184 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
g ji’- les prières, les veilles 8c les aumônes le fàmedy treizièm
e de D écem bre867. le lendemain dim anche,
A drien fut conduit à faint Pierre 8c facré folem-
nellem ent, par Pierre évêque de Gabii, ville à pre-
fent ruinée pf es de Paleftine, Léon de la Foret blanche
8c D onat d’Oftie. On prit ces trois évêques, parce
que celui d'Albane étoit m o rt, 8c celui de Porto
abfent -, fçavoir, Formofe envoyé par le pape Nicolas
prêcher les Bulgares. A la mefîeque célébra le nouveau
pape, tout le monde s’emprefloit à recevoir de
fa main la communion, 8c il la donna à quelques uns,
que fes prédeceifeurs en avoient exclus. Car il adm it
à la communion ecclefiaftiqueTheutgaud archeve-,
q u ed eT rev es, 8cZacharie évêque d’Anagnia, excommuniez
par le pape N icolas, 8c le prêtre A naftafe
, que Léon 8c Benoît avoient réduits a la communion
laïque.Toutefois il ne les reçût qu’après la fatif-
faétion convenable. Etant de retour au palais de La-
tran , il refufa les prefens que les papes avoient ac-
coûtumé de recevoir, excepté ce qui pouvoir fervir
aux tables ; difant : Il faut méprifer ce honteux commerce
d’argent, donner gratuitem ent ce que nous
u»ch. x. s* avons reçû gratuitem ent, félon le precepte de N . S.
8c partager les obligations des fideles avec les pauvres,
pour qui elles nous font données.
(. *87. Mais tandis qu’on facroit le pape, L am bert, duc
de Spolete entra dans Rome à main armée , 8c l’abandonna
au pillage aux gens de la fuite. Les grands
rachetèrent leurs maifons par de groifes fommes :
on n’épargna, rii les églifes , ni les m onaftetes, 8c
plufieurs filles nobles furent enlevées. Les plaintes
en
L i v r e c i -n ov a n t e -u n i e ’ m r .' 1 8 ? _________
<en étant portées devant l’empereur : Lambert perdit 867.
fon duché , 8c encourut la haine de tous les François
, comme ennemi du fàint fiége. Le pape de fon
côté excommunia ceux qui avoient commis ce pillage
, 8c nommèrent cinq des principaux, jufqu’à ce
qu’ils fiffent reftitution 8c fàtisfaétion, 8c il y en eut
deux qui fàtisfirent.
Incontinent après l’ordination d’Adrien, Anaftaiè
bibliothéquaire en donna avis à Adon archevêque
de Vienne, en ces termes: Je vous annonce une trifte cmr*
nouvelle, helas ! notre pere Nicolas a pafle à une
meilleure vie le treizième de Novembre , 8c nous a
laiffez fort défolez. Maintenant tous ceux qu’il a repris
pour des adultérés ou d’autres ¡primes, travaillent
avec ardeur â détruire tout ce qu’il a fa it, 8c a
abolir tous iès écrits : on dit que l’empereur les appuyé.
Ayertiiïèz-en donc tous les freres, 8c faites pour
l’églïfè de Dieu, ce que vous croirez qui puiffe réufi-
fir. Car fi. on cafte les aéles de ce grand pape , que deviendront
les vôtres ? mais quoique nous ayons peu
de gens qui n’ayent fléchi le genou devant Baal : je
fçai qu’il y en a beaucoup chez vous. Nous avons un
pape nommé Adrien, homme zélé pour les bonnes
moeurs: mais nous ne fcavons encore s’il voudra iè
charger de toutes les affaires ecclefiaftiques, ou feulement
d’une partie. Il a une confiance entiere à
m on oncle Ariène votre ami : dont toutefois le zele
pour la reformation de l’églife eft un peu refroidi, à
caufè des mauvais traitements qu’il a reçus du défunt
pape, 8c qui l’ont attaché à l’empereur. Je vous prie
.de le ramener par vos iàges avis, afin que l’églife pro-
Torne XL A a