèrent quelques
jours à prendre connaissance des lieux. S’apercevant
enfin que les avantages prétendus qu’on leur
avait tant vantés ne répondaient nullement à leurs espérances
, ils reprirent le chemin de la Nouvelle-
Galles du S u d , sans même avoir débarqué.
Ayant ensuite questionné M. Williams sur les opinions
et les moeurs des naturels, il me dit q u e , suivant
ces insulaires, toutes les ames des morts restent
encore trois jours après le trépas de l’homme à voltiger
autour de sa dépouille mortelle, puis elles se
rendent par un chemin qui leur est tracé au cap
Reinga pour se précipiter sans distinction dans le Pô-
noixi (nuit éternelle). — Un chef de Rangui-Hou,
étant revenu d’un sommeil léthargique qui dura
deux jours, assura que son aine était déjà partie
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