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 n s VOYAGE 
 1827. 
 Février. 
 sur leur peau une crovke saline,  pulvérulente et blanchâtre, 
  qui leur donnait l’aspect de lépreux. Ils apportaient  
 quelques cochons et des patates; mais  ils se refusèrent  
 obstinément à rien accepter en  échange autre  
 que des fusils, et  ils  ne voulurent pas même  accoster  
 le long du bord. Cette défiance nous étonna, et, comme  
 au  fond nous n’avions  besoin  de rien , nous cessâmes  
 bientôt de faire attention à eux. 
 Le  maître-voilier  tua un  fou  à  tète  fauve et  deux  
 alcyons ;  lebot fntmis à la mer pour aller les ramasser.  
 Depuis  que nous  étions  près du  cap Est,  les  fous  ne  
 cessèrent  de voltiger autour de la corvette,  et depuis  
 le matin,  malgré  le beau  temps,  les pétrels  de  tempête  
 se montrèrent  en  foule  dans notre  sillage,  bien  
 qu’on  n’en  eût pas  vu  un  seul  les  jours  précédons.  
 Nous nous demandions en riant si ces oiseaux par leur  
 apparition justifieraient aussi,  dans  ces  parages si  opposés  
 à  ceux de l’Europe,  l’opinion  vulgaire  des marins...... 
 Une seconde pirogue  arriva  sur  ces  entrefaites,  et  
 imita  la  manoeuvre  de  la  première;  mais  dans  une  
 troisième qui  la suivait  de  près ,  un  chef  d’une  belle  
 taille  et  revêtu  d’une  couverture  de  laine  accosta  la  
 corvette  sans  hésiter, monta à bord , el ayant  sur-le-  
 champ  demandé  quel  était  le  rangatira  rahi,  il  me  
 salua  avec  aisance,  et  m’annonça  tout  de  suite  qu’il  
 était Shaki,  fils  de  Pomare, et chef de Waï-Tepori,  el  
 qu’il nous apportait des cochons pour échanger contre  
 des  fusils et  de la poudre. Je lui répondis qu’il  était le  
 bien-venu,  qu’il  aurait  de  la  poudre,  mais  point  de 
 fusils, parce qu’ils nous étalent nécessaires pour notre  
 propre  défense. Cela  parut le contrarier,  mais  il  prit  
 son parti sur-le-champ ,  et les marchés  ne  tardèrent  
 pas  à s’animer.  Plusieurs  nattes  neuves  furent achetées. 
  M. Sainson en  eut cinq belles  pour  un  mauvais  
 fusil de chasse, et M. Bertrand s’en procura une pour  
 un  pistolet,  ou plutôt pour  un  reste  de pistolet.  J ’achetai  
 moi-même six  cochons,  dont  deux moyens  et  
 quatre  très-petits, pour trois  livres  de poudre.  Ici les  
 désirs  des  naturels pour obtenir  des  couvertures  de  
 laine  (q u ’ils  nommaient  p a r a - i k e t ,  corruption  de  
 l’anglais,  blanket) en  échange de  leurs marchandises  
 se montrèrent plus vifs que partout ailleurs ; par malheur  
 personne ne s’était nanti de ces sortes d’objets. 
 Faisons  observer  en  passant  que  tous  les  naturels  
 que nous avons vus jusqu’ici sur la côte delà Nouvelle-  
 Zélande s’accordent à prononcer A&X.voi'àheJloramou,  
 e td ’Urville  Touïni.  Certes  sous  .ces nouvelles formes  
 il serait difficile  de reconnaître les noms primitifs. 
 Shaki  de Waï-Tepori  m’a  confirmé  les  noms  de  
 Waï-Apou  et Houana-Hokeno pour le cap Est et l’île  
 du même nom. Le cap qui suit immédiatement à l’ouest  
 est Wareka-Heka;  vient  ensuite  la  baie  de Waï-Te-  
 pori,  puis celle que Cook nomma baie d’Hicks. Enfin  
 la pointe la plus  saillante  au nord,  entre  le cap Est et  
 le  cap Runaway,  est  celle  qui  doit  porter  le nom  de  
 Wanga-Parawa. 
 Ce  rangatira  n’épargna  non  plus ni  prières ni promesses  
 pour  me  déterminer  à  aller  mouiller  à Waï-  
 Tepori ,  près de son pà ,  arfirmanl que nous y trouve