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 484 VOYAGE DE  L ’A S ÏRO LA B E . 486 
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 dégoùtans  insectes ,  et  elles  se  font un régal de croquer  
 tous ceux  qui  leur tombent entre les mains. 
 XII. 
 ORNEMENS. 
 Outre  les  plumes  dont  nous  avons  déjà  fait  mention, 
   les  hommes  et  les  femmes  garnissent  souvent  
 leur  chevelure de  dents  de  requin,  de  morceaux  de  
 bois, de petits coquillages,  et des bagatelles qu’ils ont  
 pu  se  procurer  de  la  part  des  Européens  '.   Leurs  
 oreilles sont percées depuis  l’âge le  plus tendre  2,  et  
 reçoivent  de  même  divers  objets,  suivant  le goût et  
 les moyens  des  individus,  comme morceaux  de  bois  
 sculptés,  dents  humaines,  pierres  précieuses,  rouleaux  
 d’étoffes, plumes  d’albatros 3,  etc. 
 Nous  ferons  observer  cependant  que  les  pendans  
 d’oreilles  les  plus  précieux  sont  formés  des  dents  
 tranchantes d’une espèce de requin. M. Cruise assure  
 que  cet  ornement est exclusivement réservé pour les  
 personnes  d’un  certain  rang, et  qu’il  est  rigoureusement  
 interdit  aux  esclaves 4.  Il  est  certain que  ceux  
 qui  en  sont décorés  y  tiennent singulièrement,  et  je  
 les  ai  vu  refuser  des  objets  d’un  très-grand  prix  à  
 leurs yeux qu’on  leur  offrait en échange.  Le motif de  
 leur attachement  à ces dents tenait-il  à  un sentiment  
 religieux,  ou bien au souvenir  des personnes  qui  les 
 leur ont  données ou  transmises  '? M. Marsden attribue  
 cet  attachement  au  premier de  ces  deux motifs.  
 Touai disait que le pi-ix de ces dents dépendait de leur  
 rareté et de  la difficulté de s’en procurer; M. Kendall  
 les  considérait simplement  comme des souvenirs  d’amitié  
 sacrés pour eux. Pour moi, je crois que tous ces  
 motifs  peuvent  se  réunir dans  l’opinion de ces  hommes  
 pour faire de ces dents des  bijoux aussi précieux. 
 En  guise  de  pendans,  ces  sauvages  portent aussi  
 aux  oreilles  un  petit  poisson desséché,  sijngnathus  
 hippocampus,  sans  doute  à  cause  de  sa  forme  bizarre  
 2. 
 Cook fait mention d’unnaturel qui avait la cloison du  
 nez  percée  et  traversée  par une  plume  dont les  deux  
 bouts  s’avançaient  sur  les joues  3. Anderson  en  observa  
 quelques-uns  chez  lesquels la partie  inférieure  
 de ce cartilage était percée d’un  trou 4. Nous croyons  
 cependant que cet usage,  si  fréquent parmi les  races  
 noires,  était  fort  rare à ia Nouvelle-Zélande. 
 Ces  sauvages  portent des colliers,  et  pour  les  fabriquer  
 ils  emploient  de  préférence  des  petits morceaux  
 de roseau,  d’os  et de  sertulaires,  wangaroa,  
 dont  ils  assortissent  les  couleurs  de manière  à produire  
 l’effet le plus agréable 5. C’est aussi au cou qu’ils  
 suspendent  ces  figures  bizarres  en  jade  v e rt,  pounamou, 
   auxquelles  ils  attachent  un  grand  prix <5, 
 I  D’Urville, I I , p.  17 2 . —   2 Nicholas,  I I ,  p.  83  .—   3 Cook,  prem. Vo y .,  
 II I ,  p.  275.  —   4  Cook,  trois.  V o y.,  I ,   198.  —   5  Cook,  trois.  V o y .,  I ,   
 p.  198.  Savage,  p.  5 i .  —   6  Cook, prem. V o y ., I I I ,  p.  275. Crozet,  dÜ rv .,  
 I I I ,  p.  62.  Savage,  p.  21 .