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dégoùtans insectes , et elles se font un régal de croquer
tous ceux qui leur tombent entre les mains.
XII.
ORNEMENS.
Outre les plumes dont nous avons déjà fait mention,
les hommes et les femmes garnissent souvent
leur chevelure de dents de requin, de morceaux de
bois, de petits coquillages, et des bagatelles qu’ils ont
pu se procurer de la part des Européens '. Leurs
oreilles sont percées depuis l’âge le plus tendre 2, et
reçoivent de même divers objets, suivant le goût et
les moyens des individus, comme morceaux de bois
sculptés, dents humaines, pierres précieuses, rouleaux
d’étoffes, plumes d’albatros 3, etc.
Nous ferons observer cependant que les pendans
d’oreilles les plus précieux sont formés des dents
tranchantes d’une espèce de requin. M. Cruise assure
que cet ornement est exclusivement réservé pour les
personnes d’un certain rang, et qu’il est rigoureusement
interdit aux esclaves 4. Il est certain que ceux
qui en sont décorés y tiennent singulièrement, et je
les ai vu refuser des objets d’un très-grand prix à
leurs yeux qu’on leur offrait en échange. Le motif de
leur attachement à ces dents tenait-il à un sentiment
religieux, ou bien au souvenir des personnes qui les
leur ont données ou transmises '? M. Marsden attribue
cet attachement au premier de ces deux motifs.
Touai disait que le pi-ix de ces dents dépendait de leur
rareté et de la difficulté de s’en procurer; M. Kendall
les considérait simplement comme des souvenirs d’amitié
sacrés pour eux. Pour moi, je crois que tous ces
motifs peuvent se réunir dans l’opinion de ces hommes
pour faire de ces dents des bijoux aussi précieux.
En guise de pendans, ces sauvages portent aussi
aux oreilles un petit poisson desséché, sijngnathus
hippocampus, sans doute à cause de sa forme bizarre
2.
Cook fait mention d’unnaturel qui avait la cloison du
nez percée et traversée par une plume dont les deux
bouts s’avançaient sur les joues 3. Anderson en observa
quelques-uns chez lesquels la partie inférieure
de ce cartilage était percée d’un trou 4. Nous croyons
cependant que cet usage, si fréquent parmi les races
noires, était fort rare à ia Nouvelle-Zélande.
Ces sauvages portent des colliers, et pour les fabriquer
ils emploient de préférence des petits morceaux
de roseau, d’os et de sertulaires, wangaroa,
dont ils assortissent les couleurs de manière à produire
l’effet le plus agréable 5. C’est aussi au cou qu’ils
suspendent ces figures bizarres en jade v e rt, pounamou,
auxquelles ils attachent un grand prix <5,
I D’Urville, I I , p. 17 2 . — 2 Nicholas, I I , p. 83 .— 3 Cook, prem. Vo y .,
II I , p. 275. — 4 Cook, trois. V o y., I , 198. — 5 Cook, trois. V o y ., I ,
p. 198. Savage, p. 5 i . — 6 Cook, prem. V o y ., I I I , p. 275. Crozet, dÜ rv .,
I I I , p. 62. Savage, p. 21 .