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 rartiinon,  le  foc  d’artimon,  le  petil  foc  et  les  deux  
 huniers au  bas ris. 
 Parfois,  il  est  v rai,  cette vaste  étendue  de  toile,  
 frappée par  un  vent  impétueux,  imprimait au navire  
 une  bande  effrayante ;  suspendu  sur  la  pente  d une  
 lame escarpée,  il plongeait  son  plat-bord  dans  1 eau,  
 tandis que la  quille devait au contraire se montrer  en  
 entier au-dessus des  flots.  Toutefois notre solide corvette  
 subit  avec honneur cette nouvelle  épreuve,  aucune  
 avarie n’eut lieu ;  à midi précis nous avions laisse  
 derrière  nous les  terribles  récifs  qui  pouvaient devenir  
 le  tombeau  de  l’Astrolabe,  si  l’horizon  ne  se fut  
 éclairci que quelques minutes  plus  tard. 
 Un  tel  spectacle,  horrible pour  nous  dans ce moment  
 critique,  eût  été sans  doute admirable  pour un  
 observateur  à  fabri  de  ses  dangers.  Ce  récif était  
 formé par des tètes  de  roches  peu  enfoncées  au-dessous  
 de la  surface  de  la  mer.  Les ondes,  descendant  
 avec vitesse du haut de leurs masses mobiles, venaient  
 se  précipiter  contre  ces  pointes menaçantes ,  et  s y  
 réduire en monceaux d’écume,  pour  se  relever f  instant  
 d’après  en  gerbes  arrondies,  d’une  blancheur  
 éblouissante,  et qui  atteignaient  souvent  quarante a  
 cinquante pieds de hauteur. Des deux côtés une vaste  
 nappe d’eau s’élevait et s’abaissait majestueusement  et  
 à de longs intervalles. 
 Au moment même où nous  passions  si près  de  cet  
 écueil,  la décoloration  des  eaux  et  leur  mouvement  
 in égulier me prouvèrent que nous  étions sur un petit  
 fond,  et qu’à  chaque instant un choc  fatal  pouvait décider  
 de  notre  sort. Mais je  gardai  celle  observation  
 pour  moi,  et  ne  voulus pas même  envoyer la sonde.  
 C’eût été une précaution inutile el  qui n’eût  servi qu’à  
 augmenter l’effroi de l’équipage déjà assez intimidé. 
 Comme je l’ai déjà dit, ce fut à midi précis que nous  
 échappâmes  à  ce  péril,  l’un  des  plus  grands  sans  
 doute  qu’un navire ait jamais  couru. Cependant nous  
 n’étions  pas  encore sans inquiétudes,  et notre situation  
 surtout  devenait des  plus menaçantes  si,  comme  
 le pensaient quelques  officiers, ces brisans  étaient les  
 mêmes  que  ceux  que  nous  avions  observés  la  veille  
 près  de Motou-Hora. En ce cas,  nous étions à peine à  
 six  ou  sept milles  de  la côte,  el  en  quelques  heures  
 nous  y  tombions  infailliblement 
 Mais  ce  n’était  point  mon  opinion;  j’étais  sûr  de  
 m’ètre élevé davantage au nord,  et je persistais à penser  
 que durant la nuit nous  avions dû passer  au vent  
 de l’île Haute. En effet la vue de l’île Mayor, que nous  
 ne  tardâmes pas à apercevoir dans le N. O.,  et de l’île  
 Haute  au  sud,  vint confirmer cette conjecture.  Toutefois  
 par  précaution je  continuai  à  porter  le  plus de  
 voile possible et à serrer le vent au plus près bâbord. 
 Dans  l’après-midi,  le  vent  el  la  mer  s’apaisèrent  
 sensiblement.  Dès quatre heures,  la  brise  était modérée  
 ,  les  lames  adoucies  avaient  cessé de  déferler,  
 et la corvette s’élevait sans  efforts sur leurs cimes. 
 Enfin,  à six heures du soir,  nous reconnûmes parfaitement  
 les îles Blancbe  et Mayoi’. N os relevemens, 
 *  Voyez  notes  î i   c l  i2,> 
 1827. 
 l ’evrier. 
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 M.  .