
 
        
         
		missionnaires  se  refusaient  absolument  à  ce  commerce  
 ,  il  en  résultait  que  les  insulaires  réservaient  
 toutes  leurs  provisions  pour  les  vendre  aux  baleiniers. 
   Souvent  même ils  témoignaient,  par  des  actes  
 de violence envers les colons, combien ils étaient mé-  
 contens de ce que ceux-ci se refusaient à leur procurer  
 des munitions  de guerre. 
 Le 20  août  1815,  les  naturels  d’une  baie  voisine  
 du cap Colville  attaquèrent les  deux  navires  Trial et  
 Brothers,  et s’en rendirent maîtres; mais  les Anglais  
 réussirent  ensuite  à  les  chasser.  Cinq  Européens  et  
 une centaine  de naturels périrent dans  ce  combat  :  il  
 paraît que  les blancs eurent les  premiers  torts i . 
 M.  Hall  ayant  trouvé qu’à Waï-Tangui  la  qualité  
 du  sol  était  beaucoup  meilleure,  et  que  le  bois  était  
 plus  facile  à se  procurer,  était  allé  s’y établir. Mais,  
 à la mort du chef Waraki, les naturels le dépouillèrent  
 d’une partie de ses effets,  et il retourna à Rangui-Hou  
 le  15 janvier  1816  2. 
 Non loin du cap Est, les habitans de Toko-Malou, le  
 11 mars  suivant,  font main-basse  sur le brick  américain  
 lA g n e s   mouillé  sur  leur  rade;  ils  massacrent  
 presque tout l’équipage,  et  l’Anglais Rutherford  parait  
 avoir  été  le  seul qui ait  survécu  à  cette  horrible  
 boucherie.  Epargné par la compassion  de son chef,  il  
 est successivement tatoué,  marié et naturalisé dans sa  
 tribu ;  durant  dix  années  entières  il  se  soumet  aux 
 1  M issio n n a ry R e g isie r ,  d ’U l 'V . ,  I I I ,   ji ,  )  
 1 1 1 ,   p .   2 3 8 . 
 1 7 - 2 4 0 .   —   2  Kendall,  d ’U r v . , 
 coutumes  de ces  sauvages,  el partage  leur  singulière  
 existence.  Enfin,  le 9 mars  1827,  il réussit à se soustraire  
 à sa longue captivité, et reparaît  quelque temps  
 après en Angleterre où ses aventures ont été publiées ■. 
 L’école de M. Kendall prend un accroissement assez  
 remarquable. A son ouverture,  au mois d’août  1816,  
 elle ne comptait que trente-trois enfans ;  en septembre  
 il y  en  eut quarante-sept;  en octobre,  cinquante-un;  
 en janvier  1817  le  nombre  en  fut  de  soixante,  el  au  
 mois  d’avril de  soixante-dix, dont moitié  d’un sexe el  
 moitié  de l’autre.  M.  Kendall  observa  que  leur  facilité  
 pour  apprendre  était  au  moins  égale  à  celle des  
 enfans  anglais 2. 
 Au commencement de 1817, une expédition navale,  
 forte de trente pirogues et d’environ huit  cents  guerriers, 
  se dirige,  sous  les  ordres de  Shongui,  vers  le  
 cap Nord. Elle s’arrête à W^angaroa pour prendre des  
 vivres ;  les  babitans  de  cet endroit  ont querelle avec  
 les gens de Shongui,  et ce cbef est obligé de revenir à  
 la  baie des  Iles,  sans  avoir accompli ses desseins 3. 
 Au  mois  d’avril  de  cette  année,  M.  Marsden  fait  
 porter à la Nouvelle-Zélande six bêtes à cornes par le  
 navire {A ctiv e  4. 
 En février,  Shongui,  à  la  tète  de  huit  cents  guerriers  
 ,  fait  voile  pour  le  sud ;  il  réunit  ses  forces  a  
 celles deHoupa, chef deShoiiraki, et déclare la guerre 
 I  liu lh e ifo rd ,  d ’ U r v . ,   I I I ,   p .   782  e t   s u i v .   —   2  K e n d a ll,  d ’ U r v . ,   I I I ,   
 p .   2 4 4 .  —   3  K en d a ll,  d ’U r v . ,   I I I ,   p .   2 4 < > .   ~   4   M is s io n n a r j  R e g is te r ,  
 d ’U r v . ,  1 1 1 ,   p .   2 4 3 ,